Travaillant au sein d'une laiterie qui fournit du lait aux grandes entreprises pour le traitement, nous nous trouvons confrontés à un défi majeur. Les entreprises exigent que le lait ne dépasse pas un niveau d'acidité de 13 degrés au moment de la pasteurisation. Cependant, lors du transport du lait depuis la ferme jusqu'à la livraison aux entreprises, il peut arriver que son degré d'acidité augmente, atteignant parfois 20 degrés ou plus, avant d'être refroidi à la température requise pour satisfaire aux normes de l'entreprise.

En réponse à ce problème, nous avons recours à l'ajout de substances telles que le sel ammoniac ou la soude caustique pour réduire le niveau d'acidité du lait et le ramener aux critères exigés. Il est important de noter que cette pratique est courante dans notre secteur, et les entreprises le connaissent bien.

De plus, il est à noter que certains de nos clients nous fournissent du lait dilué avec de l'eau, ce qui, je le soupçonne, entraîne un degré d'acidité supérieur aux normes requises.

La question qui se pose est la suivante : est-il permis d'ajouter de telles substances au lait, et si oui, quelle quantité est acceptable ? De plus, est-il autorisé d'ajouter de l'eau au lait ?

Après avoir consulté des experts dans le domaine ainsi que le professeur docteur, qui occupe la fonction de président des Recherches des Industries Alimentaires au Centre National des Recherches, nous avons abouti à la conclusion suivante : Toutes les réglementations, lois et critères industriels égyptiens et internationaux condamnent toute altération de la nature du lait par l'ajout de substances, qu'elles soient nuisibles ou non pour la santé. Modifier la nature physico-chimique du lait au moyen de ces substances est un acte prohibé, exposant son auteur à des sanctions légales, la plus légère étant la confiscation du lait. En effet, ce délit est classé parmi les "crimes de fraude".

Il est important de définir le lait comme une sécrétion produite par les glandes mammaires des femelles de mammifères après la mise bas. Plus le lait est frais, moins il contient d'acide lactique, dont la concentration ne doit pas excéder 0,16 à 0,17 %. Les réglementations exigent que le lait cru ou pasteurisé réponde à ces critères pour être vendu ou acheté.

Pour une compréhension plus approfondie, nous énumérons une liste de méthodes de fraude du lait, conformément aux références scientifiques et aux réglementations internationales, qui sont strictement interdites :

Écrémage ou ajout d'eau.

Ajout de lactosérum (petit-lait).

Incorporation d'amidon ou de substances coagulantes au lait dilué pour augmenter sa viscosité et lui conférer une apparence plus crémeuse.

Introduction d'une petite quantité de sel alimentaire ou de sucre pour augmenter la lecture du lactomètre et, par conséquent, la gravité spécifique du lait.

Ajout de colorants pour donner au lait de bufflesse frelaté l'apparence du lait de vache, en raison de la différence de teneur en lait entre les deux.

Mélange avec des agents conservateurs tels que le formaldéhyde, le borax, le peroxyde d'hydrogène, des substances alcalines comme les carbonates de sodium, les bicarbonates de sodium, la soude caustique, de l'ammoniaque, ou même des antibiotiques.

Condensation du lait dilué ou mélange de lait en poudre avec du lait frais pour le vendre comme du lait frais.

Ces méthodes de fraude, qu'elles soient répertoriées ou non, sont inadmissibles selon toutes les réglementations.

En outre, ces fraudes du lait engendrent divers problèmes, notamment :

Des problèmes sanitaires variables en fonction du type de fraude.

Une valeur nutritionnelle réduite pour ce type de lait et ses produits laitiers.

Des complications dans le processus industriel du lait ou dans la fabrication de certains produits. Par exemple, lorsque le lait est mélangé avec des agents conservateurs, des produits chimiques ou des antibiotiques, il peut affecter l'industrie des produits laitiers fermentés ou certains types de fromages.

En résumé, il est formellement interdit d'ajouter des substances susceptibles de modifier la nature physico-chimique du lait, qu'elles soient nocives pour la santé ou non, quel que soit le pourcentage, conformément aux lois, réglementations, spécifications et avis scientifiques. C'est la conclusion du Centre National des Recherches.

Par conséquent, en principe, la fraude est proscrite, en particulier dans le domaine de l'alimentation, en particulier lorsqu'il s'agit de nourrir leurs enfants, conformément à certains hadiths. Par exemple, Abou Horayra a rapporté que le Prophète a dit : "Il n'est pas des nôtres celui qui nous trompe." Un jour, à Médine, en passant par al-Harra, Abou Horayra a observé un homme transportant du lait à des fins de vente. Après inspection, Abou Horayra a découvert que le lait était dilué, et il a dit à l'homme : "Quelle sera ta réaction le Jour de la Résurrection, lorsque l'on te demandera de séparer l'eau du lait ?!"

En conclusion, l'ajout d'ammoniaque ou de toute autre substance visant à préserver l'acidité du lait à un niveau spécifique est prohibé, de même que la dilution et l'altération des composants naturels du lait, lorsqu'il est vendu sous forme liquide.