Menace et kidnapping pour restituer...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Menace et kidnapping pour restituer un droit

Question

ograph; text-align: justify; line-height: normal; text-indent: 1cm; margin: auto auto auto 1cm">Nous avons reçu le fax enregistré sous le numéro 299 pour l’année 2011 contenant ce qui suit :
 
Il est bien entendu qu’à chaque société ses coutumes et traditions propres transmises du père en fils. Et avec le changement des cultures et des conceptions au sein de certaines sociétés, leurs coutumes et traditions se développent vers le mieux sauf les nôtres. Nous, les tribus Awlad ‘Ali, sommes encore attachés à nos anciennes coutumes, bonnes soient-elles ou mauvaises, sachant que chaque tribu est subdivisée en plusieurs familles. Si, par exemple, un individu de ces familles vole ou commet un acte honteux, sa famille toute entière en payera le prix. En ce qui concerne le cas de meurtre commis par un membre d’une famille contre un autre d’une autre famille ou tribu, on doit appliquer la loi d’an-Nazalah à toute la famille du tueur, à savoir la famille de la victime impose à celle du meurtrier l’expulsion forcée auprès d’une autre tribu, pour une durée d’un an. En effet, cette loi est injuste à l’égard de la famille du meurtrier qui se trouve injustement obligée de quitter ses demeures, ses intérêts commerciaux et agricoles et d’autres.
 

Veuillez éclaircir le point de vue de la religion en ce qui concerne les peines légales qu’on applique à l’auteur de ces crimes et non pas au reste de sa famille conformément à l’ordre d’Allah, le Très-Haut, et de Son Messager (P.B.S.L.).

Réponse

 

Le recours à de tels procédés en vue de réclamer ou d’obtenir un droit est religieusement interdit, voire un péché majeur. Faire payer à la famille les crimes commis par l’un de ses membres est considéré comme une corruption sur terre et un jugement irréfléchi et injuste. Parmi les principes de la Charia figure celui qui prévoit que l’homme ne doit pas être pris pour la faute d’un autre, conformément à ce verset :
 
« Aucune âme chargée de son propre fardeau ne portera celui d’une autre âme. Et si une âme surchargée de péchés implore de l’aide, même auprès d’un proche parent, sa charge n’en sera pas pour autant allégée[1]. » 
 
« Celui qui commet un péché le commet, en fait, à son propre désavantage. Dieu est Omniscient et Sage. [112] Celui qui fait une faute ou commet un péché puis en accuse un innocent se rend coupable d’une infâme félonie et d’un grave péché[2]. »      
 
En outre, l’Islam a catégoriquement interdit d’expulser les gens sans droit de leurs demeures tout en considérant cet acte comme un péché et une agression qui entraînent les réprimandes et les sanctions. A cet égard, Allah, le Très-Haut, dit :
« Or, voilà que vous vous entretuez, que vous chassez de leurs foyers certains de vos frères, en vous liguant injustement contre eux, pour les accabler d’abus et d’oppression[3]. » 
 
De sa part, le Prophète rend inviolable et sacrée la vie du Musulman. Contemplant la Ka’ba, il dit : « Quelle grandiose demeure et quelle Maison sacrée ! Par Celui qui tient mon âme entre Ses Mains, l’inviolabilité de la vie du croyant est, auprès d’Allah, plus sacrée que la tienne[4]. »   
 
C’est pourquoi, nous exhortons les sages et les nobles de cette tribu et d’autres de s’efforcer de mettre fin à cette coutume injuste selon laquelle l’innocent est injustement pris pour la faute d’un autre. Ils doivent également se serrer les rangs contre celui qui se permet de terroriser ou troubler la paix des innocents ou de faire charger les gens du fardeau de leurs proches parents ou de leurs connaissances. En somme, sera rejeté tout abus dans la réclamation, la restitution ou l’obtention d’un droit. Et par conséquent, il incombe à tout le monde de se conformer aux règles et aux principes généraux de la Charia qui définissent la bonne manière de réclamer ou d’obtenir les droits, pour éviter toute anarchie faisant de l’homme rival et arbitre à la fois et de nos sociétés un jungle où les droits, les principes et les valeurs n’existent pas.    


[1] Coran, Fatir, 18.
[2] Coran, an-Nissa, 111, 112.
[3] Coran, al-Baqara, 85.
[4] Rapporté par Ibn Maja d’après ‘Abdullah Ibn ‘Omar (Qu’Allah les agrée tous). 
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