Question
Nous sommes des Egyptiens résidents en Grèce où certains fidèles ont pu construire une Mosquée. Dans ce pays, il est interdit aux Musulmans de faire usage du haut-parleur ou de diffuser le discours religieux à haute voix. Il y a presque cinq mois, le nombre de fidèles qui fréquentent cette mosquée ne cesse pas de baisser. Justifiant cette baisse de nombre, un frère m’a informé qu’un jeune homme avait émis une fatwa selon laquelle le fidèle n’est pas tenu d’aller accomplir la prière à la mosquée tant qu’il n’entend pas l’appel à la prière. Ce jeune homme s’est basé sur un Hadith où le Prophète interroge un non-voyant : « Entend-tu l’appel à la prière ? », « Oui », répliqua l’homme, « Réponds-y alors ! », ordonna le Prophète.
Veuillez nous répondre aux questions suivantes :
Entendre l’appel à la prière exige-t-il l’accomplissement de la prière en commun bien que les heures de prières sont fixes et déterminées ?
Quels sont les mérites de la prière d’at-Tarawih ?
Réponse
Tout d’abord, l’Islam exhorte le fidèle à l’accomplissement de la prière en commun vu ses grands mérites dans la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà. La prière faite en groupe est de nature à faire naître dans le cœur l’affection, la fraternité, l’esprit de l’union et de la solidarité. En outre, elle est 27 fois récompensée par rapport à celle individuellement accomplie, conformément à la parole du Prophète :
« La prière en commun est 27 fois récompensées par rapport à celle individuellement accomplie[1]. »
Pour ce qui est de l’appel à la prière Azan, il a été institué pour informer les fidèles du temps de la prière. Il constitue, en fait, un rite religieux qu’il faut mettre en pratique même dans la mosquée seulement. Donc, il n’est pas permis, en aucun cas, de l’abandonner. Néanmoins, si le fidèle sait l’heure de la prière par un moyen autre que l’Azan, il sera tenu d’aller l’accomplir en commun à la mosquée. Et par conséquent, entendre l’appel à la prière n’est plus indispensable pour y aller accomplir la prière.
Concernant le Hadith précité, en voici l’énoncé intégral :
« Un jour, un non-voyant est venu dire au Prophète : « O Messager d’Allah ! Je n’ai pas de guide qui me ramène à la mosquée, suis-je permis alors d’accomplir la prière à la maison ? » « Oui », dit le Prophète. Et avant que le non-voyant ne quitte le lieu, le Prophète l’interpela : « Entends-tu l’appel ? », « oui », « Réponds-y alors ![2] »
On déduit de ce Hadith que le fidèle, même aveugle, est tenu d’aller faire la prière à la mosquée tant qu’il sait l’heure de la prière. L’Azan, à l’époque du Prophète, était le seul moyen pour informer les fidèles de l’heure de la prière, contrairement à l’époque actuelle où d’autres moyens plus modernes ont vu le jour tels que la montre et les calendriers dans lesquels se trouvent notés les horaires des prières. Donc, le Hadith n’indique ni explicitement ni implicitement ce qu’a dit ce jeune homme dans sa dite fatwa.
Nous conseillons à nos frères en Grèce de ne pas émettre une fatwa tant qu’on n’est pas versé en la matière afin de ne pas mettre les fidèles dans l’embarras ou les induire en erreur.
En conséquence, entendre l’appel à la prière n’est pas exigé pour que le fidèle aille faire la prière à la mosquée. Il suffit simplement de savoir l’heure fixe de la prière par n’importe quel moyen : montre ou autres.
Deuxièmement, quant à la prière d’at-Tarawih, elle est une Sunna pour l’homme et la femme. Elle se fait après la prière d’al-‘Ichaa et avant celle d’al-Witre etses Rak’ats s’accomplissent deux après deux. Son temps est étendu jusqu’à la fin de la nuit.
Quant aux mérites de cette prière, ils sont nombreux. Certains compilateurs de Hadith rapportèrent d’après Abu Horayra que le Prophète dit :
« Celui qui, avec foi et espérance, passe le mois de Ramadan en prière, verra pardonnés ses péchés à venir. »
Et Allah Seul le sait par excellence
[1] Cité par al-Boukhari et Musleim.
Arabic
English
Deutsch
Urdu
Pashto
Swahili
Hausa
