Qu'est-ce qui rompt le jeûne ?

    A l’unanimité des Ulémas, manger ou boire intentionnellement au cours de la journée du Ramadan, rompt le jeûne et exige, selon certains Ecoles juridiques, la compensation du jour manqué ou selon d’autres la compensation en plus d’une expiation offerte. Expier, c’est jeûner soixante jours consécutifs ou, en cas d'incapacité de jeûner, offrir de la nourriture à soixante nécessiteux.     Sans aucune divergence entre elles, toutes les écoles précisent que la personne qui rompt son jeûne sans cause valable est fautive et pêcheur pour avoir violé le caractère sacré du jeûne.     Concernant la personne qui rompt le jeûne par oubli, les Malékites qualifient de nul son jeûne et exigent qu’elle garde néanmoins son état de jeûneur pour le reste du jour et qu’elle compense ce jour manqué. Par contre, le reste des écoles juridiques estime que ce jeûne rompu par oubli est valide et n’exige point une compensation, avis également prépondérant chez nous. Parmi les actes qui rompent le jeûne figure également le coït intentionnel au cours de la journée qui exige unanimement à la fois la compensation et l’expiation. Mais l’expiation, dans ce cas, incombe-t-elle à la fois à l’homme et à sa femme ? En effet, certaines écoles indiquent que l'expiation incombe à la fois à l’homme et à sa femme alors que d'autres _ malgré que l’acte soit commis par les deux _ précisent qu'elle incombe seulement au mari et que la femme ne sera tenue que de compenser ce jour.     En outre, les vomissements volontaires, le liquide ou les matières solides insérés dans le corps rompent le jeûne. Pourtant, les Hanéfites et les Malékites trouvent que la matière solide ne cause pas la rupture du jeûne, sauf au cas où cette matière s’installe dans l’estomac.     Selon certains savants, le Kohl utilisé au cours de la journée rompt également le jeûne si son goût se fait senti dans la bouche, avis contesté par Abou Hanifa et ach-Chaféi pour la simple raison que le Prophète, lui-même, l’avait fait au cours de la journée du Ramadan. Enfin, les menstrues et les lochies rompent le jeûne.