Mariage ‘Orfi (non officiel) avec u...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Mariage ‘Orfi (non officiel) avec une mineure

Question

Mineure âgée de 17 ans et 2 mois a été séduite et leurrée par un chômeur qui l’a convaincue de chercher un moyen de pression sur sa famille pour qu’elle l’accepte pour mari. Au bureau d’un avocat et en présence de deux témoins, amis de ce chômeur, on a conclu un mariage ‘Orfi sans l’accord du tuteur de la mineure et sans la dot obligatoire. Maintenant et pour délivrer le contrat de mariage à la famille de la fille, le chômeur lui exerce un chantage pour obtenir 30, 000 L.E. en échange ; sachant qu’il a plusieurs copies de ce contrat non officiel. Il est à noter également que la fille n’a pas prononcé la formule rituelle du mariage et qu’elle s’est contentée de signer aveuglément le contrat.

Réponse

Dans le cas en question, la signature de la fille sur ce contrat non officiel ne peut pas être considérée comme consentement du mariage ; car cette fille n’était pas consciente qu’il s’agissait d’un contrat de mariage. A supposer qu’elle en était consciente, ce mariage n’est pas valide du point de vue de la majorité des savants qui considèrent l’accord du tuteur comme une des conditions de validité du mariage. Donc, le contrat ‘Orfi conclu au bureau de l’avocat est nul selon la majorité des savants. En s’appuyant même sur l’avis d’Abu Hanifa qui juge valide le mariage conclu sans tuteur, l’école hanéfite autorise au tuteur d’abolir le contrat de mariage si l’homme est d’une condition inférieure à la femme ou s’il ne donne pas à la femme une dot égale à celle d’une femme de sa condition. Dans l’ouvrage hanéfite al-Mabsout, on dit : « Si la femme se marie avec un homme d’une condition inférieure à la sienne, ses tuteurs ont le droit de réclamer la dissolution du contrat du mariage pour réhabiliter leur honneur entaché par ce mariage inégal. Pourtant, la dissolution du mariage doit se faire auprès du juge ; car il relève du domaine contractuel. Comme le contrat en question est entaché d’imperfection, le juge peut dissoudre le contrat de mariage par analogie au droit de résiliation pour manque aux conditions stipulées dans le contrat. Etant donné que ce genre de questions fait l’objet de divergence entre les savants, les deux parties en conflit doivent avoir recours au juge pour que chacune lui fournisse ses arguments. Dans Hachiat Rad al-Mehtar, on dit : « Outre la dissolution du mariage pour cause d’inégalité entre le couple, le juge peut également l’abolir pour ne pas avoir payée à la femme une dot égale à celle d’une femme de sa condition. ».

Et par conséquent, si la fille était consciente qu’il s’agissait d’un contrat de mariage, le tuteur - suivant même l’avis d’Abu Hanifa - peut réclamer l’abolition du contrat de mariage pour cause d’inégalité entre couple et pour le manque de la dot obligatoire.

Et Allah Seul le sait par excellence.

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