Assister à la récitation coranique le Vendredi avant le sermon
Question
Nous avons reçu le fax enregistré sous le numéro 1051 pour l’année 2008 contenant ce qui suit :
J’ai l’honneur de vous mettre au courant que je suis responsable d’une mosquée à Gamaça où un récitateur récite à haute voix du Coran avant le sermon du Vendredi. Un jour, je me suis mis d’accord avec le cheikh de la mosquée de convaincre les fidèles de réciter individuellement du Coran au lieu d’assister à la récitation coranique faite à haute voix par un récitateur. Or, la plupart des fidèles rejettent cette initiative et veulent rester fidèles à la récitation habituelle faite à haute voix, est-ce une innovation ?
Réponse
En effet, l’ordre religieux de réciter le Coran revêt un caractère général. Il est bien évident que l’ordre général, comme l’indiquent les principes fondamentaux du Fiqh, implique forcément la généralité du lieu, de l’époque, de la personne et de la circonstance. Donc, il n’est permis de restreindre cette généralité que par un argument valide, sinon cette restriction sera considérée, en elle-même, comme une innovation en matière de religion ; vu qu’elle rétrécit le cercle du licite approuvé à la fois par Allah et Son Messager (P.S.S.L).
Il est religieusement établi que l’innovation réprouvée est celle qui va à l’encontre de la Charia. Si toute innovation ayant une certaine référence religieuse n’est pas jugée rejetée, comment pourrait-on donc rejeter un acte inclus dans la généralité de l’ordre de réciter le Coran ?!
Sur ce, restreindre la généralité d’un ordre sans preuve évidente est un acte plus proche de l’innovation réprouvée que l’application de l’ordre religieux de caractère général sur un cas susceptible d’être inclus dans cette généralité.
En particulier, se réunir, le Vendredi, à la mosquée pour bien écouter le Coran récité par une certaine personne fait partie de louables réunions où les fidèles invoquent Allah et récitent Son Livre. Notons que ce récitateur et les auditeurs sont inclus dans le dire du Prophète :
« Chaque fois que des gens se réunissent dans l’une des Maisons d’Allah pour réciter et étudier entre eux le Coran, la sérénité descend sur eux, la miséricorde les couvre, les Anges les entourent de leurs ailes et enfin Allah les mentionne devant ceux qui sont auprès de lui[1]. »
En l’espèce, rien n’empêche que le récitateur lise à haute voix le Coran le Vendredi avant le sermon, sans qu’il soit pour autant accusé d’innovateur du point de vue religieux ; mais au contraire son acte figure parmi les louables séances où les fidèles invoquent Allah et récitent le Coran.
[1] Rapporté l’imam Mouslim d’après Abu Horayra, qu’