« Lors de son allocution au congrès...

Dar al-Iftaa d'Égypte

« Lors de son allocution au congrès de la Faculté d’éducation de l’Université Al-Azhar, le Grand Mufti a affirmé : « L’appartenance à la patrie, la loyauté à son service et le dévouement à sa défense représentent la racine authentique de l’identité nationale et le nerf de l’existence sociale. ».

« Lors de son allocution au congrès de la Faculté d’éducation de l’Université Al-Azhar, le Grand Mufti a affirmé : « L’appartenance à la patrie, la loyauté à son service et le dévouement à sa défense représentent la racine authentique de l’identité nationale et le nerf de l’existence sociale. ».

Le Professeur Dr. Nazeer Mohamed Eyad, Grand Mufti de la République et Président du Secrétariat général des Maisons et Organismes d’Iftâ dans le monde, a affirmé que l’identité nationale représente l’ensemble des caractéristiques et des composantes : doctrinales, linguistiques, conceptuelles, éthiques, culturelles, ethniques et historiques, ainsi que les coutumes, traditions et comportements qui confèrent à la patrie sa personnalité distinctive parmi les nations et font d’elle le reflet de sa culture, de sa religion et de sa civilisation.

Il a expliqué qu’un pays qui perd son identité n’est pas un véritable pays, mais devient simplement un territoire habité par des individus sans principes, croyances ni éléments civilisationnels distinctifs, ce qui les rend dépourvus d’appartenance, de loyauté et d’identité. Il a souligné que l’attachement à la patrie, la loyauté dans son service et le dévouement à sa défense constituent la racine authentique de l’identité nationale et le nerf de l’existence sociale. L’individu qui n’appartient pas à sa patrie perd son identité et devient facilement vulnérable aux influences des groupes extrémistes et aux agendas étrangers, menaçant ainsi la sécurité et la stabilité de son pays.

Le Grand Mufti a insisté sur le fait que les défis contemporains imposent la nécessité de parler continuellement de l’identité nationale afin d’assurer la conscience de la société de sa propre identité, de ses spécificités par rapport aux autres et de son rôle dans la gestion des risques qui l’entourent, pour préserver sa sécurité intérieure et sa stabilité nationale.

Ces propos ont été tenus lors de son allocution au 11ᵉ Congrès international de la Faculté d’Éducation pour garçons de l’Université Al-Azhar, intitulé : « Génération Alpha et éducation : Façonner l’avenir et diriger le changement ».

Le Grand Mufti a souligné les composantes qui forment l’identité nationale et contribuent à l’ancrer dans la conscience des individus et des sociétés. Cette identité se manifeste à travers quatre éléments principaux :

  1. La patrie, en tant qu’espace géographique où se construisent les significations de l’appartenance, dont la perte entraîne l’absence même d’identité.
  2. La religion, qui constitue un pilier essentiel de la motivation nationale et de la défense de la stabilité de l’État, tout en renforçant les valeurs de loyauté et d’attachement.
  3. La langue, considérée comme le réceptacle préservant le patrimoine, exprimant la spécificité culturelle et soutenant l’unité des liens nationaux.
  4. L’histoire nationale partagée, qui joue un rôle fédérateur entre les citoyens à travers les défis et les situations dans lesquels ils se sont unis pour défendre leur terre et leur identité.

Ces éléments forment un système intégré représentant le cœur de la sécurité nationale, dont la préservation exige une conscience continue et la reconnaissance de sa valeur vitale pour protéger la stabilité et l’avenir de l’État.

Le Grand Mufti a également exposé les grands défis auxquels l’identité nationale a été confrontée et qui continuent d’avoir un impact aujourd’hui :

  • Les idées fausses qui ont cherché à séparer l’appartenance nationale des enseignements religieux, en prétendant que la loyauté envers la patrie contredirait les principes religieux, alors que les textes et la tradition prophétique montrent que l’amour de la patrie est une valeur authentique, encouragée par la religion et considérée comme conforme à la nature humaine saine, comme le montrent l’attachement du Prophète ﷺ à La Mecque et ses prières pour la bénédiction de Médine.
  • Le défi de l’occidentalisation, visant à imposer le modèle occidental en matière de pensée, de comportement, de vêtements et de culture, et à détacher l’homme arabe musulman de sa religion, de ses valeurs, de sa langue et de son identité arabe.
  • L’aliénation sociale, qui coupe l’individu de son environnement et le rend influençable par des systèmes étrangers au détriment de sa religion et de sa patrie, parfois sous le prétexte de modernité et de progrès.
  • L’extrémisme et le fanatisme, qui rejettent l’État moderne, encouragent la violence et l’exclusion de l’autre, et servent des agendas étrangers visant à affaiblir les nations et leur cohésion.
  • La mondialisation, qui tend à effacer les spécificités culturelles et à dissoudre l’héritage civilisé au profit d’un modèle global dépourvu d’identité.
  • Les médias orientés, qui sèment le doute sur les réalisations nationales et propagent des rumeurs pour atteindre des objectifs menaçant la stabilité sociale.
  • Les défis culturels, dont l’infiltration culturelle visant à contrôler la conscience, à réécrire l’histoire et la réalité de manière déformée pour affaiblir le tissu des valeurs sociétales.
  • L’athéisme et la pensée non religieuse, qui nient l’existence divine, réduisent l’homme à ses désirs au détriment de son appartenance et de l’intérêt national, et propagent des comportements immoraux et des dérives menaçant la structure de l’identité, surtout parmi les jeunes à l’ère numérique.

