Le djihad et ses finalités

Dar al-Iftaa d'Égypte

Le djihad et ses finalités

Question

Quelle est la définition du Djihad et quelles sont ses finalités ?

Réponse

 Le mot « djihad » implique plusieurs sens qui tournent souvent autour de la signification linguistique du terme, à savoir tout effort déployé : lutte contre soi, endurer les difficultés du voyage pour le pèlerinage, courage de dire la vérité coûte que coûte, repousser l’agression et la tyrannie, etc. Il agit donc d’un moyen et non pas d’une finalité ; d’une obligation collective dont l’exécution relève de la décision du pouvoir qui cherche l’intérêt public.

Le Prophète (paix et bénédiction soient sur lui) a établi des critères et des règles de bienséance à respecter dans le combat contre l’ennemi. Il interdit par exemple d’agresser la femme, l’enfant, le vieillard et le religieux. Dans ses recommandations à son commandant Yazid Ibn Abu Sofian, envoyé en guerre de défense préventive à l’une des provinces de la Grande Syrie, le calife Abu Bakr dit : « Il vous est interdit de tuer une femme, un petit enfant, un vieillard et de couper un arbre fruitier, de ravager les villages, d’égorger sans nécessité les bêtes du cheptel et de brûler les arbres. ».

Au début de sa mission Prophétique, le Prophète, sous le lourd joug de la persécution et de la torture, a donné la permission à un nombre de ses compagnons d’émigrer vers l’Ethiopie. Il s’agit, en fait, d’une étape préparatoire à la grande émigration vers Médine où les Musulmans se sont installés en paix sans aucune intention expansionniste. Les troupes mecquoises, déterminées à tuer au berceau le message islamique, sont venues combattre les Musulmans à Badr puis à Ohod, territoires médinois, et enfin les assiéger de toutes parts lors du combat d’al-Khandak. L’ordre divin fut alors donné aux Musulmans de se défendre et de repousser l’agression sans outrepasser les limites. De plus, le pacte social – ou selon l’expression moderne « la pluralité sociale » - que le Prophète a conclu avec les Juifs de Médine révèle le caractère pacifique du message islamique. Même après le retour victorieux à sa ville natale, le Prophète ne s’est pas laissé emporter par la rage de la vengeance et a accordé aux Mecquois la paix et la liberté de croyance. Touchés par cette générosité d’âme et du caractère tolérant de l’Islam, les Mecquois se sont convertis en masse à la religion musulmane. D’ailleurs, cent ans après la conquête de l’Egypte, de l’Iraq et de la Grande Syrie, le nombre de Musulmans ne dépassait pas cinq pour cent des populations de ces territoires. En vérité, l’Islam interdit toute contrainte en matière de foi ; il n’est pas dans son intérêt de voir naître dans son sein des hypocrites cachant des visées anti-islamiques. A cet effet, Allah, le Très-Haut, dit : « Est-ce à toi de contraindre les hommes à devenir croyants » (Coran, Younes, 99). On peut donc conclure que l’augmentation du nombre des convertis à l’Islam dans les territoires conquis était uniquement due à la conduite sublime et aux bons caractères des Musulmans.

Les Musulmans ne se sont pas emparés des territoires d’autrui. La lecture juste et impartiale de l’histoire révèle que les Musulmans n’ont jamais commencé une guerre et qu’ils ne faisaient que repousser une agression et contrecarrer toute tentative d’empêcher la diffusion du message universel de l’Islam. Cette lecture permet également de découvrir la conduite pacifique et juste adoptée par les Musulmans à l’égard des autochtones. Les Coptes d’Egypte qui jouissaient, sous le règne musulman, d’une liberté religieuse jamais vue sous l’autorité ecclésiastique romaine, en sont la preuve évidente.

Allah Seul le sait par excellence.

 

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