Attirer l’attention de l’imam en cas d’oubli
Question
Présidant la prière, un imam, après avoir récité la Fatiha et durant la lecture d’une sourate, a manqué un mot par oubli. Faut-il que le fidèle, derrière lui, attire son attention en lisant le mot manqué ou non ? S’il s’avère obligatoire de le faire, quand et comment se fera le rappel ?
Réponse
En effet, il est religieusement autorisé d’attirer l’attention de l’imam en cas d’oubli, durant sa lecture d’une sourate ou de quelques versets après la Fatiha. Cet acte peut être fait à titre de correction d’une erreur de lecture ou bien en guise de rappel en cas d’oubli. Cette autorisation est prouvée par le Hadith rapporté par Abu Da’oud d’après Masour Ibn Yazid al-Malki qui dit : « Pourvu que tu me le rappelle ! ». Dans une autre version rapportée par Abu Da’oud d’après ‘Abdullah Ibn ‘Amr – qu’Allah l’agrée – que le Prophète (P.S.S.L) a oublié de réciter un verset pendant qu’il présidait une prière en commun. Une fois terminée la prière, il a demandé à mon père : « As-tu accompli la prière avec nous ? », « Oui. », répondit-il. « Qu’est-ce qui vous empêchait alors de me rappeler[1]. »
A cet égard, il faut souligner que dans cette prière, le Prophète (P.S.S.L) n’a pas récité, par oubli, un verset et que Masour pensait que ce verset a été abrogé. Cependant, le Prophète lui a indiqué que ce verset n’est pas abrogé et qu’il aurait dû attirer son attention à cet égard.
Dans Nayl al-Awtar (V. 2. P. 339), ach-Chawkani estime que les deux Hadiths prouvent la légitimité religieuse du rappel en cas d’oubli durant la prière, à la différence de l’avis chiite qui juge recommandé ou obligatoire cet acte. Dans une version, Abu Hanifa déclare que cet acte est déconseillé. Il a tiré argument du Hadith rapporté par Abu Da’oud d’après ‘Ali – qu’Allah l’agrée ! – qui dit : « Le Prophète (P.S.S.L) lui dit : « O ‘Ali ! En prière, il ne faut pas rappeler l’imam s’il oublie ! ». Ce Hadith est cité par Abdel Raziq dans son Mosanaf. Il s’agit, en vérité, d’un Hadith contesté en dehors d’état de rivaliser avec les Hadiths confirmant la légitimité du rappel. Dans al-Moghni (V. 1. P. 711), Ibn Qudama dit : « Il n’y a pas de mal à ce qu’on attire l’attention de l’imam s’il confond ou commet une erreur lors de la récitation dans une prière, obligatoire ou surérogatoire. ». Cet acte est également confirmé par ce qu’on rapporté d’après ‘Uthman, ‘Ali, Ibn ‘Omar ainsi que d’après certains suivants tels Al-Hassan et Ibn Sirin. Toutefois, Ibn Ma’oud, parmi les Compagnons, Chorayh et ach-Cha’bi ont réprouvé cet acte.
Abu Hanifa dit : « Cet acte annule la prière. », en se référant aux Hadiths déjà cités. Ibn Qudama a