Pouvez-vous me rappeler un hadith selon lequel le Prophète (Paix et salut soient sur lui) aurait dit : « Comment quelqu'un parmi vous ose-t-il battre sa femme comme une bête ou une esclave et finit par partager son lit ! ». Pouvez-vous m’indiquer le transmetteur de ce Hadith ?

   Ce Hadith est rapporté par al-Boukhari et Musleim d’après la version de ‘Abdellah Ibn Zam’a selon laquelle le Prophète dit : « Sous quel prétexte que l’un de vous frappe-t-il sa femme comme on frappe une bête ou un esclave et qu’il finit peut-être par partager son lit ?! »

«بِمَ يَضْرِبُ أَحَدُكُمُ امْرَأَتَهُ ضَرْبَ الفَحْلِ، أَوِ العَبْدِ، ثُمَّ لَعَلَّهُ يُعَانِقُهَا».

D’après la version de ‘Abdelrazzak, le Prophète dit : « N'a-t-on pas honte de frapper au début du jour sa femme comme on frappe un esclave et à la fin du jour il finit par coucher avec elle. N’a-t-on pas honte ?! »

أَمَا يَسْتَحْيِي أَحَدُكُمْ أَنْ يَضْرِبَ امْرَأَتَهُ كَمَا يَضْرِبُ الْعَبْدَ يَضْرِبُهَا أَوَّلَ النَّهَارِ،

ثُمَّ يُضَاجِعُهَا آخِرَهُ أَمَا يَسْتَحْيِي

    En réfléchissant sur ces ordres religieux, on constate qu'ils incitent le couple à mener, harmonieusement, une vie pleine d'amour, de tendresse et de sérénité. Allah dit :

«  Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vousviviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de labonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (S.30, V.21)

            De même, le Prophète a recommandé aux hommes de bien traiter leurs femmes :

            « Craignez Allah en se comportant envers les femmes parce que vous les avez épousées par le Pacte d'Allah et vous avez consommé le mariage par Son verbe[1]. "

            « Le meilleur d'entre vous est le meilleur envers sa femme et je suis le meilleur envers la mienne[2]. »

            Dans la charia islamique, la femme a occupé une place prestigieuse jamais atteinte dans les législations antérieures dont certaines qualifiaient la femme de diable. Dans telles législations, on peut lire, par exemple, ce texte :

« Je l’ai constaté, la femme qui est un piège donne plus d’amertume que la mort.[3]. »

            Pire encore, certaines traitaient la femme, dans certains temps, de créature impure salissant tout ce qu'elle touche[4].

            Quant à l'Islam, il a réhabilité la femme et fait d'elle un trésors intarissable de la vie d'ici-bas. Le Messager dit :

            « Veux-tu que je t'informe de la meilleure chose qu'un homme peut thésauriser ? C'est la bonne épouse. Quand il la regarde, elle lui plait, quand elle lui ordonne de faire quelque chose, elle lui obéit et quand il part loin du foyer conjugal, elle garde son honneur[5]. »

            Ainsi, le verset en question ne met pas en cause la place de la femme et ne la discrédite point. Il nous montre plutôt les étapes à suivre pour remédier à l'insoumission injustifiée de la femme qui manque, ostensiblement, aux droits de son mari. L'Islam recommande au mari de guérir, par étape, son épouse atteinte de ce mal. Il doit commencer par lui porter conseil ; mais si le conseil ne porte pas fruit, dans ce cas, il abandonne son lit conjugal. De même, si l'abandon n'a pas aucun effet, dans ce cas, il la bat. Mais attention ! Le verbe " battre " ne dénote ni faire mal ni se venger. Ce terme veut refléter, en fait, la colère et le mécontentement qu'éprouve le mari envers sa femme pour ses droits conjugaux qu'elle a, avec insistance, bafoués. En effet, l'homme, en battant sa femme, ne doit utiliser qu'un outil très léger tel qu'un cure-dent[6]. Mais le recours à la punition corporelle ne doit avoir lieu qu’après avoir épuisé tous les moyens pacifiques.

            Battre l'épouse, de cette façon (pleine de miséricorde) ne fait point allusion à une envie ou à une haine éprouvée pour elle. C'est, tout simplement, une méthode de correction. Le père, par exemple, bat son fils, qu'il aime follement, pour une faute commise afin de le corriger et redresser. De même, l'amour peut être à l’origine de ce comportement et non pas le contraire.

            Mais hélas, dans la plupart des cas où la femme se plaint de la brutalité de leurs maris, nous apercevons que la raison qui y appelle n'a rien à voir avec les prescriptions de la charia. En vérité, ceux qui s'adonnent à ce comportement (vulgaire) ne font pas, très souvent, partie des vrais fidèles. Ils sont tellement faibles à tel point qu'ils ne puissent trouver solution à leurs disputes conjugales qu'en ayant recours à cette méthode. L'Islam interdit de maltraiter la femme et considère le fait de la battre, de cette façon humiliante qui a un impact négatif sur son état physique et psychologique, comme faisant partie intégrante des péchés catégoriquement interdits.