Se prosterner sur un matelas

Dar al-Iftaa d'Égypte

Se prosterner sur un matelas

Question

Nous avons fabriqué un matelas de quatre mètres de longueur et d'un mètre et quart de largeur, correspondant à la surface du lieu de prière, pour prier dessus. Il s'agit de deux pièces de tissus propres, doublées d'une mince couche d'éponge, la plus mince qu'on avait trouvé dans le marché, dont l'épaisseur ne dépasse pas un centimètre ; voire moins d'un centimètre. Le matelassier y a tracé des carreaux de vingt centimètres de longueur chacun. Sur ce matelas, huit fidèles peuvent accomplir leur prière. S'il n'y a plus de place, les fidèles accomplissent la prière sur la moquette de l'endroit.

En effet, les fidèles se sont sentis à l'aise sur ce matelas et surtout les vieillards qui souffrent des maux de genoux. Plusieurs ont admiré cette idée et prié sur ce matelas et d'autres l'ont critiquée. C'est pourquoi nous nous adressons à votre bienveillance pour nous éclairer sur ce sujet.

Réponse

Les jurisconsultes sunnites ont unanimement établi que la validité de la prière n'est pas conditionnée par son accomplissement sur ce qui relève de la terre comme par exemple, la poussière ou les cailloux. Dans son Moghni Al-Mohtaj, Le cheikh chaféite, Al-khatib ach-Cherbini dit : « Abstraction faite aux Chi'ites, les musulmans jugent permise la prière accomplie sur la laine. C'est l'Imam Malek qui, par souci de garder à la prière son caractère pur et transcendant, la juge déconseillé. Quant aux Chiites, ils prévoient l'invalidité de cette prière, car la laine n'est pas une production terrestre.115 »

L'accomplissement de la prière sur un objet fin ou épais ne saurait pas mettre la validité de la prière en question tant que le front du fidèle est stable durant la prosternation :

Dans son Sahih, Al-Boukhari rapporte, d'après Aicha, que le Prophète a accompli la prière sur le lit de son épouse 'Aicha. Celle-ci s'y allongeait parfois de la sorte qui fait penser à la position du mort dans la prière funéraire. Pour les hadiths rapportés à ce sujet, al-Boukhari a écrit : « Chapitre de la prière sur le lit ».

Dans Fath el-Bari, al-Hafez Ibn-Hajjar dit :

« Al-Boukhari fait allusion au hadith authentique rapporté par Ibn Abi Chayba, d'après Ibrahim an-Nokha'i, et selon lequel al-Aswad et ses compagnons détestent l'accomplissement de la prière sur les tapis, les fourrures ou les bures…, toutefois, il a rapporté d'après un certain nombre de Compagnons du Prophète et de leur successeurs que la prière sur ces objets est valide. »

Dans son Mosnad, l'Imam Ahmad cite le hadith rapporté en ces termes par al-Moghira Ibn Cho'ba et suivant lequel le Prophète accomplissait _ ou préférait d’accomplir _ la prière sur une fourrure tannée. Ce Hadith est également cité par abou-Daoud dans son Sounan et at-Tabarani dans son al-Mo'gam al-Kabir, et authentifié par Ibn-Khozayma et al-Hakem. Ce dernier a dit : « Ce Hadith est authentique et remplit les conditions exigées par les deux Cheikhs. Pourtant, ils n'ont pas mentionné la fourrure, or, Muslim l'a mentionné en rapportant le Hadith d'Abou-Said relatif à la prière sur les nattes en paille. »

Az-Zahaby dit :

« Malgré la faiblesse de sa chaîne de transmission, ce Hadith est qualifié de bon vu les autres versions rapportées à ce propos. »

L'imam Ahmad, dans son Mosnad, rapporte d'après Mohammad Ibn Abder-Rahman Ibn Abi Layla qu'un homme demanda au Prophète :

« O Messager d'Allah ! Puis-je prier sur la fourrure ? », « Et pourquoi tanne-t-on les fourrures ? », Répondit le Prophète.

Ach-Cheikh as-Sendi, dans son commentaire sur al-Mosnad, dit : « Ce que veut dire : Si tu n'y prie pas, à quoi bon le tannage ? Le tannage est pour purifier la fourrure pour qu'on puisse y prier116. »

Al-Hafiz at-Touyouri, jurisconsulte hanbalite, rapporte dans At-Touyouriate d'après Ibn Abbas que le Prophète pria sur les tapis117.

