Mariage avec un converti qui n’a pa...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Mariage avec un converti qui n’a pas encore terminé les procédures de sa conversion

Question

Le mariage de la Musulmane avec un Dhimmi est-il uniquement autorisé en vertu d’une attestation de conversion à l’Islam délivrée par l’Azhar alors que le reste des procédures n’est pas encore terminé ? C’est, en effet, le cas d’une femme mariée en 1991 qui a en main un document official du mariage avec un Dhimmi. La conversion de ce dernier a été officialisée uniquement par l’Azhar sans compléter pour autant les procédures juridiques suivies à ce propos. Ce converti est mort et le tribunal attend de notre part une réponse ?

Réponse

 

Le mariage légal est basé sur les piliers suivants : le mari et le tuteur de l’épouse (ou bien l’épouse majeure elle-même comme l’indique l’avis de l’école hanéfite, avis adopté actuellement pour la fatwa et la justice), la formule du consentement mutuel et l’attestation de deux témoins. Il est à noter que chaque pilier doit remplir certaines conditions dont celle interdisant à la Musulmane le mariage avec un non-Musulman conformément à cet ordre divin : « Si vous constatez qu'elles sont croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants. Elles ne sont pas licites [en tant qu'épouses] pour eux, et eux non plus ne sont pas licites [en tant qu'époux] pour elles[1]. ».
En effet, pour qu’on soit musulman, il suffit simplement de prononcer l’Attestation de foi. En vertu de cette Attestation, le converti acquiert tous les droits d’un Musulman : possibilité d’épouser une Musulmane, prière funèbre en sa faveur et enterrement dans les tombes des Musulmans, etc. Quant aux procédures et aux documents officialisés, il s’agit d’une formalité civile établie et consentie par la société à titre de légalisation. Pourtant, reconnaître l’Islam du converti ne dépend pas des documents officiels ; mais simplement de l’Attestation de foi. Et par conséquent, sa conversion à l’Islam doit être reconnue par la simple déclaration de cette Attestation même sans en remplir les procédures pour n’importe quelle raison.
En l’espèce, l’Islam du converti et son mariage sont valides tous les deux du point de vue de la charia tant que le mariage est officialisé (chez un notaire ou devant le juge) et que la conversion est attestée par un certificat de l’Azhar. Et par conséquent, le document official présenté par la femme au tribunal approuve certainement le mariage et la filiation des enfants, s’il y en a, à leur père converti. Egalement, en cas de décès du converti, elle hérite de lui et mérite sa pension de retraite, etc. Alors, il appartient à celui prétendant le contraire d’en fournir les preuves sûres de nature à en convaincre le juge.

Et Allah Seul le sait par excellence.  



[1] Coran, al-Momtahina, 10.
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