Sacrifier une bête à l'occasion de ...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Sacrifier une bête à l'occasion de la naissance d'un enfant mâle

Question

Si le nouveau-né est un garçon, on sacrifie deux moutons. Si l'on ne possède pas au moment de la al'Aquiqua عقيقة que le prix d'un seul mouton, peut-on en sacrifier un et reporter le sacrifice de l’autre ? Je vous prie d’étayer de preuves et d’opinions des Ulémas votre réponse s'il y en a.

Réponse

Al'Aquiqua, selon la Charia, c'est la bête à sacrifier à l'occasion de la naissance d'un enfant qu'il soit garçon ou fille. Il s'agit d'une Sunna confirmée سنة مؤكدة. Les compilateurs de Hadith rapportent le Hadith d'Ibn Abbas selon lequel le Prophète ﷺ a sacrifié à l'occasion de la naissance d'al-Hassan et al-Hussein un bélier pour chacun d'eux. Il est préférable que le sacrifice ait lieu au septième jour, sinon au quatorzième, sinon au vingt et unième. Si on n'en a pas les moyens, le sacrifice pourra avoir lieu n'importe quand jusqu'à la puberté.     

Les Chaféites et les Hanbalites jugent préférable et conforme à la Sunna le sacrifice de deux moutons à l'occasion de la naissance d'un garçon et d’un seul pour la fille conformément au Hadith de Aïcha selon lequel le Prophète ﷺ dit :     

« Pour le garçon deux moutons égaux et pour la jeune fille un1. Si l'on se trouve dans l'incapacité de sacrifier deux, il suffira un pour le garçon. »    

Quant aux Hanafites et aux Malékites, ils jugent autorisé de sacrifier un seul mouton aussi bien pour le garçon que pour la fille. Ils s'appuient sur ce que le Prophète ﷺ a fait à la naissance d'al-Hassan et d’al-Hussein, bien que dans certaines versions de ce Hadith, on rapporte que le Prophète ﷺ a sacrifié deux béliers pour chacun d'entre eux. Quant à la version indiquant un seul bélier, elle pourrait être interprétée par l'autorisation de se suffire d'un seul bélier pour le garçon. Le but en est d’alléger la charge aux gens et de leur éviter tout embarras.    

Le Prophète ﷺ dit, selon ce que rapporte Aïcha :    

« A l'occasion de la naissance d’un garçon (on sacrifie) deux béliers égaux. »    

Cette égalité entre béliers _ exprimée dans le Hadith _ est interprétée par certains rapporteurs et exégètes par le fait que l’égorgement des deux ait lieu en même temps ou en même lieu. Selon l'avis le plus prépondérant, il s’agit plutôt de l'égalité en l'âge et en état physique, ainsi, il n'y a aucun inconvénient à ce qu’on sacrifie un et reporte l’égorgement de l'autre jusqu’à avoir les moyens. C'est ainsi que les Ulémas justifient la divergence à propos de l'interprétation des deux versions, concernant le sacrifice d'un seul mouton ou de deux.     

Dans son ouvrage Mirqat al-Mafatih, Charh Michkat al-Massabih, al-Molla Ali al-Qari dit :     

« Il est probable que le Hadith indique la possibilité de se contenter du minimum (un seul bélier) ou la possibilité d'ajourner le sacrifice de l'un des deux, tel que sacrifier une bête au jour même de la naissance et une autre au septième jour. Ainsi, on peut concilier entre les versions du Hadith. Il se peut également que le Prophète ﷺ ait sacrifié un mouton et ordonné à Ali ou à Fatima de sacrifier un autre. Donc, on a attribué au Prophète d'avoir sacrifié un bélier au sens propre et deux béliers par allégorie.    

- 1- Cité par Ahmad et At-Tirmidhy qui l'a authentifié.

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