Lors de son discours lors du colloque « La guerre des rumeurs et son impact sur l'individu et la société » à l'Université de Sohag, le Mufti de la République a affirmé : « Les rumeurs sont un torrent dévastateur de faussetés ; ne s'y noie que celui qui abandonne la rame de la raison, et nul ne s'en sauve que celui qui se réfugie derrière le rempart d'une conscience bien ancrée. »

Son éminence le Professeur Dr. Nazir Mohammed ‘Ayyad, Mufti de la République et Président du Secrétariat général des institutions de fatwa dans le monde, a affirmé lors de son discours dans un colloque scientifique à l'Université de Sohag, intitulé « La guerre des rumeurs et son impact sur l'individu et la société », que la propagation des rumeurs constitue l'un des défis les plus graves auxquels sont confrontées les sociétés modernes.
Il a souligné que les rumeurs sont un torrent dévastateur de faussetés, dans lequel ne sombre que celui qui abandonne la rame de la raison, et dont ne se sauve que celui qui se réfugie derrière la forteresse de la conscience éclairée. Il a également expliqué que l’islam met en garde contre la diffusion d’informations sans vérification préalable, citant la parole divine dans le Noble Coran :
« Ô vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, vérifiez-la, de peur que vous ne causiez du tort à des gens par ignorance et ne regrettiez ensuite ce que vous avez fait. » (Al-Hujurât, 6).
Il a insisté sur le fait que la diffusion de mensonges ébranle la stabilité des sociétés et corrompt les relations entre les individus, ce qui impose à tous la responsabilité de rechercher la vérité et de prendre conscience du danger que représente la circulation d’informations non vérifiées.
Son éminence a souligné que les institutions éducatives jouent un rôle central dans le renforcement de la conscience et la protection des esprits. Elles ne sont pas seulement des lieux d’acquisition du savoir, mais aussi des foyers de réflexion et des phares d’illumination qui forment les générations et façonnent l’avenir des nations. Il a expliqué que l’islam a fait de la quête du savoir une obligation, rappelant les paroles du Prophète ﷺ :
« La quête du savoir est une obligation pour tout musulman. » (Rapporté par Ibn Mâjah).
Il a ajouté que la construction d’un système éducatif solide contribue à relever les défis intellectuels et protège la jeunesse contre l’influence des propagandes malveillantes et des idées destructrices.
Poursuivant son discours, le Mufti a affirmé que les guerres ne se limitent plus aux confrontations militaires, mais que les batailles intellectuelles sont désormais encore plus dangereuses. Elles se déroulent sur le champ des esprits, sans canons ni armées, mais sèment le doute et récoltent soumission et dépendance. Il a précisé que l’islam a affronté ces phénomènes avec fermeté et a mis en garde contre la manipulation des esprits, citant le verset coranique :
« Même si leur ruse était telle qu’elle fît disparaître les montagnes... » (Ibrâhîm, 46).
Il a expliqué que la construction d’une conscience authentique est l’arme la plus puissante face à ces défis. Cela exige une collaboration étroite entre les institutions religieuses, éducatives et médiatiques afin d’orienter la pensée collective vers la vérité plutôt que vers la désinformation. En effet, ces guerres intellectuelles ciblent directement les esprits et menacent la stabilité. Il a illustré son propos avec la parole divine :
« Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne raisonnent pas, des yeux avec lesquels ils ne voient pas. » (Al-A‘râf, 179).
Concernant l’impact des rumeurs sur les jeunes, Son Éminence le Mufti a affirmé qu’ils constituent la catégorie la plus ciblée dans cette guerre. Ils se trouvent à la croisée des chemins entre des vérités qui éclairent la voie et des mensonges qui les entraînent dans l’égarement et la perdition. Il a souligné que les jeunes sont l’espoir et l’avenir de la nation. Il est donc essentiel de les prémunir par une pensée saine et un savoir solide. À cet égard, il a cité l’imam Ali (qu’Allah l’agrée) qui disait : « Le cœur du jeune est semblable à une terre vierge : tout ce qu’on y sème, il l’accepte. » Il a également mis en garde contre le danger de se laisser emporter par les campagnes de désinformation qui cherchent à semer le doute en soi et dans la société. Il a ainsi appelé à renforcer l’esprit critique constructif et à vérifier l’authenticité des informations avant de les croire ou de les diffuser.
Son Éminence le Mufti a également abordé la question du suicide, qu’il considère comme le résultat d’un effondrement intérieur, lorsque l’obscurité du désespoir l’emporte sur la lumière de l’espérance et que les fenêtres de l’espoir s’évanouissent sous les rafales du découragement. Il a affirmé que l’islam insiste sur le caractère sacré de la vie, comme le rappelle Allah dans le Coran : « Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. » (Sourate An-Nisâ’, verset 29). De plus, le Prophète (paix et salut sur lui) a averti à ce sujet en disant : « La disparition du monde est moins grave aux yeux d’Allah que le meurtre d’un homme musulman. » Il a ajouté que le désespoir n’est pas une solution, mais qu’il faut plutôt affronter les difficultés avec foi, optimisme et recherche de solutions. Il a insisté sur l’importance du soutien psychologique et social aux jeunes, ainsi que sur la nécessité de promouvoir la culture de l’espoir, de la patience et de la confiance en Allah face aux épreuves.
Son Éminence le Mufti a conclu son discours en appelant à l’édification d’une conscience sociétale éclairée, fondée sur la vérité et le savoir. Il a insisté sur le fait que la responsabilité de lutter contre les rumeurs et les guerres idéologiques n’incombe pas à une seule entité, mais qu’elle est partagée entre les savants, les éducateurs, les médias et l’ensemble de la société. Cette responsabilité collective vise à protéger les esprits et à préserver la stabilité des nations face à toute tentative de déstabilisation ou de manipulation de la conscience des citoyens.
De son côté, le professeur Hassan Al-Numani, président de l’Université de Sohag, a salué le rôle éclairé joué par Son Éminence le Mufti. Il a souligné la volonté de l’université de collaborer avec les savants d’Al-Azhar et de Dar Al-Iftaa d’Égypte afin de faire face aux problématiques intellectuelles et sociétales. Il a rappelé que les rumeurs sont un phénomène aussi ancien que l’humanité et qu’elles peuvent être d’ordre politique, économique ou religieux.
Dans un geste de gratitude et de reconnaissance, le professeur Hassan Al-Numani a remis le bouclier d’honneur de l’université à Son Éminence le Mufti en signe d’appréciation pour ses efforts. Par la suite, le Mufti a honoré les étudiants de l’université ayant mémorisé le Saint Coran.
Ont assisté à la rencontre le professeur Khaled Omran, vice-président de l’université chargé des services à la société et du développement de l’environnement, le professeur Abdel Nasser Yassine, vice-président chargé de l’enseignement et des étudiants, ainsi qu’un grand nombre de membres du corps professoral et d’étudiants de l’université.