La participation des Musulmans aux ...

Dar al-Iftaa d'Égypte

La participation des Musulmans aux élections législatives dans les pays non-islamiques

Question

Est-il religieusement permis d’élire une incroyante dans un pays non-musulman géré par des lois contraires à la charia ?

Réponse

Il est évident que la charia tient à réaliser l’intérêt et à éviter le préjudice. Dans al-Mostasfa (p, 174, éd. Dar al-Kotob al-‘Ilmyya), al-Ghazali dit : L’intérêt consiste, en principe, à réaliser un profit ou à éliminer un préjudice. Mais ce sens n’est pas visé dans ce contexte ; car la réalisation d’un profit ou l’élimination d’un préjudice relève de la satisfaction des besoins des humains qui réalise leur bien-être. Nous entendons par l’intérêt ici la préservation des objectifs de la charia qui sont au nombre de cinq : la préservation de la religion, de la vie, de la raison, de la progéniture et des biens. Donc, tout ce qui est de nature à sauvegarder les cinq objectifs de la charia est intérêt alors que tout ce qui y déroge est préjudice dont l’élimination est en soi intérêt. Il est également évident que les pays non-islamiques sont gouvernés par des lois positives d’une philosophie basée sur l’intérêt purement profane. Parmi ces lois approuvées par le pouvoir législatif figurent celles qui profitent aux Musulmans et vont dans leur intérêt et celles qui contredisent cet intérêt. En effet, élire un parti d’orientation qui va dans l’intérêt des Musulmans pourrait, dans la plupart des cas, leur servir de moyen de réaliser leur bien-être et éliminer leurs maux. Il est religieusement permis au Musulman qui jouit des droits de la citoyenneté dans un pays non islamique de participer aux élections parlementaires ou autres. En effet, sa participation à ces élections peut réaliser souvent des intérêts effectifs dont le fait de présenter l’image vraie de l’Islam, la défense des causes des Musulmans du pays, la réalisation des avantages religieux ou profanes en faveur des minorités musulmanes, la consolidation du rôle de ces minorités dans les postes influents. Cette participation permet également de faire parvenir les réclamations des Musulmans aux hommes de décision dans le pays. Sans doute, tout cela fait partie des intérêts espérés qui sont de nature à éliminer tout préjudice d’ordre religieux.

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