D'ailleurs, on rapporte qu'un groupe de Compagnons du Prophète et de leurs Successeurs l'ont autorisé et qu'ils priaient parfois sur des objets épais et moelleux comme en arabe Foroch118فرش , Marafeq مرافق 119, Wassa'ed120 وسائد , Namareq121 نمارق , Tanafes122 طنافس , Mayather123 مياثر , 'abqarey124 عبقرى , Féraa'125 فراء , Mossouh126 مسوح , ahlas127 أحلاس , Maracheh128 مراشح , Loboud129 لبود , …etc.

Dans Al-Mossanaf, l'imam Abou-Bakr Ibn Abi Chayba rapporte, à propos du chapitre intitulé : « Malade qui se prosterne sur un coussin ou un accoudoir. », qu'Ibn Abbas dit :

« Le malade se prosterne sur un accoudoir ou un vêtement parfumé propre et pur130. ».

Om-Salama rapporte que quand ses yeux étaient atteint d'ophtalmie, elle se prosternait sur un coussin de cuire.

Anas rapporte qu'il se prosterna sur un accoudoir plié. Ibn Abi 'oulaya rapporte qu'il se prosternait sur un accoudoir quand il était malade.

Al-Hassan al-Basri ne trouvait pas d'inconvénient qu'un voyageur se prosterne sur un accoudoir ou un coussin dans un navire.

Dans le chapitre intitulé : « Prière sur le lit », il est rapporté qu'Anas priait sur sa couche et Tawous priait dans son lit où il était alité de maladie.

Dans le chapitre intitulé : « La prière sur les tapis », il rapporte que 'Ali, Jaber, Abou ad-Dardaa, Ibn-Massoud, Ibn 'Abbas et 'Omar Ibn 'Abdel-'Aziz, un des successeurs, priaient sur des haires. Tandis qu'Ibrahim, al-Aswad et ses adeptes détestaient de prier sur les tapis, les fourrures et les haires131.

Dans le chapitre intitulé : « La prière sur les tapis et les carpettes », il rapporte qu'Abou ad-Dardaa dit : « … Il m'est égal de prier sur six tapis superposés132 » ; qu'Ibn Jobayr dit : « Ibn Abbas a dirigé notre prière de Maghreb, sur un tapis couvrant toute la surface de la maison "; que 'Abdullah Ibn Omar dit : « J'ai vu Omar prier sur un tapis épais. » ; qu'Al-Hassan Al-Basrey dit : « Il n'y a aucun inconvénient de prier sur un tapis. » et qu'al-Hassan, lui-même, priait sur un tapis où il mettait les pieds, les genoux, tandis que les mains et le visage par terre, et parfois sur un tapis de paille; que Qays Ibn 'Abbad al-Qayssey rapporte qu'il priait sur la housse en laine de son cheval et Morra Al-Hamadani rapporte qu'il priait sur un lainage feutré.

Dans le chapitre intitulé : « La prière sur la fourrure», il cite :

« Masrouq rapporte qu'il tannait la fourrure de sa bête sacrifiée pour prier dessus. 'Alqama le faisait également. Abder-Rahmane Ibn Al-Aswad priait chez-lui sur une peau de mouton dont la toison dépassait ses pieds, alors qu'il est rapporté qu'Al-Aswad et ses compagnons détestaient de prier sur la fourrure133. »

Dans al-Mohalla , Ibn Hazm dit :

« Question : Il est autorisé d'accomplir la prière sur le cuire, la laine, et sur tout objet servant de siège, s'il est pur. Il est autorisé à la femme de prier sur la soie. Et ce, selon l'avis d'Abou-Hanifa, Ach-Chaféi, Abou Solaymane, et d'autres. 'Ataa dit : « La prière n'est autorisée que sur la terre ou les petits cailloux. ». Malik dit :

« Il est détesté d'accomplir la prière sur ce qui n'est pas terre ni produit de terre. »

