La location à l'avance des arbres fruitiers pour quelques années est-elle permise ?

    Juger valide la location des arbres est l'avis de Harb al-Karamani et Abou al-Waffaa Ibn 'Aqil parmi les jurisconsultes hanbalites. C'est également l'avis pour lequel opte Ibn Taymeya. En effet, cet avis est basé sur le dire rapporté par Saïd Ibn Mansour et cité par Harb al-Karamani dans son ouvrage al-Massaël où il dit :
    « D'après 'Abbad Ibn 'Abbad, d'après Hicham Ibn 'Orwa, d'après son père, 'Orwa : Ossayd Ibn Hodayr, au moment de sa mort, était redevable de six mille Dirhams. Alors, 'Omar a convoqué les créanciers et leur a donné en location, pour quelques années déterminées, des terrains appartenant au défunt et comprenant des palmiers et des arbres. " 

     Cette transaction ressemble à la location des terrains agricoles et l'engagement d'une nourrice.

    Bien que la location consiste à vendre un usufruit moyennant un prix, cette forme de location  est valable ; car elle porte sur le profit tiré d'une chose (tel que les fruits d'un arbre, le lait de la nourrice et la laine) ; ce profit, même en nature, prend le même statut que l'usufruit, dans la mesure où il est impérissable puisqu'il est renouvelé grâce à la régénération.

    En l'espèce, il est permis au propriétaire des arbres fruitiers d'opter pour cette opinion eu égard à la nécessité qu'éprouvent les gens. Ainsi, le propriétaire peut donner les arbres fruitiers en location à celui qui prend à sa charge les coûts d'irrigation, de fécondation et de protection pour une durée déterminée en contrepartie d'une somme définie. D'après cette opinion, cette forme de location ne fait pas partie de l'interdiction prophétique de vendre un fruit avant de mûrir.