Depuis 20 ans ou plus, le comité du secours islamique participe aux travaux de secours et surtout dans les régions sinistrées et frappées par la famine et les guerres. Ce comité s’est chargé, et se charge toujours, de tendre une main secourable à tout pays sinistré. Par exemple, la Somalie a été exposée à une grande disette dont l’écho a retenti partout. Mettant leur confiance en nous, les Musulmans nous ont donné des donations pour les offrir aux habitants somaliens qui souffrent du manque de médicaments et de nourriture. Vu le piratage exercé sur les côtes de Somalie, l’envoi d’aides alimentaires et médicales a pris du retard. Toutefois, nous avons pu envoyer une partie considérable de ces aides par fret aérien ; sachant que les frais d’expédition sont très élevés. Maintenant, nous disposons d’une somme considérable destinée aux sinistrés somaliens aux camps de réfugiés dont le nombre est énorme. Quelques membres du comité du secours estiment qu’il est nécessaire de consacrer toute la somme des donations à l’achat des médicaments et des produits alimentaires. Quelques autres sont d’avis que la priorité doit être accordée à l’achat des médicaments et non pas de la nourriture pour éviter le pillage. C’est pourquoi, nous demandons l’avis religieux à propos de cette question : est-il religieusement permis de se contenter d’envoyer toutes les donations sous forme d’aides médicales ; sachant que beaucoup de donateurs ont exigé l’envoi de leurs donations sous forme de nourriture ? Est-il religieusement permis de consacrer une partie de ces donations à nos frères syriens pour combler l’insuffisance des donations collectées en leur faveur ?

De point de vue religieux, il n’est permis de changer la destination des donations qu’après l’accord des donateurs. En effet, le comité responsable de la distribution des donations n’est qu’un mandataire qui n’a pas le droit de changer le choix du donateur. Mais pour y remédier, le comité, lors de la perception des donations, doit prendre l’accord du donateur d’élargir au besoin le cercle de charité. Et par conséquent et dans ce cas précis, il n’est pas permis du point de vue religieux de verser les donations consacrées aux Somaliens à d’autres sans l’accord du donateur. Pourtant, il est permis de dépenser ces donations dans l’achat des médicaments en faveur des Somaliens ; car les médicaments sont aussi utiles pour le maintien du corps que la nourriture. Enfin, il convient de souligner que l’appel à l’aide et à la charité doit s’adapter au temps moderne et permettre aux institutions de charité de choisir librement les destinations les plus indigentes pour réaliser ce qui plus utile aux sinistrés.

Et Allah Seul le sait par excellence.