Ali dit : « C'est un avis dépourvu de preuve à l'appui. Car la prosternation doit s'accomplir par sept organes, à savoir : les pieds, les genoux, les mains, le front et le nez. D'ailleurs, Malek autorise qu'on pose tous ces organes sur les matériaux susmentionnés, à l'exception du front. Comment justifier cette distinction, donc, entre le front et le reste de ces organes, surtout que cette distinction ne figure ni dans le Coran, ni dans un hadith authentique ou inventé; elle n'est pas établie ni par un consensus, ni par analogie, ni par un avis considérable. Qu'Allah nous guide vers la bonne voie. On a aussi rapporté qu'Ibn Massoud a prié sur un tapis de poil, Omar Ibn al-Khattab sur un tapis de laine épais, Ibn Abbas sur un tapis de laine la stabilité du sol. Il en va de même pour la glace ferme et solide. Au cas où le front du fidèle y s'enfonce ne sente pas quand même la stabilité du sol, il ne sera pas autorisé de prier dessus. Par analogie au lit, on peut prier sur un chariot fixé et non pas attaché à une bête; sinon, il aura le statut du hamac tiré sur les troncs des arbres. On peut également prier sur le blé, l'orge et non pas sur le millet ni sur le riz à cause de l'impossibilité de s'y poser stablement le front.137 »

Dans al-Fatawa al-Hindeya :

« En bref, on peut se prosterner sur l'herbe, la paille hachée, le coton, le tapis, la glace, si le front et le nez y trouvent la stabilité du sol. Sinon, on ne peut pas prier dessus.138 »

Dans son commentaire du dire d'Ach-Cherneblali : (La condition de la validité de la prosternation que le front soit stable sur sol), le Cheikh Ibn 'Abdine dit :

« A savoir qu'il faut se prosterner sur une masse stable, de façon que si le fidèle y pose fermement la tête, il ne la voit pas enfoncée et engloutie comme s'il l'avait poser sur des grains de riz ou de maïs, à moins qu'elles ne soient emballées dans des sacs. Il en va de même pour le coton, la glace et le matelas. On peut s'y prosterner s'ils étaient pressés de façon à permettre au front du fidèle d'y trouver sa stabilité.139 »

Commentant cette phrase : (Il faut qu'il y trouve une surface de la terre), Ibn 'Abdine dit :

« Ceci veut dire que si le fidèle exagère en appuyant la tête, il ne la sent pas enfoncée davantage. C'est pourquoi, la prosternation est valide sur un tapis en laine ou en paille, du blé, de l'orge, du lit, du chariot posé sur terre (non pas sur une bête). Il n'est pas autorisé d'accomplir la prière sur le dos d'un animal, qui fait penser à un hamac tiré sur les troncs des arbres, ni sur le riz ou le maïs sauf ils sont emballés et pressés dans des grands sacs, ni sur la glace sauf si elle n'est pas solide, ni sur l'herbe si l'on n'y sente pas la stabilité du sol. D'ici vient l'autorisation de prier sur le coussin bourré de coton, si l'on y sent la stabilité du sol.140 »

Dans son commentaire sur Maraqi al-Falah, l'érudit at-Tahtawi dit :

137 Al- léger. Il en est de même pour Abou Ad-Dardaa, Chorayh, Az-Zohari, al-Hassan… Et aucun Compagnons n'a contesté cette procédure. Qu'Allah nous guide vers le droit chemin.134 »

Les grands jurisconsultes des quatre écoles juridiques posent comme condition que le fidèle doit sentir la stabilité du sol sur lequel il pose le front :

Selon l'école Hanéfite, l'imam as-Sarkhassi, dans son Mabsout, dit :

« Il n'y a aucun inconvénient, du point de vue de la Chari'a, de prier sur la glace, s'il est possible de se prosterner dessus, ce que veut dire que le lieu où l'on se prosterne doit être solide, ainsi le fidèle trouvera une surface solide qui lui permet de poser stablement le front. Pourtant, si le lieu de prosternation n'était pas suffisamment solide, le fidèle n'en sera pas acquitté, c'est comme s'il se prosternait en l'air. Ceci s'applique à la prosternation sur les herbes ou le coton, à savoir si le front du fidèle arrive à sentir la stabilité du sol, sa prière sera valable. Il en va de même pour le tapis solidement fourré, or l'imam Malek n'approuve pas la prière dessus. Toutefois, il est rapporté qu'un Compagnon du Prophète dit : « Je n'aurais pas de souci si je faisais la prière sur une dizaine de tapis superposés.135 »

