Réciter la sourate al-Ikhlas dans l’intervalle de chaque deux Rak’ats de la prière d’at-Tarawih
Question
Depuis 50 ans ou plus, nous avons l’habitude de réciter la sourate al-Ikhlas entre chaque deux Rak’ats de la prière d’at-Tarawih ; sans négliger d’attirer les bénédictions divines sur le Prophète entre les deux Rak’ats finales ; notons que ce procédé nous sert de pause entre les unités de prière. Mais nous sommes surpris d’entendre dire qu’il s’agit d’une innovation en matière de religion. Nous sommes vraiment étonnés de voir d’autres fidèles s’opposer à ce qu’on attire les bénédictions divines sur le Prophète dans certains temps ou par des manières différentes. La formule des Salutations prophétiques est récitée durant le Tachahoud final de la prière obligatoire, comment donc la juger invalide si elle est récitée entre les deux Rak’ats ?! Il en va de même pour la sourate al-Ikhlas dont la récitation trois fois est vivement recommandée par le Prophète qui indique que chaque récitation équivaut au tiers du Coran. Qu’en dites-vous ?
Réponse
A l’exception des cas d’impureté rituelle, l’ordre de réciter le Coran est général, c’est-à-dire qu’il n’est pas limité à un temps ou à une circonstance précise. Parlant des vertus de la sourate al-Ikhlas, le Prophète a jugé préférable sa récitation durant la nuit. S’adressant à ses compagnons, le Prophète dit :
- « Est-il pénible pour vous de réciter, la nuit, le tiers du Coran ? ».
- « Comment pourvoir le faire, Prophète ?! ».
- « Vous pouvez réciter la sourate al-Ikhlas qui équivaut au tiers du Coran[1]. ».
Aicha rapporte que le Prophète a mis un homme à la tête d’une armée et que cet homme présidait la prière et récitait, à la deuxième unité, la sourate al-Ikhlas. De retour, quelques combattants en avaient informé le Prophète qui a rétorqué en disant : « Demandez-en la cause à votre commandant ! ». En réponse aux combattants qui lui en ont demandé la cause, le commandant dit : « Cette sourate renferme les beaux attributs d’Allah. J’aime la réciter pour cette raison. ». Informé, le Prophète leur a dit : « Dites-lui qu’Allah l’aime aussi[2] ! ».
De plus, attirer les bénédictions divines sur le Prophète figure parmi les bonnes œuvres méritant l’agrément d’Allah, le Très-Haut. Comme le Prophète est l’intercesseur des Musulmans auprès d’Allah, la formule bénie de Salutations prophétiques rendent exaucées les invocations. Dans le Coran, Allah, Exalté soit-Il, recommandait, en généralité, aux Musulmans de réciter cette formule bénie : « Dieu et Ses anges bénissent le Prophète. Ô croyants ! Bénissez-le et appelez sur lui le salut ! ». Donc, l’ordre de rendre hommage au Prophète est général et applicable à tout temps, à tout lieu et à toute circonstance. Et par conséquent, quiconque allègue sans preuve que la récitation de cette formule bénie est interdite rétrécit le cercle large de la facilité religieuse, limite et spécifie ce qui est du caractère général et absolu, attitude qui représente en soi une forme d’innovation blâmable en matière de religion.
Allah Seul le sait par excellence.