Les droits de la femme divorcée pour avoir manqué à ses devoirs d’épouse
Question
En préparant le doctorat aux Etats-Unis, le demandeur s’est marié et a eu deux enfants de sa femme qui a obtenu son doctorat durant leur long séjour dans ce pays. A un moment donné, il lui a demandé de regagner leur pays d’origine ; mais elle a refusé. Il est parti seul à un pays arabe pour occuper le poste de professeur à l’une de ses universités. Se sentant déprimé de vivre seul tout au long de huit ans, il a demandé encore une fois à sa femme d’aller vivre avec lui ; mais elle a insisté dans son refus et lui a proposé de venir s’installer de nouveau aux Etats-Unis. Face à ce refus opiniâtre, il est revenu au Caire où il a divorcé d’avec elle il y a un an. Maintenant et pour des causes de santé, il travaille irrégulièrement et devient presque retraité. Récemment, la divorcée vient de réclamer ses droits de divorcée. Le demandeur veut savoir l’avis religieux relatif à la légitimité de cette réclamation : a-t-elle le droit de réclamer ses droits de divorcée malgré sa désobéissance et son manquement à ses devoirs d’épouse ?
Réponse
En principe, la femme aura tous ses droits de divorcée s’il est prouvé qu’elle n’était pas rebelle à son mari avant le divorce et qu’elle n’a pas demandé le divorce contre la renonciation à ses droits d’épouse. Dans ce cas, le mari doit lui verser la partie non-réglée de la dot conformément à ce verset coranique :
« Remettez à vos femmes leur dot en toute propriété[1]. ».
Il doit également lui donner sa pension de jouissance conformément à ce verset :
« Faites-lui cependant, à titre de consolation, et de la manière la plus convenable, un présent dont l’importance variera selon que vous serez riche ou pauvre. C’est là une obligation pour les gens disposés à faire le bien[2]. ».
Le mari est tenu, en plus, de lui donner la pension du délai de viduité conformément à ce verset : « Gardez les femmes répudiées dans vos propres demeures[3]. ». Ce verset indique que la divorcée avec possibilité de retour a droit à une pension durant l’observation de son délai de viduité. Ce sens est également affirmé par ce verset coranique : « L’homme aisé versera une pension en rapport avec sa fortune, et l’homme aux ressources modestes paiera dans la limite de ce que Dieu lui a accordé. Dieu n’impose jamais à l’homme une charge qui excède ses moyens, mais fait plutôt succéder l’aisance à la gêne[4]. ».
De tout ce qui précède, la divorcée qui n’était pas rebelle à son mari avant le divorce aura tous ses droits d’épouse. Mais s’il est prouvé qu’elle était rebelle aux ordres de son mari avant le divorce, il n’aura aucun droit à aucune pension : pension de jouissance et celle du délai de viduité. Pour les petits enfants, le mari est religieusement chargé de subvenir à leurs besoins après le divorce de leur mère ; car il s’agit de de ses descendants. Leurs dépenses doivent être confiées à celle ayant le droit de la garde. Egalement, le mari doit, dans tous les cas, s’acquitter envers sa divorcée de la partie non réglée de la dot. Pour les meubles, ils reviennent du droit à la divorcée ; car il s’agit d’un dépôt à rendre une fois réclamé.
Et Allah Seul le sait par excellence.