Lors de son allocution au Colloque ...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Lors de son allocution au Colloque civil mondial sur la doctrine des Gens de la Sunna et du Consensus, intitulé « Le rôle des institutions de la fatwa dans l’unification de la communauté musulmane », le Mufti de la République a affirmé que l’islam a établi les fondements de l’unité, en faisant de celle-ci un principe fondamental de la religion et l’un de ses objectifs suprêmes.

Lors de son allocution au Colloque civil mondial sur la doctrine des Gens de la Sunna et du Consensus, intitulé « Le rôle des institutions de la fatwa dans l’unification de la communauté musulmane », le Mufti de la République a affirmé que l’islam a établi les fondements de l’unité, en faisant de celle-ci un principe fondamental de la religion et l’un de ses objectifs suprêmes.

Son Excellence le Professeur Nazîr Mohamed ‘Ayyâd, Mufti de la République et président du Secrétariat général des Institutions de Fatwa dans le monde, a affirmé que l’islam a posé les fondements de l’unité entre les musulmans, en en faisant un principe fondamental de la religion et l’un de ses objectifs suprêmes.

Il a expliqué que la fatwa constitue un moyen éclairé de consolider cette unité fédératrice, à travers un discours religieux modéré qui rassemble plutôt qu’il ne divise, en mettant en avant les valeurs de miséricorde, de coexistence et de coopération entre les membres de la communauté musulmane. Il a ajouté que l’islam considère les musulmans comme une seule et même communauté et non comme des groupes dispersés : c’est pourquoi la parole de l’unicité (tawhîd) a été érigée en principe fédérateur, et que la prière, le jeûne et le pèlerinage ont été unifiés dans des temps et des formes communes qui reflètent les valeurs de cohésion et d’unité spirituelle.

Le Mufti a souligné que la force de la communauté réside dans son unité et sa cohésion. Les actes cultuels tels que la prière, le jeûne, l’aumône légale et le pèlerinage témoignent que l’islam a conçu un projet global visant à édifier une seule communauté capable d’assumer sa mission de témoignage envers l’humanité tout entière. L’unité est le secret de la pérennité et de la dignité, tandis que la discorde et la division ne mènent qu’à la faiblesse et à la déchéance.

Il a rappelé que les textes coraniques insistent sur la nécessité de s’attacher fermement au pacte divin et de rejeter toute forme de division, en citant :

« Et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah et ne soyez pas divisés » (Sourate Âl ‘Imrân, v. 103) et : « Obéissez à Allah et à Son Messager, et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et votre force s’en ira » (Sourate al-Anfâl, v. 46).

Il a également indiqué que le Prophète ﷺ a interdit les conflits et les divisions, comparant les croyants dans leur affection, leur compassion et leur solidarité à un seul corps :

« L’exemple des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur compassion mutuels est celui d’un corps : lorsqu’un de ses membres souffre, tout le corps réagit par la fièvre et l’insomnie ».

Ces propos ont été tenus lors de son allocution au Colloque civil mondial sur la doctrine des Gens de la Sunna et du Consensus, intitulé :

« Le rôle des institutions de la fatwa dans l’unification de la communauté musulmane ».

Son Excellence le Mufti de la République a souligné que l’unité islamique représente le cœur battant de la communauté musulmane, le gardien vigilant qui la protège contre ceux qui lui veulent du mal ou cherchent à la fragiliser. Il a précisé que l’appel à l’unité ne signifie en aucun cas un repli sur soi, mais constitue une étape vers la réalisation d’une unité humaine globale, fondée sur la bonté, la justice et la coopération.

Il a affirmé que la communauté musulmane doit pleinement prendre conscience que son unité et sa cohésion sont la clé de la préservation de l’héritage commun de l’humanité et de la promotion de la paix mondiale. L’unité prônée par l’islam s’accorde parfaitement avec les lois universelles et civilisationnelles qui déterminent la pérennité et la prospérité des nations. La négliger, a-t-il averti, revient à compromettre l’existence même de la communauté et sa place dans le monde.

Le Mufti a insisté sur le fait que cette unité confère aux musulmans une voix audible sur la scène internationale et un poids réel dans les décisions mondiales. Il a cité la cause palestinienne comme le symbole le plus éclatant de la duplicité des positions internationales vis-à-vis des questions touchant les musulmans. Cette cause demeure le baromètre du droit et de la justice dans la conscience humaine. Il a salué les positions sincères des pays arabes et islamiques, en particulier l’Égypte et la Malaisie, dans leur soutien constant à la Palestine et à la défense des droits légitimes de son peuple.

