Lors de son allocution à l’occasion de la célébration du Mawlid organisée par le Club des juges, le Mufti de la République a affirmé : la naissance du Prophète ﷺ fut une aube nouvelle pour l’humanité et un message de miséricorde pour les mondes.

Son Éminence le Professeur Dr. Nazir Mohammed ‘Ayyad, Mufti de la République et président du secrétariat général des institutions de Fatwa dans le monde, a affirmé, dans son discours prononcé lors de la célébration organisée par le Club des juges à l’occasion du Mawlid al-Nabawi al-Charif, que la naissance du Prophète ﷺ ne fut pas un simple événement passager dans les pages de l’histoire, mais bien l’aube d’un renouveau pour l’humanité tout entière. En effet, il ﷺ vint à une époque marquée par une interruption de la mission des prophètes, afin de rendre à l’homme son humanité, aux âmes leur sérénité et aux cœurs leur pureté, après que les ténèbres se furent épaissies et que les nations s’étaient égarées loin du droit chemin. Il a précisé que sa noble naissance fut celle d’une communauté et d’une civilisation, et une proclamation divine annonçant que la terre serait purifiée de l’idolâtrie et de l’injustice. Il a souligné que Dieu – exalté soit-Il – l’a honoré en disant : « Et tu es certes, d’une moralité éminente » (Coran, 68 : 4), faisant de sa conduite une mesure à laquelle se pèsent les valeurs, et un témoignage divin sur la grandeur à la fois du message et du Messager. Ainsi, le Prophète ﷺ fut un modèle unique de sincérité, de confiance, de miséricorde et de justice ; proche des faibles, compatissant envers les pauvres, véridique avec les gens, à tel point que même ses ennemis témoignaient de ses qualités avant ses amis.
Le Mufti a ajouté que le Prophète ﷺ avait fait de la cause de la patrie un principe fondamental, démontrant que l’appartenance à la patrie est une composante de la foi et que la préserver constitue un devoir à la fois religieux et humain. Son amour pour sa patrie, La Mecque, fut la preuve éclatante que l’amour de la patrie fait partie intégrante de la foi. En quittant sa ville, contraint et non de son plein gré, il dit : « Par Dieu, tu es certes la meilleure terre de Dieu et la plus aimée de Dieu. Si je n’avais pas été contraint de te quitter, je ne t’aurais pas quitté. » Ces paroles demeurent une leçon éternelle d’attachement et une déclaration explicite que la défense de la terre est un devoir sacré. Ses propos n’étaient pas une simple expression de nostalgie affective, mais bien une fondation profonde du principe selon lequel l’appartenance à la patrie fait partie de la foi et que sa défense est un honneur incomparable.
Son Éminence a également expliqué que le Prophète ﷺ a offert au monde les plus sublimes exemples de miséricorde et de justice, même à l’égard de ses ennemis dans les champs de bataille. Il recommandait à ses compagnons : « Combattez au nom de Dieu, mais ne tuez ni vieillard, ni petit enfant, ni femme, et ne détruisez pas d’arbre fruitier. » Le Mufti a considéré que ces recommandations constituaient une révolution morale et humanitaire sans précédent dans l’histoire des guerres, car elles faisaient du jihad une discipline de soi et une préservation de la dignité, et non pas une simple confrontation avec l’ennemi. Elles ont prouvé, à travers l’histoire, que l’islam est une religion de miséricorde, même dans les circonstances les plus dures et les plus sombres.
Son Éminence le Mufti a poursuivi en déclarant que ces nobles enseignements prophétiques se trouvent en contradiction flagrante avec ce que nous observons aujourd’hui des crimes de l’occupation en Palestine, où le sang des innocents est versé sans aucun tort commis, où les enfants et les femmes sont pris pour cibles, où les maisons sont bombardées et les arbres déracinés, en violation manifeste de toute loi religieuse et en mépris de toute valeur humaine. Il a appelé la communauté musulmane à renouveler son pacte avec son Prophète ﷺ en s’attachant à sa moralité, en suivant son exemple dans la défense des opprimés et en se tenant aux côtés des faibles, au premier rang desquels se trouvent nos frères en Palestine, dont la cause met à l’épreuve la conscience du monde et teste l’humanité des hommes. Il a insisté sur le fait que l’imitation du Prophète ﷺ nous impose d’être miséricordieux en temps de paix, justes en temps de guerre, et fermes dans la défense de la vérité face au faux.
La cérémonie s’est déroulée en présence de Son Excellence le Conseiller Adnane al-Fanjari, Ministre de la Justice ; Son Excellence le Professeur Dr. Oussama al-Sayyid al-Azhari, Ministre des Waqfs ; Son Excellence le Conseiller ‘Asim al-Ghayesh, Président de la Cour de cassation ; Son Excellence le Conseiller Mohammed al-Chennawi, Président de l’Autorité du Parquet administratif ; Son Excellence le Conseiller ‘Abd al-Ahad Fouad Ibrahim, Président de la Cour d’appel du Caire ; Son Excellence le Conseiller Abou al-Hussayn Qaïd, Président du Club des juges ; Son Excellence le Conseiller Hazem Badawi, Président de l’Autorité nationale des élections ; Son Éminence le Professeur Dr. Mohammed ‘Abd al-Dayem al-Jundi, Secrétaire général du Conseil islamique de la recherche, ainsi qu’un grand nombre de hauts magistrats et de membres des autorités judiciaires et exécutives.