L'avis religieux relatif à l'opérat...

Dar al-Iftaa d'Égypte

L'avis religieux relatif à l'opération chirurgicale qui permet de rétablir l'hymen.

Question

Est-il autorisé de pratiquer une opération chirurgicale permettant de rétablir l'hymen ?

Réponse

Il est religieusement évident que l'Islam a ordonné la chasteté et qualifié d'abominable la fornication et de grand péché. De même, il a ordonné de barrer la route à tout acte pouvant mener à un tel péché qu'il s'agit du regard, du fait de se trouver seul avec une personne du sexe opposé. Dans cet esprit, Allah –le Très Haut – dit : « Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! » [Sourate le voyage nocturne, verset 32]. 

De plus, les auteurs de cet acte sont passibles de la peine légale si les autorités en sont informées. Allah –le Très Haut – dit : « La fornicatrice et le fornicateur, fouettez chacun d’eux de cent coups de fouet ». [Sourate An-Nour, la lumière, verset 02].

Or, la règle de base, dans la Charia consiste à sauvegarder l'honneur et la réputation des gens en vertu du Hadith sacré rapporté par AbdAllâh Ibn Omar, selon lequel le Prophète (Que la bénédiction et la paix d'Allah soient sur lui) dit : « Les musulmans sont frères les uns les autres. Par conséquent, le musulman ne doit subir de la part de son frère ni injustice ni lâcheté. Quiconque subvient aux besoins de son frère, Allah subviendra à ses besoins. Quiconque soulage un musulman accablé de soucis, Allah lui allégera l'une de ses dures épreuves le jour du Jugement. De même, quiconque camoufle une honte d’un musulman, Allah lui évitera scandale et infamie le jour du Jugement. »

L'Islam nous interdit également de divulguer et de déclarer les péchés qu'Allah, par pitié, a tenus secret. Dans ce contexte, Allah –qu'Il soit exalté – dit : « Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l'au-delà. Allah sait, et vous, vous ne savez pas. » [Sourate An-Nour, la lumière, verset 19]. 

De même, dans un Hadith rapporté par Abou-Hourayrah, le Prophète –à lui bénédiction et salut- a dit :  "Toute ma communauté peut prétendre à la clémence de Dieu sauf ceux qui étalent leurs péchés au grand jour. Or c'est étaler ses péchés que de faire une chose durant la nuit que Dieu a caché et de dire au matin : "Ô untel ! Hier j'ai fait telle ou telle chose". Son Seigneur l'avait pourtant couvert toute la nuit et, le matin, il dévoile lui-même ce que Dieu a caché". (Al-Boukhari, Mouslim)

Selon les Hanafites, si une femme perd sa virginité après avoir commis une fornication sans que les autorités compétentes n'en aient été informées, et par conséquent, on n'a pas appliqué sur elle la peine légale ; ou si une femme commet incidemment l'adultère sans en avoir l'habitude pour autant, dans ces deux cas, elle sera traitée comme étant vierge alors qu'en effet, elle ne l'est pas. Par conséquent, au moment du mariage, elle doit être traiter comme une vierge. Dans ce contexte, le Prophète, à lui bénédiction et salut, dit : « On doit (au cas du mariage) demander la permission de la vierge. Son consentement réside dans son silence ».

En s'appuyant sur ce Hadith, les Hanafites ont argumenté leur point de vue en disant que le fait de demander à cette femme de prononcer son consentement constitue une divulgation de la turpitude qu'elle a commise alors que la Charia a préféré la cacher. (Majma' Al-Anhor fi Charh' Moltaka Al-Abhor/ livre du mariage/ Chapitre : Al Awliya et Al Akeffa')

Dans le même livre et le même chapitre, Abou Hanifa -qu'Allah lui accorde sa miséricorde- dit : si les gens savent qu'elle est vierge, et si on lui demande de prononcer son consentement, cette demande laisse deviner qu'elle est impudique. Elle doit, donc, s'en abstenir et son silence suffira comme réponse afin de ne pas entraver ses intérêts.

Dans le cas échéant, il lui sera, donc, permis de subir une opération chirurgicale permettant de rétablir l'hymen en vue d'éviter les préjudices pouvant résulter de son absence. Il est également permis au médecin d'effectuer une telle opération et d'en prendre un salaire. Mais si cette femme est réputée de mauvaise conduite –qu'Allah nous en protège- ou qu’elle a subi le châtiment légal désigné par la Charia, il lui sera interdit d'avoir recours à une telle opération vu l'absence d'une excuse valable. 

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