Le Mufti a ensuite indiqué que la réalisation de l’unité islamique repose sur cinq axes fondamentaux :

  1. S’attacher fermement au Coran et à la Sunna ;
  2. Cesser d’exploiter les divergences historiques ;
  3. Se rassembler autour des principes communs fédérateurs ;
  4. Accueillir les différences juridiques (fiqh) dans un esprit scientifique éclairé ;
  5. Rejeter l’extrémisme et le fanatisme, tout en soutenant des directions religieuses et politiques sages.

Il a mis en garde contre l’obsession des querelles confessionnelles, que des forces hostiles ont su exploiter pour affaiblir la communauté musulmane et briser son unité.

Enfin, Son Excellence a expliqué que l’appartenance nationale ne contredit nullement l’appartenance islamique, mais la complète harmonieusement au service de l’homme et de la construction des sociétés. Il a cité la parole du Prophète ﷺ à La Mecque :

« Que tu es douce, ô ma patrie ! Que tu m’es chère ! Si mon peuple ne m’avait pas contraint à t’en sortir, je n’aurais vécu nulle part ailleurs. »
Il a affirmé que l’amour de la patrie est un instinct naturel reconnu par l’islam, qui en a fait une composante de la foi et une expression de la loyauté sincère envers la communauté et la religion.

Son Excellence a expliqué que la fatwa constitue un pilier fondamental dans la construction de la conscience religieuse et dans la régulation du comportement conforme à la loi islamique. D’un point de vue terminologique, elle signifie l’éclaircissement d’un jugement juridique islamique à une personne qui le sollicite. Il s’agit d’une mission noble et de grande responsabilité, que seuls ceux qui allient savoir et piété sont habilités à assumer.

Celui qui s’y aventure sans en maîtriser les sciences commet une audace à l’égard de Dieu et de Son Messager et contribue à la désunion de la communauté et à l’affaiblissement de son unité. Le Mufti a rappelé que Dieu, exalté soit-Il, a Lui-même exercé la fonction de mufti, comme l’indique le verset :

« Ils te consultent au sujet des femmes. Dis : C’est Dieu qui vous donne un avis juridique à leur sujet » (Sourate an-Nisâ’, v. 127).

De même, l’iftâ’ (émission de fatwas) fait partie des fonctions prophétiques, comme le confirme le verset :

« Nous avons fait descendre vers toi le Rappel afin que tu exposes clairement aux gens ce qui a été révélé pour eux, afin qu’ils réfléchissent » (Sourate an-Nahl, v. 44).

Le Mufti a ajouté que la fatwa a toujours été et demeure un instrument essentiel de clarification et d’appel à Dieu. Le mufti y joue le rôle de prédicateur, de guide spirituel et de réformateur social : il oriente le questionneur vers la voie de la droiture et de la vérité, traite les problèmes individuels, familiaux et sociétaux avec sagesse et clairvoyance, et dissipe les ambiguïtés entourant l’islam par la preuve et l’argumentation rationnelle.

Il a souligné que la fatwa est un véritable rempart protégeant la communauté contre la déviation et l’extrémisme, en préservant sa conscience des idées destructrices. Elle s’articule en complémentarité avec les efforts éducatifs, médiatiques et juridiques pour renforcer la sécurité intellectuelle et construire un être humain équilibré. Elle joue également un rôle central dans le renforcement de l’appartenance nationale, dans la consolidation d’une identité commune et dans la promotion des valeurs de citoyenneté, de tolérance, de coexistence et d’acceptation de la diversité.

La fatwa représente une synthèse harmonieuse entre la raison et la Révélation dans une vision intellectuelle intégrée, contribuant à l’essor civilisationnel, à la créativité, à l’innovation et au développement d’un art porteur de valeurs morales et humaines. Elle demeure la gardienne fidèle de la pensée et de l’unité de la communauté, la protégeant des discordes, des troubles, des divisions et des campagnes de dénigrement visant à saper ses fondements et son identité.

