Lors de son discours à l’occasion d...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Lors de son discours à l’occasion de la seizième Fête de la Science organisée par l’Université de Mansourah, le Grand Mufti de la République a affirmé :

Lors de son discours à l’occasion de la seizième Fête de la Science organisée par l’Université de Mansourah, le Grand Mufti de la République a affirmé :

La position de l’islam à l’égard des nouveautés scientifiques dans le domaine de l’intelligence artificielle et de ses applications est une position d’ouverture éclairée, et non de refus rigide ni d’acceptation absolue.

Son Éminence le Professeur Docteur Nazir Mohammed Ayyad, Grand Mufti de la République et président du Secrétariat général des Institutions de l’Iftā dans le monde, a affirmé que la science, dans la conception islamique, constitue l’un des fondements essentiels de la foi : elle n’en est pas séparée, mais la complète, la renforce et la guide. L’islam ne considère pas la science comme une simple parure mondaine, mais comme un acte d’adoration par lequel le serviteur se rapproche de son Seigneur, et comme une voie qui ouvre les horizons de la conscience, de la connaissance et du progrès. Il a souligné que la Révélation a lié la lumière de la science à celle de la guidée divine dans la parole du Très-Haut : « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé », afin d’affirmer que la lecture et la science sont les clefs de la renaissance, et que la religion ne repose pas sur l’immobilisme, mais sur la compréhension éclairée, la conscience profonde et la pensée lumineuse. Aucune civilisation fondée sur l’ignorance n’a perduré : toute civilisation bâtie sur l’ignorance finit par s’effondrer. C’est pourquoi l’islam a voulu que sa communauté soit celle de la science et du développement.

Ces propos ont été tenus par Son Éminence lors de son allocution prononcée à l’occasion de la seizième Fête de la Science organisée par l’Université de Mansourah, en présence du Général Tarek Marzouk, Gouverneur de Daqahliyya, du Professeur Dr. Cherif Youssef Khater, Président de l’Université, des vice-présidents, des doyens des facultés, ainsi que d’un grand nombre de professeurs et d’étudiants de l’Université de Mansourah.

Le Grand Mufti a expliqué que Dieu a fait de la science un moyen de réaliser la khilāfa (la mission de succession sur terre), un instrument pour édifier l’univers, construire la civilisation, réparer ce qui est corrompu et reconstruire ce qui s’est effondré. Cette khilāfa, dans son essence, n’est pas seulement un honneur, mais aussi une responsabilité qui exige de l’homme qu’il comprenne les lois divines de la création et qu’il utilise les ressources de l’univers selon une méthode droite. Car la science est la clef qui permet à l’être humain d’accomplir cette mission de la manière la plus parfaite, étant indissociable de la guidée divine qui oriente sa voie et purifie ses finalités.

Le Grand Mufti de la République a souligné que, malgré la complémentarité entre la science et la religion, le monde contemporain a connu un débat artificiel visant à instaurer une rupture entre les sciences religieuses, les sciences humaines et les sciences expérimentales. Certains prétendent que la religion serait une affaire traditionnelle, incapable de suivre la révolution scientifique moderne. Or, cette pensée irréligieuse a conduit à un profond vide spirituel, tandis qu’un autre courant, à l’opposé, s’accroche à tout ce qui est ancien sans tenir compte des changements du temps, du lieu et de l’homme, rejetant les sciences modernes et cherchant à imposer l’immobilisme.

Son Éminence a mis en garde contre ces groupes et ces courants qui nient le mérite des sciences humaines et naturelles, prétendant que la véritable science se limite à la théologie et à la jurisprudence religieuse. Ils tentent d’attirer les étudiants des facultés scientifiques et littéraires pour les pousser à abandonner leurs spécialités ou à les combiner avec les sciences religieuses sous la direction de personnes incompétentes. Ce courant rigoriste, a-t-il affirmé, a engendré des esprits fermés, hostiles à la science et opposés au progrès, alors que les spécialistes des sciences humaines peuvent être parmi les plus craignant Dieu, conformément à la parole du Très-Haut : « Seuls craignent Dieu, parmi Ses serviteurs, les savants ».

