Le chien et le chat sont-ils impurs ?
Question
Le chien est-il considéré comme animal impur et qu’en est-il des chats ?
Réponse
La majorité des jurisconsultes estiment que le chien est impur conformément au hadith rapporté par Muslim d’après Abu Horayra : « Si un chien lape dans un récipient, il faut, pour le purifier, le laver sept fois dont la première se fait avec de la terre. ». D’après la majorité des jurisconsultes, si le chien n’était pas impur, le Prophète n’aurait pas ordonné de faire couler le liquide affecté par sa salive, et ce, pour ne pas faire du gaspillage d’un bien. Certains de ces jurisconsultes estiment qu’il est obligatoire de laver le récipient sept fois selon l’ordre défini dans le hadith. Certains d’autres sont d’avis que le lavage répété à sept reprises et le respect de l’ordre déterminé par le hadith représentent un acte recommandé. Ainsi, ils considèrent la salive du chien comme faisant partie de l’ensemble des impuretés. C’est, en effet, l’avis adopté par les hanéfites qui, à l’appui de leur thèse, indiquent que le rapporteur de hadith Abu Horayra a dit à ce propos : « Il suffit de laver trois fois le récipient affecté par la salive d’un chien. » (Rapporté par at-Tahawi et ad-Daraqotni).
En revanche, d’autres savants dont l’imam Malek et autres précisent que le chien est un animal et tout animal est, d’après lui, pur en soi. Et par conséquent, l’ordre de se débarrasser du liquide affecté par la salive du chien est un ordre religieux indiscutable dont la raison d’être nous échappe. Plus encore, pour purifier les impuretés, le nombre de lavages n’est pas exigé ; raison pour laquelle, le législateur n’ordonne pas de se débarrasser de tout ce qui est touché par un chien en dehors du liquide conformément au sens de ce verset coranique : « Vous pouvez manger, après avoir invoqué sur lui le Nom de Dieu, le gibier saisi par les animaux de proie que vous avez dressés57. ». Malek conclut que si le chien de chasse était impur en soi, le gibier sera entaché de son impureté et interdit à la consommation. Dans Fi Ihkam al-Ahkam Charh ‘Omdet al-Ahkam, Ibn Daqiq al-‘Id dit : « Les Malékites jugent purs les chiens vu l’autorisation religieuse de s’en servir pour la chasse et de consommer sans gêne du gibier de chasse touché par le chien ; parce qu’il est impossible d’éviter le contact entre le chien et le gibier. En effet, l’autorisation d’une chose implique forcément l’autorisation de ses moyens d’exécution. »
Pour approuver le caractère pur du chien, les Malékites s’appuient également sur le hadith suspendu rapporté par al-Boukhari dans son Sahih d’après ‘Abdullah Ibn ‘Omar qui dit : « Du vivant du Prophète, les chiens rôdaient dans la mosquée sans qu’on verse l’eau sur leur passage. ». Commentant ce hadith, Ibn Bital dit : « La mosquée servait de logement aux Gens de la Soffa, aux gens de passage et aux délégations. Les chiens rôdaient dans cette mosquée pour laper l’eau et manger les résidus de nourriture laissés par les occupants du lieu. Si le chien était impur, on l’aurait chassé hors de la mosquée ; car l’impureté doit être éliminée de la mosquée. De plus, le terme « rôder » dénote le va-et-vient répété des chiens, ce qui affirme davantage la pureté du chien et met l’accent sur la validité de la règle selon laquelle « En principe, tout animal est pur en soi. ».
Il est à souligner que l’avis de la majorité qui juge impur le chien n’implique pas l’autorisation de nuire ou de tuer cet animal. Mais au contraire, on doit prendre pitié de tous les animaux chiens ou non.
Quant aux chats, ils sont purs conformément au dire du Prophète qui a été interrogé à ce propos : « Cet animal n’est pas impur et il fait partie de vos animaux domestiques. » (Rapporté par Abu Daoud, at-Termizi et jugé authentique par al-Boukhari et al-‘Oqili.
Et Allah Seul le sait par excellence.