Ajouter un pourcentage à la facture...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Ajouter un pourcentage à la facture sans l’accord de celui qui en paye la valeur

Question

nbsp; Nous avons passé en revue la demande enregistrée sous le numéro 2210 pour l’année 2004 contenant ce qui suit : 

     J’ai un centre de service pour l’entretien et la réparation des voitures Peugeot et Mercedes appartenant à l’Etat comme les ministères, les banques, les institutions, etc. Ces voitures à réparer sont emmenées à ce centre par leurs chauffeurs munis d’une lettre précisant les réparations nécessaires et qui provient des responsables du transport au sein de chaque ministère et de chaque institution. Ce qui veut dire que c’est eux qui précisent les réparations à faire. Quelquefois, on nous demande de déterminer les pannes et la manière de la réparer. Dans ce cas, une estimation préalable des frais de réparation doit être faite et admise par le propriétaire. Alors, nous envisageons les réparations nécessaires comme il est convenu. De leur part, les chauffeurs ainsi que les responsables du transport réclament un pourcentage de 10 ou 5% ajouté à la facture officielle dont nous réglons les taxes. Nous devons payer ce pourcentage aux chauffeurs, sinon ils s’abstiennent de nous avantager de la réparation et se dirigent vers d’autres centres de réparation ; car je ne suis pas le seul à exercer ce métier ; de plus, je ne réclame pas un prix exagéré pour la réparation, à savoir que je ne partage pas avec les chauffeurs ce pourcentage ; sachant que c’est moi qui effectue, avant la réparation, l’estimation admise tout en y ajoutant ce pourcentage. Cet acte est religieusement permis ?
 

Réponse

 

Le cas en question implique un nombre de dérogations à la charia : mensonge, fraude, coopération dans le péché avec les chauffeurs et les responsables du transport, sans parler d’usurpation des biens publics qui appartiennent à toute la société et qui constituent un Droit Divin.
 Par conséquent, cet acte est, en soi, interdit sauf en cas de force majeure et de besoin urgent ; car la nécessité fait loi et le besoin aura le statut de la nécessité au cas où la personne, majeure et responsable, se trouve dans la gêne si elle s’oppose à ces transactions malhonnêtes.
Si le demandeur, sincère et conscient, s’avère incapable d’exercer un autre métier ou de travailler dans d’autres établissements ou de mettre fin à ces transactions malhonnêtes, il lui sera permis, d’une manière mesurée, d’y avoir recours ; pour se sauver de la gêne et sauver les siens d’un préjudice certain au cas où il cesse de conclure de telles transactions vicieuses. Cette autorisation doit être estimée à sa juste mesure au même titre que la permission accordée au contraint de consommer de la bête morte ce qui lui évite la mort. Et par conséquent, le péché retombe seulement sur celui qui s’approprie, sans droit ni nécessité, ces biens publics. 
 Il incombe au demandeur et à ses semblables de résister à la tentation de l’argent et au caprice de la passion et de ne pas céder aux insinuations de Satan et des malfaiteurs. Sachez bien qu’Allah ménage une issue favorable à celui qui Le craint, qu’Il lui accorde Ses dons par des voies inattendues, qu’Il suffira à quiconque s’en remet à Lui, et que Ses arrêts s’accompliront toujours.
 Le Prophète dit :
« La vie est belle et verdoyante où Allah a fait de vous Ses mandataires dans le but de vous éprouver. Prenez vos précautions contre les appâts de la vie et des femmes[1] ! ». C’est pourquoi, le Prophète nous a ordonné la chasteté.
 Que tout le monde sache bien que le serviteur ne ratera rien de ce qui lui est prédestiné comme subsistance. Ibn Hibân, al-Bazzar, at-Tabarani d’après Abi ad-Dardaa qui dit :
« Le Messager d’Allah dit : la subsistance est inhérente à l’existence de l’homme tout comme le terme de sa vie. »
 Al-Bazzar d’après Hozayfa qui dit :
« Le Messager d’Allah invita les gens à lui venir et leur dit : C’est l’Envoyé du Seigneur des mondes Gabriel ; il m’a inspiré que nulle âme ne trouvera la mort qu’après avoir épuisé toute sa subsistance même avec retard. Donc, craignez Allah et la Lui demandez poliment. Que l’impatience d’attendre la subsistance ne vous pousse pas à l’avoir par des voies interdites ; car ce n’est que par l’obéissance à Allah que l’on arrive à obtenir sa subsistance. »           
 


[1] Rapporté par Mouslim d’après Abu Sa’id al-Khodri.
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