Le Mufti a ensuite précisé que les institutions officielles de fatwa font aujourd’hui face à des défis considérables, tant sur le plan matériel que numérique. L’un des plus graves est la prise de parole de personnes non qualifiées, qui osent parler de la religion de Dieu sans science ni formation, ni appartenance à des institutions savantes reconnues. Ces individus représentent une menace sérieuse pour la conscience de la communauté.

Il a rappelé les avertissements prophétiques :

« Celui qui parle du Coran sans connaissance, qu’il prenne place en Enfer» et « Celui qui rend une fatwa sans science portera le péché de celui qu’il aura induit en erreur ».

Les pieux prédécesseurs étaient pleinement conscients de la gravité de cette responsabilité. ‘Abd al-Rahmân ibn Abî Laylâ disait :

« J’ai rencontré cent vingt compagnons du Prophète ﷺ : aucun d’entre eux ne racontait un hadith sans souhaiter que son frère s’en charge à sa place, ni ne rendait une fatwa sans souhaiter que son frère s’en acquitte à sa place. »

‘Abd Allah ibn Mas‘ûd, quant à lui, affirmait :

« Celui qui répond aux gens sur toutes les questions qu’ils posent est fou. » Ces paroles témoignent que les savants considéraient la fatwa comme un rang immense, réservé à ceux qui réunissent savoir, compréhension, piété et clairvoyance sur la réalité contemporaine.

Le Mufti a illustré la gravité d’une fatwa rendue sans science par l’histoire de l’homme blessé à la tête : lorsqu’il demanda une fatwa, on lui répondit sans savoir qu’il devait se laver, ce qu’il fit, et il mourut. Le Prophète ﷺ s’écria alors :

« Ils l’ont tué — que Dieu les maudisse ! Pourquoi n’ont-ils pas demandé s’ils ignoraient ? Le remède à l’ignorance est la question. »

Le Mufti a conclu en soulignant que ces personnes non qualifiées ont porté atteinte à l’islam plus qu’elles ne l’ont servi, et que les ennemis de la religion se sont appuyés sur leurs fatwas déformées pour salir l’image de l’islam à l’échelle mondiale.

Il a lancé un appel à la vigilance et à la sensibilisation, afin de protéger la société contre ces voix intruses et de diffuser une compréhension saine et authentique de la religion.

Son Éminence, le Grand Mufti de la République, a attiré l’attention sur le désordre que représentent les fatwas diffusées dans l’espace virtuel par des personnes dépourvues de toute qualification légitime. Ces prétendues fatwas vont à l’encontre des finalités de la charia et sont devenues une cause de remise en cause de l’islam et de déformation de son image. Les réseaux sociaux ont facilité leur propagation au point que toute personne disposant d’une page électronique se croit habilitée à émettre des avis religieux, ce qui a eu des répercussions négatives sur la sécurité intellectuelle et la stabilité sociale. Son Éminence a précisé que le fait de les appeler des « fatwas » relève simplement d’un usage de convenance, car en réalité, il s’agit d’appels à la corruption sur terre.

Au cours de son allocution, Son Éminence a souligné que ce qui rend la situation encore plus dangereuse à notre époque, c’est la vitesse de diffusion des fatwas mensongères et leur circulation incontrôlée, ce qui ébranle la confiance dans les autorités religieuses officielles et sème la confusion parmi les masses, notamment dans les questions complexes qui requièrent une fondation scientifique solide et une réflexion rigoureuse. Il a affirmé que les institutions religieuses ont aujourd’hui le devoir d’intensifier leurs efforts pour surveiller le paysage de la fatwa, renforcer leur présence dans l’espace numérique et former des cadres capables d’interagir avec les évolutions contemporaines et de s’adresser aux esprits dans un langage adapté à l’époque moderne, tout en respectant une méthodologie équilibrée alliant authenticité et renouvellement.

Il a précisé que certaines fatwas aberrantes portant sur des questions relatives à la femme, qui nient ses droits naturels, familiaux et sociaux, et qui s’interdisent même de mentionner son nom sous prétexte qu’il s’agirait d’une honte ou d’une source de tentation, relèvent d’une forme de déviation intellectuelle éloignée de la guidance et de la tolérance de l’islam. Le Prophète — paix et salut sur lui —, dès les débuts de sa mission, avait en effet interpellé Safiyya bint ʿAbd al-Muṭṭalib et Fāṭima bint Muḥammad (qu’Allah les agrée) pour les appeler à la foi et à la connaissance d’Allah. Aucun jurisconsulte n’a jamais soutenu que le nom d’une femme ou sa voix serait une honte ou une « ʿawra ».

