À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre les discours de haine, le Mufti de la République affirme : lorsque le discours devient un outil d’incitation à la haine, il renie sa fonction originelle de construction de la conscience et devient un instrument de destruction de la dignité humaine.

Son Éminence le Professeur Dr. Nazir Mohamed Ayyad, Mufti de la République et Président du Secrétariat général des institutions de fatwa dans le monde, affirme que la Journée mondiale de lutte contre les discours de haine, qui a lieu chaque année le 18 juin, constitue un appel mondial pressant à promouvoir les valeurs de compréhension, de paix et de coexistence entre les peuples, ainsi qu’un moment de réflexion sérieuse pour faire face aux discours débridés qui incitent à la violence et à la discrimination, et qui sèment les graines de la discorde et de l’hostilité, au lieu de contribuer à l’édification de la conscience, de la fraternité et de la solidarité humaine.
Son Éminence met en garde contre la montée inquiétante des manifestations de discours de haine dans le monde, en particulier dans les espaces numériques et sur les plateformes de réseaux sociaux, où ces discours génèrent désormais de nouvelles formes d’incitation, de division et de diffamation délibérée. Ils contribuent à créer des environnements intellectuels pollués, nourris de préjugés, qui marginalisent les valeurs du dialogue et du respect, et excluent toute voix simplement parce qu’elle diffère sur une opinion, une question ou une cause.
Le Mufti de la République rappelle que lorsque le discours dévie de ses nobles objectifs et devient un instrument de destruction, il renie sa fonction originelle, qui est de construire la conscience et d’orienter l’opinion publique vers la vérité, le bien et la beauté. Il devient alors un outil de démantèlement des valeurs et de destruction de la dignité humaine. Il souligne que toutes les religions et législations célestes sont innocentes de tout discours appelant à la haine ou incitant à la discrimination.
Face à ces nouveaux défis, Son Éminence insiste sur le fait que la haine n’est plus confinée aux tribunes traditionnelles, mais se propage désormais à travers les outils de l’intelligence artificielle, générant des discours falsifiés et dangereux, attribués mensongèrement à la religion. Cela met en évidence l’urgence de produire un discours religieux équilibré, alliant conscience technologique et clairvoyance juridique. C’est précisément ce que vise la Maison de la Fatwa égyptienne à travers sa prochaine conférence scientifique internationale intitulée : « La formation du mufti éclairé à l’ère de l’intelligence artificielle », qui ambitionne de bâtir un modèle de fatwa capable d’interagir avec les mutations de l’époque, de dévoiler les falsifications et de faire face aux discours de haine avec une conscience scientifique et une vision juridique éclairée.