Le comité, dépendant à une association de charité et chargé de collecter les aumônes obligatoire ou bénévole pour les verser, par la suite, aux ayants-droit, reçoit quelques jeunes gens en difficulté financière pour les aider à assurer les charges de leurs mariages et leur offrir des allocations en espèce et en nature. Ce comité est-il permis de prélever ces allocations sur les sommes destinées aux ayants-droit à la Zakat ?   

D'après les Malékites et certains Hanbalites, le versement de la Zakat à une personne en difficulté financière pour lui assurer les charges du mariage est permis car, précisent-ils, la limite à atteindre pour mériter légalement la Zakat est _ si l'on n’a pas le moyen de se marier _ d'avoir de la Zakat ce qui suffit pour subvenir aux besoins matériels du mariage. (Cf. Hachéyat ar-Rawd al-Morbe', 1/400).

Dans son "Mawaheb al-Jalil  fi Charh Mokhtassar Khalil", l'imam malékite al-Hattab dit : "Al-Borzoli a déjà précisé que l'orpheline mérite de la Zakat une part équivalente aux dépenses nécessaires à son mariage et tout ce que le juge trouve bon pour un majeur protégé. Par conséquent, la femme ne possédant pas le nécessaire au mariage comme trousseau et bijoux peut avoir droit à une part de la Zakat. Pensez-y alors ! »

Il est rapporté qu’Omar Ibn Abdel –'Aziz avait donné l’ordre de diffuser cet appel: « Où sont les pauvres ? Où sont les endettés ? Où sont ceux qui veulent se marier ? », et ce, afin de recevoir du Trésor Public ce dont ils ont besoin.

Il est à noter que la Zakat est imposée aux Musulmans riches pour être versée aux Musulmans pauvres. La Zakat de l'argent est donnée, en principe, en espèce à moins que le nécessiteux ne la veuille en nature  ; car ce qui importe, c’est réaliser son intérêt.

En l’espèce, il est permis à cette association de charité de verser la Zakat aux pauvres pour répondre au motif susmentionné à titre d’aide financière. Il est également permis d’offrir aux bénéficiaires de cette aide ce qui leur manque pour leur mariage.