Son Éminence a considéré que ces exemples ne sont que des manifestations de fatwas déviantes qui ont semé la confusion et le trouble, terni l’image de l’islam, ébranlé la confiance des jeunes dans leur religion, et poussé certains à l’athéisme ou à la déviation intellectuelle. Il a appelé à unir les efforts pour les affronter et limiter leurs effets destructeurs sur la conscience collective.

Son Éminence a indiqué que les groupes de violence et d’extrémisme ont tenté de pénétrer les cœurs des gens à travers la fatwa religieuse. Pour cela, ils ont créé des sites et des pages aux noms séduisants et ont diffusé des écrits contenant des avis religieux mensongers portant sur des questions intellectuelles et sociétales d’une extrême gravité. Ces pseudo-fatwas ont traité de l’excommunication des musulmans, de la légitimation de leur sang, de leurs biens et de leur honneur sous le prétexte de l’apostasie pour des motifs insignifiants. Elles ont fini par évoluer jusqu’à permettre le brûlage vif, la décapitation, la mutilation des corps, tout en présentant ces atrocités comme faisant partie de l’islam — alors que l’islam en est totalement innocent. Ces dérives ont contribué à déformer l’image de la religion, à semer les troubles et à ébranler la stabilité sociale et internationale.

Il a également expliqué que l’un des signes marquants de ce désordre réside dans la propagation, chez certains prédicateurs autoproclamés, de deux tendances extrêmes : celle de la facilité excessive et celle de la rigueur outrancière dans l’émission des fatwas. D’un côté, certains adoptent des positions permissives contraires aux finalités générales de la charia ; de l’autre, d’autres tombent dans un rigorisme sans connaissance, imposant aux gens des contraintes qui les éloignent de la religion. Les savants ont pourtant interdit ces deux excès, car ils altèrent la fonction de la fatwa et la détournent de son objectif essentiel : la facilitation et la miséricorde envers les gens. Son Éminence a cité à cet égard la parole de l’imam an-Nawawî — qu’Allah lui fasse miséricorde — : « Il est interdit de faire preuve de laxisme dans la fatwa, et celui qui est connu pour cela, il est interdit de le consulter. » Il a également rappelé la parole du Prophète ﷺ : « La religion est aisance, et nul n’essaiera de la pratiquer avec excès sans qu’elle ne le vainque. »

Son Éminence a souligné que l’une des causes les plus dangereuses de la déviation dans l’émission des fatwas réside dans la faiblesse de la formation scientifique et spirituelle chez certains de ceux qui prétendent assumer cette responsabilité. En effet, le mufti doit impérativement allier savoir solide, piété, clairvoyance sur la réalité et compréhension des finalités de la charia. L’absence d’une autorité institutionnelle unifiée de référence dans de nombreuses sociétés a permis à la confusion juridique et idéologique de se propager et a affaibli la confiance dans les institutions officielles. Cela impose de réhabiliter ces institutions et de renforcer leur rôle dans la direction de la conscience religieuse et la construction d’un discours juridique éclairé, à la fois enraciné dans l’authenticité et ouvert à la modernité.

Il a insisté sur le fait que la méthodologie correcte pour produire une fatwa équilibrée exige de traiter les questions en suivant une approche coranique rigoureuse, fondée sur des textes clairs, tout en s’appuyant sur les efforts d’interprétation des savants anciens et contemporains, afin de réaliser un équilibre entre les intérêts et les préjudices. Cela doit se faire sans sacraliser les opinions humaines ni se figer sur les interprétations anciennes, tout en renouvelant le discours religieux à la lumière d’une compréhension profonde de la réalité contemporaine.

Cette participation s’inscrit dans le cadre de la coopération scientifique et du dialogue civilisationnel que Dar al-Ifta s’attache à consolider avec les institutions religieuses et intellectuelles dans différents pays du monde. Elle repose sur son rôle pionnier dans la diffusion de la pensée islamique modérée et l’échange d’expertises dans le domaine de la fatwa et de la formation de muftis compétents.

