Cours de religion pour les femmes

Dar al-Iftaa d'Égypte

Cours de religion pour les femmes

Question

Quel est l'avis religieux relatif aux cours de religion que reçoivent les femmes de l'imam de la mosquée sans qu'il y ait une barrière entre eux ? Il y a un avis qui réprimande cet acte sous prétexte qu'il est illicite.

Réponse

Les Musulmans, prédécesseurs et successeurs, indiquent que la présence des femmes avec des hommes dans un endroit n’est pas acte interdit en soi. Mais ce qui l’est en fait, c’est l’attitude qui va à l’encontre des règles de la Chari’a : tenue choquant la pudeur, union pour accomplir un acte interdit, union homme-femme dans un endroit isolé.

Les savants ont précisé que l’union interdite entre homme et femme est celle où les corps se touchent et non pas leur simple présence dans un certain endroit. Dans les deux Sahih, d’après Sahl Ibn Sa’d as-Sa’édi :

« Abu Ousayd as-Sa’édi invita le Prophète et ses Compagnons à ses noces. Seulement sa femme Oum Ousayd qui s’occupait de leur préparer le repas et les invitait à en manger. »

Dans son Sahih, al-Boukhari a placé ce Hadith sous le titre de «Chapitre de la femme qui, la nuit de noces, servit, elle-même, les hommes. »

Al-Qortobi dit :

« Nos Ulémas disent : « Ce Hadith autorise à la mariée de servir son mari et ses compagnons. »

Dans son commentaire sur l’ouvrage d’al-Boukhari, Ibn Battal dit :

« Cela indique que le fait de se cacher aux regards (c’est-à-dire le fait de séparer des femmes des hommes que ce soit en lieu ou en contact direct) n’est pas obligatoire pour les Musulmanes. Il s’applique exclusivement aux épouses du Prophète comme le souligne évidemment la Parole Divine :

« Et si vous leur demandez (aux femmes du Prophète) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau89. »

Dans Fath al-Bari, al-Hafez Ibn Hajar estime que le Hadith autorise à la femme de servir son mari et ses invités. Il est à noter que cette autorisation est conditionnée par l’absence de tentation ainsi que par le respect de la tenue vestimentaire islamique. Ce Hadith permet également au mari de charger son épouse de servir ses invités.

Dans les deux Sahih, d’après la version d’Abou-Horayra, à propos l’hospitalité offerte à son hôte par Abu Talha al-Ansari et son épouse :

« Ils faisaient semblants de partager le repas avec lui et sont passés leur nuit affamés. »

D’après la version d’Ibn Abi ad-Donia au sujet de l’hospitalité offerte à l’hôte rapportée par Anas selon laquelle : « Abu Talha a dit à sa femme : « Trempe le pain dans la soupe et mettez un peu de beurre fondue puis servis-le ! Ordonne au domestique d’éteindre la lanterne ! ». Ensuite, ils faisaient semblants de manger pour faire croire à leur hôte qu’ils partagent avec lui le repas. » Ceci fait entendre qu’ils, les trois, partageaient un seul plat.

Leur adressant la parole, le Prophète a dit : « Ce que vous avez fait à l’égard de votre hôte, cette nuit, a beaucoup plu au Seigneur. » A leur sujet, fut révélé le verset suivant :

« …allant même jusqu’à se priver en leur faveur, malgré leur propre indigence90. »

Dans Sahih al-Boukhari, d’après Abi Johayfah qui dit :

« Le Prophète a uni Salman et Abi ad-Dardaa par le lien de fraternité. Un jour, Salman a rendu visite à Abi ad-Dardaa et vu la femme de son frère en habit dépourvu de parures.

- Qu’as-tu ? Lui dit-il.

- Ton frère renonce aux plaisirs de la vie d’ici-bas. Répondit-elle.

De retour chez lui, Abu ad-Dardaa lui a préparé un repas…. », le Hadith.

Dans Fath al-Bari, al-Hafez Ibn Hajar dit :

« Ce Hadith renferme de multiples leçons dont la permission de s’adresser à la femme étrangère (permise en mariage) et de l’interroger sur ce qui pourrait réaliser un intérêt. »

A propos des cours de religion et d’exhortations adressés par un savant aux femmes, les deux Sahihs ont cité le Hadith d'Abu Sa´ied Al-Khudri :

« Les femmes dirent un jour au Prophète : « la plupart de ton temps est consacré aux hommes ; consacre, alors, un jour pour nous. ». Et le Prophète satisfit leur demande et leur consacra un jour pour l'exhortation. »

Dans la narration d'An-Nasa`i et d’Ibn Hibbaan, d'après le Hadith d'Abou-Horayra, le Prophète leur dit : « Notre réunion sera chez unetelle. »

Auparavant, la femme musulmane partageait avec l'homme la vie sociale, tout en observant sa tenue religieuse, les limites et la bienfaisance de l'Islam ; à tel point que certaines femmes parmi les Compagnons ont été nommées à la tête de la direction de Hisba91, comme le rapporte At-Tabarani dans son al-Mo'gam al-Kabir, avec une chaîne de transmission fiable, d'après Abou-Baldj Ibn Abi-Selim qui dit :

« J'ai vu Samraa` bint Nuhaik – qui a été contemporaine du Prophète - porter une cuirasse lourde et un voile épais servant de couverture pour la tête, tenir un fouet à la main, et diriger les gens en leur recommandant le bien et leur interdisant le mal. »

Par conséquent, personne n’a le droit de récuser cette réalité prouvée par la Sunna et l’Histoire islamique. Les traditions et les coutumes héritées à une certaine époque ou en certain lieu ne doivent pas avoir le dessus sur la religion ; car les règles de la Chari’a doivent l’emporter sur toutes autres lois mondaines. Donc, personne n'a le droit, en matière de piété, d'imposer aux gens le procédé qu'il suit ou de s'y montrer intransigeant en restreignant ce à quoi Allah a accordé beaucoup de choix et de facilités.

Et Allah Seul le sait par excellence

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