Le Mufti a insisté sur le fait que la relation entre la science et la religion en islam est une relation d’harmonie et de complémentarité, non de conflit ni d’opposition : ce sont deux fleuves qui se rejoignent dans un même cours pour édifier l’univers et accomplir la mission de succession sur terre. Il a expliqué que le Coran regorge de versets incitant à la réflexion, à la méditation et à l’expérimentation — autant de fondements sur lesquels repose la méthode scientifique moderne — et que l’histoire islamique a connu des époques où science et religion ont prospéré ensemble dans une unité intellectuelle et civilisationnelle unique.

Le Grand Mufti a précisé que la position de l’islam à l’égard des nouveautés scientifiques, notamment de l’intelligence artificielle, est celle d’un usage réfléchi et encadré, non d’un refus rigide. L’islam, a-t-il rappelé, honore la science tant qu’elle demeure au service de l’homme et de la construction du monde. Il a affirmé que toute nation aspirant au leadership doit concilier l’authenticité du savoir, la puissance de la raison et la maîtrise des avancées contemporaines, car la véritable renaissance repose sur l’équilibre entre la raison et la Révélation, et non sur leur affrontement ou leur exclusion mutuelle.

Son Éminence a conclu son allocution en soulignant que la célébration de la Journée de la Science n’est pas une simple tradition symbolique, mais bien une commémoration d’un des “jours de Dieu” qui appellent à la renaissance et à l’édification.

Il a affirmé que la science, dans son essence, est un message, que sa mise en pratique constitue à la fois un acte d’adoration et un devoir national à une époque où les défis se croisent et s’entremêlent. Il a insisté sur la nécessité de former une génération convaincue que le progrès ne contredit pas la foi, que la créativité ne se sépare pas de la morale, et que l’édification de la terre ne peut se réaliser que par une science fondée sur des valeurs solides et une foi profonde. Il a invoqué Dieu, exalté et glorifié soit-Il, pour qu’Il protège les savants, bénisse leurs efforts, préserve notre patrie et accorde à ses dirigeants la réussite dans tout ce qui est bénéfique pour la nation et pour l’humanité tout entière.

Pour sa part, le Professeur Dr. Chérif Khater, Président de l’Université de Mansourah, a souhaité la bienvenue au Grand Mufti de la République, exprimant sa profonde gratitude pour l’honneur qu’il a fait à l’université par sa présence, et affirmant que la science est un message pour construire l’être humain et fonder le progrès et le leadership. Le Général Tarek Marzouk, Gouverneur de Daqahliyya, a également exprimé sa haute estime pour Son Éminence le Mufti, saluant son rôle de savant éclairé qui unit l’authenticité de la pensée à la lumière de la foi et du savoir, et soulignant que la science en Égypte ne vieillit jamais, car elle constitue la véritable locomotive du développement et de la renaissance.

En signe de reconnaissance et d’estime, le Professeur Dr. Chérif Khater, Président de l’Université de Mansourah, a remis au Grand Mufti de la République le bouclier d’honneur de l’université, en hommage à ses efforts scientifiques et à son action de prédication.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Général Tarek Marzouk, Gouverneur de Daqahliyya, du Professeur Dr. Chérif Youssef Khater, Président de l’Université, du Professeur Dr. Tarek Mostafa Ghallouch, Vice-président de l’Université chargé des études supérieures, de la recherche et des relations culturelles, du Professeur Dr. Mohamed Atiya, Vice-président chargé de l’enseignement et des étudiants, du Professeur Dr. Mohamed Abdel-Azim, Vice-président chargé de l’environnement et du service communautaire, de l’ancien ministre de l’Éducation, le Professeur Dr. Ahmed Gamal El-Din Moussa, des anciens présidents de l’université, ainsi que d’un grand nombre de responsables universitaires, religieux et exécutifs, de doyens, de vice-doyens, de membres du corps enseignant, de chercheurs et d’étudiants.

 

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