Dire que Dieu a un corps en niant toutefois ce qui tout ce qui s’y rapporte (limites, début, longueur, largeur, profondeur, etc.) constitue-t-il un acte de mécréance ou s’agit-il seulement d’un péché ? Par ma question, je n’entends pas taxer une personne déterminée de mécréance ; mais je veux savoir seulement l’avis religieux relatif à cette croyance. Certaines gens disent qu’il s’agit d’un acte de mécréance alors que d’autres indiquent qu’il constitue seulement un péché. J’attends un éclaircissement de votre part sur ce sujet. Merci.

D’abord, il faut attirer l’attention sur l’erreur commise par les non-spécialistes en parlant de cette question dogmatique très critique. Pour le fidèle, il lui suffit tout simplement d’attribuer à Allah, le Très-Haut, tous les Attributs de Perfection et de ne pas Lui donner un attribut inapte à Sa Transcendance divine. C’est, en effet, l’avis des adeptes de la sunna, prédécesseurs et successeurs, qui s’accordent unanimement sur l’obligation de ne pas établir une ressemblance entre le Créateur et Ses créatures conformément à ce verset coranique : « Rien ne Lui est comparable. Il entend tout et voit tout. ». (Coran, ach-Chura, 11).

Pour les termes coraniques qui font penser à la ressemblance ou à l’incarnation, les savants ont confié à Allah, le Très-Haut, la signification de leurs sens apparents, sans négliger, pour autant, d’y donner une interprétation conforme aux connotations arabes les plus appropriées. Cette interprétation, faite par les savants tardifs, s’est avérée nécessaire pour démêler les ambiguïtés et les malentendus que pourrait produire le sens apparent et qui pourraient conduire à croire en l’Incarnation et ses multiples dérivations.

Et par conséquent, dire qu’Allah a un corps – à Dieu ne plaise ! - est une prétention entachant l’Etre divin d’imperfection et allant à l’encontre de la conception presque unanime que les Musulmans se font de leur Seigneur. Les savants de la communauté islamique ont mis en garde contre l’idée de l’Incarnation et accablé ses partisans de reproches sévères. Du point de vue du Législateur musulman, croire à l’incarnation est un grand péché qui exige le repentir sans pour autant taxer ses adeptes d’incroyance. Enfin, nous conseillons aux Musulmans de ne pas excommunier ceux ayant la croyance qu’Allah a un corps et d’enraciner le principe de la tolérance dans la société musulmane. Ils doivent savoir qu’il s’agit d’une question dogmatique très critique qui ne doit pas nous désunir surtout à cette époque où la communauté a ardemment besoin de l’unité et de la conjugaison des efforts.

Et Allah Seul le sait par excellence.