La veuve ou la divorcée peut-elle p...

Dar al-Iftaa d'Égypte

La veuve ou la divorcée peut-elle prendre un enfant en charge

Question

Est-il religieusement permis à la femme veuve ou divorcée ou même à l’homme de la même condition de prendre en charge un enfant ?

Réponse

 Les institutions gérant les orphelinats posent des conditions à remplir par quiconque désire prendre un orphelin en charge. Ces conditions doivent être prises en considération tant qu’elles sont conformes aux principes de la charia. Rappelons que ces conditions étaient le fruit de longues études sociales et qu’elles ont été établies d’une façon compatible avec l’usage et les conditions spécifiques du pays. Les spécialistes ont élaboré ces études pour garantir à l’enfant pris en charge une vie digne et pérenne. Alors, les règlements en la matière sont exécutoires ; car ils sont établis par les autorités compétentes.

 

Autrefois, les jurisconsultes ont posé des conditions à remplir par la personne qui désire prendre en charge un enfant abandonné : elle doit être musulmane, majeure, raisonnable, libre, sage et juste. Il faut également prendre des mesures préventives avant de confier l’enfant abandonné à la charge d’un tuteur. On ne doit pas par exemple le confier à une personne inconnue même si elle semble, à nos yeux, honnête et intègre. Et par conséquent, on arrache l’enfant à son tuteur inconnu si ce dernier décide de voyager ; car il se peut qu’il le prenne pour esclave. En tout cas, le gouverneur doit surveiller la conduite du tuteur sans que ce dernier ne l’aperçoive pour ne pas blesser son amour-propre ou lui donner la chance de feindre un amour paternel à l’égard de l’enfant. Après s’assurer de l’attitude juste du tuteur, on lui confie l’enfant sans lui soumettre à une nouvelle surveillance[1]. De plus, quelques autres jurisconsultes estiment que le futur tuteur qui assume, lui-même, la responsabilité de l’enfant abandonné doit être dépourvu des maladies graves telles que la lèpre et les maladies infectieuses et nauséabondes[2]

 

Par analogie, la personne qui prend un orphelin en charge a le même statut que la personne qui assume la responsabilité d’un enfant abandonné ; car toutes les deux prennent soin de l’enfant sur tous les plans et doivent remplir les mêmes conditions posées par le législateur. Il est à remarquer également que le statut social ne figure pas parmi ces conditions ; et par conséquent, la personne, qu’elle soit mariée ou non, veuve ou divorcée, a le droit de prendre un orphelin en charge. Pourtant, si les autorités compétentes posent une condition semblable, elle doit être exécutée ; car il est de leur ressort de rétrécir le cercle du licite pour réaliser un intérêt considérable. Dans la plupart des cas, les règlements établis par les autorités sont conformes aux finalités visées par les jurisconsultes à ce propos. 

 

Et par conséquent, il est religieusement permis à la veuve, à la divorcée, à la célibataire ou même à l’homme du même statut social de prendre un enfant en charge si elle (il) respecte les règlements établis en la matière et ne déroge pas à la charia. Il ne convient pas par exemple de prendre en charge un orphelin pubère si le tuteur est du sexe différent.  

 

Et Allah Seul le sait par excellence.


[1] Asna al-Mataleb, volume 2, p, 496, éd. Dar al-Kitab al-Islami.

[2] Idem. 

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