Le Grand Mufti a conclu que faire face à ces défis est une nécessité pour protéger l’identité nationale et préserver l’unité et la stabilité de la société.

Le Grand Mufti de la République a souligné la nécessité de préserver les composantes de l’identité nationale égyptienne unique, fondée sur la coexistence et la tolérance entre toutes les religions au sein d’un même pays, ainsi que sur la modération et l’équilibre dans la compréhension de l’islam, tel que l’a façonné Dieu à travers Al-Azhar et ses riches traditions scientifiques. Il a insisté sur l’importance de ne pas se laisser entraîner par des rumeurs malveillantes visant à provoquer des troubles et des divisions, en affirmant la nécessité de vérifier les informations avant de parler ou de les publier et de rester attaché à la modération.

Le Grand Mufti a rappelé l’avertissement coranique contre les rumeurs :
« Et quand ils viennent à eux des nouvelles de sécurité ou de peur, ils les répandent. Et si elles avaient été renvoyées au Messager et aux gens du pouvoir parmi eux, ceux qui en tirent des déductions les auraient su. Et sans la grâce et la miséricorde de Dieu sur vous, vous auriez suivi Satan sauf un petit nombre » [An-Nisa : 83].

Le Prophète ﷺ a également dit : « Il suffit à l’homme de mentir de rapporter tout ce qu’il entend », et le Coran précise :
« Ô vous qui croyez ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, vérifiez-la, de peur que vous ne frappiez un peuple par ignorance et que vous ne regrettiez ce que vous avez fait » [Al-Hujurât : 6].

Le Grand Mufti a attiré l’attention sur la nécessité de guider nos jeunes de manière claire, en les sensibilisant à la conscience numérique et à la pensée critique, afin qu’ils sachent distinguer le bénéfique du nuisible et vérifier l’exactitude des informations avant de les croire ou de les partager. Il a souligné l’importance de renforcer l’identité culturelle et morale comme référence interne guidant leurs comportements numériques et assurant leur équilibre intellectuel et comportemental.

Le rôle des familles, des écoles et des institutions religieuses est crucial pour cet éveil conscient : les familles encouragent le dialogue ouvert avec les enfants et les aident à distinguer ce qui leur profite de ce qui leur nuit ; les écoles intègrent les compétences de tolérance et de conscience numérique dans les programmes et développent la pensée critique et analytique ; les institutions religieuses fournissent un contenu numérique instructif qui montre aux jeunes comment s’ouvrir aux autres sans compromettre leur identité et leurs valeurs.

Ainsi, la protection de l’identité culturelle constitue une responsabilité partagée entre la famille, l’école, les institutions religieuses et la société civile, ces institutions étant le pilier garantissant l’éducation d’une génération équilibrée, consciente de ses valeurs, attachée à son authenticité et capable de relever les défis contemporains tout en contribuant à une société créative et harmonieuse.

Comme l’a dit le Prophète ﷺ : « Chacun de vous est un berger et chacun est responsable de son troupeau », la responsabilité envers nos enfants se mesure à ce que nous leur laissons en termes de valeurs, d’appartenance culturelle et de conscience identitaire. Cette génération grandit dans un contexte de mondialisation numérique rapide, qui nécessite des fondations solides et un encadrement conscient pour qu’elle puisse découvrir le monde et profiter des autres cultures sans perdre son authenticité et ses repères. Les efforts conjoints de toutes les institutions sont donc essentiels pour offrir un environnement complet, où l’identité culturelle devient un rempart protégeant l’individu des contenus numériques étrangers à son identité ou des comportements diminuant son attachement aux valeurs authentiques, et lui permettant de prendre des décisions conscientes et responsables reflétant sa conscience culturelle et éducative.

Le congrès a été marqué par la présence d’un grand nombre de savants, penseurs, professeurs en éducation et doyens de facultés, parmi lesquels le Professeur Dr. Mohamed El-Dewini, vice-chancelier d’Al-Azhar, le Professeur Dr. Salama Dawood, président de l’Université Al-Azhar, le Professeur Dr. Mahmoud Seddik, vice-président de l’université pour les études supérieures et la recherche, le Professeur Dr. Sayed Bakry, vice-président pour les affaires académiques et étudiantes, le Professeur Dr. Mohamed Abdel Rahim El-Bayoumi, secrétaire général du Conseil supérieur des affaires islamiques, le Professeur Dr. Alaa Ashmawy, président de l’Autorité de l’assurance qualité, la Professeure Dr. Nahla El-Saeedi, conseillère du Cheikh d’Al-Azhar pour les affaires des étrangers, le Professeur Dr. Shawky Allam, ancien Grand Mufti de la République, le Professeur Dr. Gamal Farghal El-Hawary, doyen de la faculté, ainsi qu’un grand nombre de professeurs et d’étudiants de l’Université Al-Azhar.

Dans un geste d’appréciation et de reconnaissance, le Professeur Dr. Gamal Farghal El-Hawary, doyen de la Faculté d’éducation, a remis un bouclier honorifique au Grand Mufti, saluant sa carrière remarquable et ses efforts scientifiques et intellectuels au service de la pensée religieuse, ainsi que sa promotion de la modération et de l’équilibre. Il a souligné que cet hommage reflète la profonde gratitude pour les efforts concrets du Grand Mufti dans la diffusion de la conscience religieuse et des valeurs nationales, ainsi que dans la consolidation des concepts de tolérance et de coexistence entre tous les membres de la société, conformément à la vision d’Al-Azhar et à la mission de la Faculté d’éducation de soutenir la connaissance et le leadership intellectuel éclairé.

 

 

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