Se servir de l’intérêt bancaire pour payer les impôts français
Question
Toujours je me pose la question suivante : est-il religieusement licite de régler les impôts français par mon intérêt bancaire ? En effet, je possède un compte épargne qui me rapporte une somme à titre d’intérêt avant la fin de l'année. Peut-on verser cet intérêt religieusement interdit pour rembourser les impôts français qui ne constituent pas pour nous les Musulmans une obligation religieuse comme la Zakat ? Par ce procédé, ne se débarrasse-t-on d’un interdit pour éliminer un autre acte interdit ? Merci pour votre réponse.
Réponse
Les impôts français, pour les résidents en France, est un droit civique ; car entrer dans ce pays et y résider ne peuvent avoir lieu qu’après l’obtention du visa et le permis de résidence. Donc, cela implique la promesse de se soumettre à l’ordre de ce pays. Comme l’Etat français est chargé de garder les intérêts de ses citoyens et de ses visiteurs, les citoyens et les visiteurs, musulmans ou non musulmans doivent, à leur tour, respecter leurs engagements à son égard même si ce pays est non musulman. On n'entend pas dire par le pays les personnes ; mais plutôt le système général ou les biens de l’Etat. Le Musulman doit se conformer à ses engagements qu’ils soient locaux ou internationaux tant qu’ils ne vont pas à l’encontre de la charia. Il doit refléter là où il se trouve l’image pacifique de la personne musulmane. Par conséquent, s’acquitter des impôts français est, en effet, un engagement que le Musulman, visiteur ou citoyen doit, du point de vue religieux, respecter. Il lui interdit alors l'évasion fiscale ; car les biens des non-Musulmans ne sont pas un objet que le Musulman se donne le droit de posséder à sa guise. Avant son émigration à Médine, le Prophète a ordonné à Ali Ibn Abi Taleb de demeurer à la Mecque pour rendre les dépôts à ses ayants-droits malgré leur incroyance et leurs tentatives pêcheuses de le tuer.
Quant aux intérêts bancaires, ils sont licites. Même selon les écoles qui les jugent interdits, il est permis au Musulman de s’en profiter dans les pays non islamiques conformément à l’avis des Hanafites indiquant la permission de conclure les contrats imparfaits dans les pays non musulmans.
Et Allah Seul le sait par excellence.