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Faut-il soumettre le vœu à la Zakat
Question
Le demandeur a déposé 500,000 L.E. à Faysal Banque pour accomplir un vœu dont la réalisation est conditionnée par le fait qu’Allah le délivre d’un certain mal. Il a fait vœu d’égorger une bête de 5,000 L.E. et d’en répartir la viande aux pauvres et aux nécessiteux. Le demandeur a également fait vœu de faire don de 600 L.E. En outre, il a fait construire, à titre d’aumône, deux tombes qui lui ont coûté 20,000 L. E. : une pour les hommes et l’autre pour les femmes pauvres. D’ailleurs, le demandeur a fait vœu d’accomplir une ‘Omra pour lui ainsi qu’en faveur de ses trois filles ; les frais de cette ‘Omra est 30,000 L.E. De plus, il a payé 8,000 L.E. à titre de contribution à la construction d’une mosquée ainsi que 7,000 L.E. en faveur des patients atteints de cancer. Enfin, il a fait don de 2,000 L.E. en faveur d’un orphelinat et 3, 000 L.E. pour les pauvres et les nécessiteux.
Le demandeur cherche à savoir l’avis religieux relatif à ces sommes, objet de vœu. Seront-elles soumises à la Zakat d’argent ? Seront-elles comptées parmi les sommes soumises à la Zakat après l’écoulement d’un an ? Et quelle serait le montant de la Zakat imposée à la somme de 500, 000 L.E. déposée à la Banque ?
Réponse
Le vœu, c’est ce qu’on s’impose bénévolement en matière de cultes et d’aumônes, que ce soit acte surérogatoire ou devoir collectif. Le vœu tire son origine de ce dire d’Allah :
« … Ils accomplissent leurs vœux et ils redoutent un jour dont le mal s’étendra partout[1]. »
Dans ce verset, Allah a fait l’éloge des croyants qui tiennent leurs vœux.
Dans le même sens, le Prophète dit :
« Quiconque fait vœu d’obéir à Allah, qu’Il le fasse. Et quiconque fait vœu de désobéir à Allah, qu’il s’en abstienne[2] ! »
Il est à noter que le vœu d’obéissance se divise en deux : vœu accompli en vue de se rapprocher d’Allah et vœu d’importunité et de colère. Or, il semble que le demandeur ait accompli le premier vœu dépendant de la réalisation d’un bien ou de l’élimination d’un mal, à savoir le règlement de ses dettes ; donc, il s’agit d’un vœu valide entrainant l’obligation de s’en acquitter conformément au dire d’Allah :
« Il en est parmi eux qui se sont engagés vis-à-vis de Dieu en disant : « S’Il nous gratifie de Ses largesses, nous ferons de larges aumônes zakat et nous serons du nombre des vertueux ! » [76] Mais lorsque Dieu les combla de Ses dons, ils s’en montrèrent avares et tournèrent le dos en oubliant leurs promesses. [77] Aussi a-t-Il suscité dans leurs cœurs une hypocrisie permanente[3]... »
Dans ce verset, Allah, le Très-Haut, leur a reproché d’avoir manqué à leurs vœux et Il leur a infligé en conséquence une punition.
Le vœu ne doit pas être compris parmi les biens soumis à la Zakat ; car il consiste à ce qu’on s’impose volontairement et dont on détermine le genre, la quantité et la destination, et ce, à la différence de la Zakat imposée aux Musulmans par Allah qui en détermine la quantité et le genre.
Et par conséquent, le vœu de sacrifier une bête de 5, 000 L.E, de faire don de 600 L.E. en faveur des pauvres et d’accomplir une ‘Omra, lui coutant 30, 000 L.E., en sa faveur ainsi qu’en faveur de ses trois filles, tout cela n’est pas soumis à la Zakat d’argent. Il en va de même pour la construction de deux tombes et la contribution à la construction d’une mosquée. Ce vœu entre dans le cadre de l’aumône ou de l’acte bénévole et charitable.
Quant aux sommes versées aux malades atteints de cancer, aux orphelins, aux pauvres et aux nécessiteux, elles peuvent être comptées comme Zakat, si ces personnes-précitées sont réellement pauvres et que le demandeur vise par sa donation à s’acquitter de la Zakat d’argent. Et dans ce cas, cette donation sera comptée comme acquittement de Zakat payée en avance pour des années à venir ; puisque rien n’empêche de la verser deux ans en avance. Enfin, il faut rappeler qu’on doit prélever 2,5 %sur la totalité de la somme déposée à la banque à condition qu’elle atteigne, après l’écoulement d’une année entière, le taux exigible de la Zakat.