Dar al-Ifta œuvre ainsi à transmettre son expérience intégrée dans le développement du système de l’iftā’ (émission de fatwas) et la construction d’une conscience religieuse éclairée, fondée à la fois sur une compréhension approfondie des textes religieux et une prise en compte des évolutions contemporaines. Cette démarche vise à renforcer la présence de l’islam dans les espaces de dialogue entre les peuples et à contribuer à l’enracinement des valeurs de miséricorde, de rationalité et de coexistence pacifique. Elle fait de la fatwa un instrument civilisationnel au service de la stabilité intellectuelle et sociale des sociétés.

Dans le cadre des efforts visant à unifier la parole des musulmans dans le domaine de la fatwa et à coordonner les actions des différentes instances qui y sont impliquées, a été fondée le Secrétariat général des institutions de Fatwa dans le monde. Cette structure se veut une instance fédératrice qui regroupe les autorités d’iftā’ des pays musulmans ainsi que celles des communautés musulmanes à travers le monde. Elle repose sur la conviction que la fatwa authentique constitue l’un des piliers essentiels de l’unité de la communauté musulmane et de la construction de l’individu, de la société et de l’État sur des bases de conscience, de stabilité et d’efficacité dans le concert des nations.

Le Secrétariat général des institutions de Fatwa dans le monde s’emploie à mettre en œuvre une stratégie globale articulée autour d’objectifs et de finalités élevés. Au premier rang de ces objectifs figure la promotion de la paix nationale et mondiale à travers la lutte contre la pensée extrémiste, la confrontation des fatwas déviantes et la diffusion des valeurs de modération et de juste milieu. Elle vise également à former et à préparer des cadres religieux capables d’incarner les valeurs de coexistence pacifique et d’ouverture aux différentes cultures humaines avec une compréhension profonde et un sens équilibré des réalités contemporaines.

Le Secrétariat général s’attache aussi à favoriser l’échange d’expertises scientifiques, pratiques et organisationnelles entre les maisons et instances de fatwa, et à fournir des conseils scientifiques et juridiques contribuant à l’amélioration et à l’efficacité du système d’iftā’. Il s’emploie, en outre, à bâtir des partenariats scientifiques et institutionnels qui renforcent la méthodologie médiane dans les sociétés musulmanes, en tant que première ligne de défense contre les dérives idéologiques et les interprétations erronées de la religion. Il participe activement au renouvellement du discours religieux en proposant des modèles pratiques de réforme et de développement, et en consolidant des concepts constructifs qui contribuent à corriger l’image de l’islam et à contrer la pensée extrémiste visant à dénaturer son message de miséricorde.

Le Secrétariat général poursuit son action en vue de réaliser une complémentarité entre les différentes instances d’iftā’ et de rapprocher leurs points de vue à travers la concertation scientifique et la coordination institutionnelle. Il soutient les savants porteurs d’une méthodologie médiane et modérée, renforce le rapprochement entre les écoles juridiques islamiques reconnues afin d’ancrer l’esprit d’unité au sein de la Oumma, et accorde une grande importance à la formation des cadres dans le domaine de la fatwa ainsi qu’au développement de leurs compétences pratiques et de recherche. Il s’attache également à faire face à toutes les formes de désordre, de laxisme ou d’excès dans l’émission des fatwas afin de préserver le caractère sacré et prestigieux de cette fonction, tout en diffusant les valeurs civilisationnelles de l’iftā’ à l’échelle mondiale et en participant à l’élaboration d’une philosophie du développement humain fondée sur la justice, la miséricorde, le savoir et l’action.

En conclusion, Son Éminence le Grand Mufti a affirmé que la fatwa n’est pas simplement l’énoncé d’un jugement religieux sur une question particulière, mais qu’elle représente une mission noble contribuant à l’édification de la conscience collective, à la consolidation de la stabilité sociale et à l’unification de la communauté musulmane sur la voie de la modération et de l’équilibre. Il a ajouté que Dar al-Ifta, forte de son expertise scientifique et de sa vision éclairée, poursuivra — avec la permission de Dieu — sa mission universelle de consolidation de la voie médiane, de soutien aux efforts de paix et de coexistence, convaincue que l’islam est une religion de miséricorde, de justice, de science et d’action. Il a conclu en soulignant que la coopération entre les institutions religieuses et sociétales dans le monde est la voie essentielle pour réaliser l’unité de la Oumma islamique et la rassembler autour d’une même parole.

 

 

 

 

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