Dans Badae' as-Sanae', l'imam al-Kssani dit : « S'il se prosterne sur des herbes ou sur du coton et enfonce sa tête jusqu'au sentir la stabilité du sol, il s'acquitte de cette rite. Il en va de même pour le tapis solidement fourré et pour la glace bien ferme et solide, sinon, il n'est pas permis de prier dessus.136 »

Dans Fat'h al-Qadir, l'imam al-Kamal Ibn al-Hamam dit: " Il est autorisé de se prosterner sur l'herbe, la paille, le coton, le tapis, si l'on peut y sentir la stabilité du sol. Il en va de même pour la glace ferme et solide. Au cas où le front du fidèle y s'enfonce ne sente pas quand même la stabilité du sol, il ne sera pas autorisé de prier dessus. Par analogie au lit, on peut prier sur un chariot fixé et non pas attaché à une bête; sinon, il aura le statut du hamac tiré sur les troncs des arbres. On peut également prier sur le blé, l'orge et non pas sur le millet ni sur le riz à cause de l'impossibilité de s'y poser stablement le front.137 »

Dans al-Fatawa al-Hindeya : « En bref, on peut se prosterner sur l'herbe, la paille hachée, le coton, le tapis, la glace, si le front et le nez y trouvent la stabilité du sol. Sinon, on ne peut pas prier dessus.138 »

Dans son commentaire du dire d'Ach-Cherneblali : (La condition de la validité de la prosternation que le front soit stable sur sol), le Cheikh Ibn 'Abdine dit :

« A savoir qu'il faut se prosterner sur une masse stable, de façon que si le fidèle y pose fermement la tête, il ne la voit pas enfoncée et engloutie comme s'il l'avait poser sur des grains de riz ou de maïs, à moins qu'elles ne soient emballées dans des sacs. Il en va de même pour le coton, la glace et le matelas. On peut s'y prosterner s'ils étaient pressés de façon à permettre au front du fidèle d'y trouver sa stabilité.139 »

Commentant cette phrase : (Il faut qu'il y trouve une surface de la terre), Ibn 'Abdine dit :

« Ceci veut dire que si le fidèle exagère en appuyant la tête, il ne la sent pas enfoncée davantage. C'est pourquoi, la prosternation est valide sur un tapis en laine ou en paille, du blé, de l'orge, du lit, du chariot posé sur terre (non pas sur une bête). Il n'est pas autorisé d'accomplir la prière sur le dos d'un animal, qui fait penser à un hamac tiré sur les troncs des arbres, ni sur le riz ou le maïs sauf ils sont emballés et pressés dans des grands sacs, ni sur la glace sauf si elle n'est pas solide, ni sur l'herbe si l'on n'y sente pas la stabilité du sol. D'ici vient l'autorisation de prier sur le coussin bourré de coton, si l'on y sent la stabilité du sol.140 »

Dans son commentaire sur Maraqi al-Falah, l'érudit at-Tahtawi dit :

« Parmi les conditions de la validité de la prosternation, qu'elle soit accompli (sur une surface ferme, de façon à ce que le prosternant en y posant fortement la tête, ne la sente pas enfoncée dedans.141 »

Ainsi, il est invalide de se prosterner sur le coton, la neige, la paille, le riz, le maïs, les grains de lin. Quant au blé et à l'orge, le front peut s'y poser stablement, donc, on peut s'y prosterner, car ses graines se superposent grâce à leur nature rude et molle.

Les Malékites qualifient de détestable la prosternation sur de tels objets en dehors de la mosquée ou sans nécessité exigeante; or, cette qualification disparaît en cas de besoin ou si la prière était accomplie sur de tels objets à l'intérieur d'une mosquée.

Dans son commentaire de Charh al-Kabir, le Cheikh Ad-Dossouqi commente la citation de l'Imam Ad-Dardir :

« Il est détestable de se prosterner sur un vêtement ou un tapis qui n'est pas consacré à une mosquée, sauf s'il s'agit d'un tapis de paille dépourvu de luxe. Toutefois, il vaut mieux s'abstenir de se prosterner sur les tapis de paille, tandis que c'est détestable de se prosterner sur un tapis de paille doux. 142 »

Par sa phrase «n'est pas consacré à la mosquée», l'auteur veut dire que la prière sur ces objets est détestable sans raison valable comme la chaleur, le froid ou la rudesse de la terre. De même, si le tapis était consacré à la mosquée, il n'y a pas d'inconvénient de se prosterner dessus que ce soit offert en guise de legs pieux, ou acheté par l'argent d'un legs pieux ou mis dans la mosquée par un étranger.

