Visite rendue par une femme à un gy...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Visite rendue par une femme à un gynécologue

Question

Est-il permis à la femme de se rendre chez un gynécologue ou bien est-il obligatoire d'aller voir une gynécologue ?

Réponse

    La Chari'a établit explicitement que le corps de la femme, sauf le visage, les mains et d'après certains savants les pieds, doit être caché à tout homme permis au mariage. Il est également interdit à l’homme de regarder n'importe quelle partie du corps féminin sauf le visage et les mains à moins qu'il n'y ait une nécessité telle que l’examen effectué par le médecin, la sage-femme ou l'infirmier. Ceux-ci ne sont pas permis de dépasser le nécessaire.

    Pour la femme malade, la personne soignante devra être autant que possible une femme ; car le fait de regarder les parties intimes d'une personne du même sexe est moins excitant. S'il s'avère indispensable pour le médecin de regarder les parties intimes à soigner de sa patiente, il devra, dans ce cas, cacher tout le corps sauf l'endroit où se trouve le mal. Ensuite, le médecin peut regarder cette partie-là tout en baissant son regard autant que possible à toute autre partie. Il en va de même pour la sage-femme en cas d'accouchement ou du témoignage de virginité ; car la nécessité doit être estimée à sa juste mesure. La preuve en est la parole d'Allah :
    « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté1 . » 

    « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté2 . »

    Le premier verset indique clairement que la femme doit cacher ses parties intimes aux regards curieux des autres femmes.

    En cas de nécessité, la Chari'a établit qu'une nécessité rend licite ce qui est, en principe, illicite. Par exemple, en cas de force majeur, il est permis de consommer de l'alcool et des bêtes mortes ; car la nécessité fait loi. A cet égard, Allah, le Très-Haut, dit :

    « …Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion3 . »

    « Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité4 . »

    La nécessité ne se borne pas à tout ce qui menace sûrement la vie, mais elle s’étend pour couvrir toute crainte d'une recrudescence du mal en cas de faux soins. En effet, l'intérêt que porte la médecine pour la vie humaine qu'est l'un des cinq objectifs majeurs de la Chari'a, exige de prendre toutes les précautions ; car la difficulté entraîne souvent la facilité. C'est pourquoi, les jurisconsultes chaféites donnent la priorité à la consultation du médecin le plus habile sans avoir égard ni à son sexe, ni à sa religion. Ils précisent également qu'on ne tient pas compte du médecin qui stipule des honoraires plus grands que ceux de ses homologues. S'il existe un médecin non-musulman dont les honoraires sont équivalents à ceux de ses homologues et un autre médecin musulman dont les honoraires sont plus grands, le musulman sera écarté et sera permis à la malade de consulter le non-musulman qualifié.

    Il est à souligner que la femme, au moment de l'examen, doit être accompagnée soit d'un Mahram ou d'une personne avec qui elle se sent être en sûreté.

    De ce qui précède, il est religieusement permis à la femme de se rendre chez un gynécologue s'il est plus habile que les autres ; car l'accouchement est considéré comme un cas de force majeure qui exige, dans certains cas, une habilité particulière pour sauver la vie de l’enceinte et celle de son bébé. En effet, avant l'accouchement, personne ne sait s'il sera facile ou difficile ; ce qui constitue également un danger contre la vie de l'enceinte.




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1-  Coran, an-Nur, 30.
2- Coran, an-Nur, 31.
3- Coran, al-Hajj, 78.
4- Coran, al-Baqara, 286.

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