Inscription du nom du défunt sur la tombe selon l’école chaféite
Question
J’ai entendu dire que les chaféites estiment que la gravure du nom du défunt sur une plaque placée devant la tombe est un acte réprouvé du point de vue religieux. Y a-t-il d’autres avis religieux à ce sujet ?
Réponse
L’avis adopté par les chaféites à ce propos précise que l’inscription gravée sur la tombe pour reconnaitre le lieu d’ensevelissement d’une personne ne représente pas un acte désapprouvé. Plus encore, Taqi as-Sobki, le maître de chaféites de son temps, estime qu’il est préférable de désigner le lieu d’enterrement du défunt. Pourtant, les chaféites ont désapprouvé l’inscription coranique gravée sur la tombe de crainte d’être profanée et foulée des pieds. Mais cette inscription devient autorisée voire préférable si elle se trouve à l’abri de toute profanation. Dans al-Fatawa al-Fiqhyaa al-Kobra de l’érudit Ibn Hadjar, l’imam al-Azro’i le chaféite dit : « Concernant l’inscription du nom du mort sur la tombe, on dit qu’il est souhaitable de le faire juste dans le besoin de distinguer le lieu d’enterrement surtout ceux des bien-aimés d’Allah, des savants et des vertueux pour éviter le risque d’être méconnus au fil du temps. »
Dans son hachiat sur le commentaire d’al-Khatib ach-Cherbini sur Matn Abi Choga’ : « En effet, la désapprobation s’applique à toute inscription inutile. Et par conséquent, il est autorisé, dans le cadre du besoin, de graver le nom du défunt et de sa lignée afin d’être reconnu par ses visiteurs. Cette autorisation s’accentue davantage si l’inscription est gravée sur les tombes des bien-aimés d’Allah, des savants et des vertueux pour éviter le risque d’être méconnus au fil du temps. ».
Pour les hanbalites, la désapprobation s’applique à l’inscription faite sans nécessité comme l’indique al-Hadjawi dans al-Iqna’. Donc, il est autorisé, s’il s’avère nécessaire, de graver le nom du défunt sur la tombe.
Enfin, on peut dire que la plaque funéraire est indispensable pour distinguer les lieux des chers disparus pour pouvoir les visiter attirer sur eux la bénédiction et la miséricorde divine ; sachant que la règle juridique établie par les différentes écoles de fiqh stipule que la désapprobation disparait par le moindre besoin.
Et Allah Seul le sait par excellence.