Dans son ouvrage intitulé al-Om, l'imam al-Shafé'i cite dans le chapitre consacré aux objets sur lesquels s'accomplit la prière que ce soit tissu ou tapis : « Le Messager d'Allah a accompli la prière sur de la laine, ainsi il n'y a pas d'inconvénient de prier sur la laine, les poils, le velours… Le Messager d'Allah dit : « Toute peau tannée, devient pure. Ainsi, il n'y a aucun inconvénient de prier sur la peau des bêtes mortes, des animaux féroces, ou tout autre animal, si celle-ci est tannée, sauf celle du chien ou du porc.

D'ailleurs, on peut prier sur la peau des animaux égorgés, dont la chaire est licite à manger, même si elle n'est pas tannée143. »

Dans Al-Majmou', l'Imam an-Nawawi dit:

« Si l'on se prosterne sur du coton ou de l'herbe ou sur un objet rembourré de ces deux matières, il faut qu'on presse dessus jusqu'à ce que le matériel soit rude et laisse son empreinte sur les paumes pressantes. A défaut de cette pression, la prosternation ne sera pas acquittée144 ».

Par contre, l’imam al-Haramayn dit 145 :

« A mon avis, il suffit pour se prosterner d'y poser le front sans presser. »

Dans Moghni al-Mohtaj, al-Khatib ach-Chirbini dit:

« (Il faut que le front, par le poids de la tête, trouve le lieu de sa prosternation). Ceci veut dire : « Si tu te prosterne, fais en sorte que ton front soit bien installé sur le sol. » A savoir que si l'on suppose qu'on se prosterne sur du coton ou de l'herbe, on doit les aplanir par la pression des paumes, au point d'y laisser des traces. Or, L'iman d'Al-Haramayn se contente du simple fait de reposer la tête dessus. Car, d'après lui : « Cette attitude est beaucoup plus proche de la modestie que la pression affective. 146 ».

Selon l'avis hanbalite, Ibn Tayméya dit dans Al-Fatawa Al-Kobra :

« Nulle divergence existe entre les savants à l'égard de la prosternation sur les objets s'ils étaient produits de la terre, comme les voiles et les tapis en paille, …etc. Par contre ils divergent quant à la prière sur ce qui n'est pas de la terre : comme la peau de décapitation, les fourrures teintées… La plupart des savants l'autorise, tel que les gens de Hadith comme ach-Chafé'i et Ahmad, aussi bien que les gens de Koufa comme Abou-Hanifa et autres. Ils se sont basés sur le hadith de Aicha, puisque son lit n'est pas un produit de la terre, mais c'était de la laine ou du cuir147. »

Dans Al-Insaf, Al-Merdawi dit : " Les adeptes d'Ach-Chafé'i ont dit:

« Si l'on ne peut pas poser stablement le front sur l'herbe, le coton, la neige, etc. la prosternation ne sera pas valide. 148 ».

Dans Kach-chaf Al-Qina' , Al-Bahouti dit :

« (Et) la prière sera valide (sur la neige que le contact soit direct ou indirect, si le front s'y pose stablement) comme le sont les organes du corps, (il en est de même pour l'herbe et le coton), si le front s'y pose stablement (sinon la prière sera invalide). 149 »

Par conséquent, et pour répondre à votre question: le matelas fait pour la prière est autorisée du point de vue de la Chari'a. Selon le consensus des jurisconsultes sunnites et les maîtres des quatre écoles juridiques, il n'y en a aucun inconvénient, car l'épaisseur mentionné n'est pas remarquable et n'empêche pas la stabilité du front; ainsi le fidèle y sent la masse du sol en s'y prosternant. Même du point de vue Malékite, la prière n'y est pas détestable car ce matelas se trouve dans la mosquée d'une part et on en a besoin d'une autre part.

Et Allah Seul le sait par excellence

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