Divorce sous l’effet de colère

Dar al-Iftaa d'Égypte

Divorce sous l’effet de colère

Question

1cm; text-align: justify; line-height: normal; text-indent: 21.25pt; text-justify: inter-ideograph;">Nous avons passé en revue le fax enregistré sous le numéro 15 pour l’année 2012 contenant ce qui suit :
Je suis marié d’une femme nerveuse et nous avons des garçons et des filles. Mais, j’ai supporté ses comportements dans la mesure du possible ; car moi aussi, je suis nerveux. Un jour, avant de sortir au travail, elle a provoqué une dispute autour d’une chose à laquelle elle a insisté trop. Pour éviter cette dispute, je me suis dirigé vers une autre chambre ; mais elle m’a poursuivi d’un endroit à l’autre jusqu’à la salle du bain où elle a violemment ouvert la porte et s’est mise à me provoquer. Cependant, elle a fini par relever le défi en me disant : répudie-moi ! Répudie-moi ! J’ai fait tout mon possible de me retenir et de dompter ma colère ; mais devant son insistance, je me suis trouvé au bout de mes nerfs et lui a annoncé le mot de divorce. Sous l’effet de l’extrême colère, j’ai consciemment laissé échapper cette formule de divorce. Je n’ai pas pu faire autrement et Dieu sait parfaitement que je n’ai jamais voulu divorcer d’avec elle ; surtout qu’il s’agit de la troisième fois de divorce qui va mettre fin à notre vie conjugale. Bien que je tenais à ce que cela n’arrive jamais, mais emporté par l’extrême colère, j’ai commis l’irréparable et maintenant je le regrette fort. Notons que je l’ai répudié durant les menstrues. Et j’en prends Allah pour témoin !
Qu’en dit la religion de ce divorce ?

Réponse

 

La charia accorde un intérêt particulier à la vie conjugale au point de faire d’elle un refuge abritant les deux époux. A cet égard, Allah dit :
« Elles sont un vêtement pour vous autant que vous l’êtes pour elles[1]. » 
 
Selon la charia, l’épouse représente, pour son mari, une source de tranquillité et de stabilité. En outre, la charia base la vie conjugale sur l’entente et la compassion conformément à ce verset :
 
« Et c’en est un autre que d’avoir créé de vous et pour vous des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles votre quiétude, et d’avoir suscité entre elles et vous affection et tendresse. En vérité, il y a en cela des signes certains pour ceux qui raisonnent[2]. » 
 
Elle a mis en garde contre toute tentative de mettre fin à la vie conjugale sauf si la vie en couple devient impossible. En effet, la répudiation sans raison valable le plus détestable des actes licites auprès d’Allah : 
 
« Le divorce est l’acte licite le plus détestable. »

 
Pour toutes ces considérations, il est exigé que lors du divorce, le mari doive être en bonne possession de ses capacités mentales. Il ne doit être ni fou ni aliéné ni contraint ni endormi ni saisi de colère incontrôlable, conformément au dire du Prophète : 
 
« La responsabilité de ma communauté est dégagée en cas d’erreur, d’oubli et de contrainte. » 
 
« Nul divorce ni affranchissement ne peuvent avoir lieu sous l’effet de colère. »
 
Si l’état de colère, souligné dans la question, empêche le demandeur d’avoir la maitrise de soi, de sorte qu’il n’arrive pas à s’empêcher de prononcer le mot de divorce, dans ce cas, le divorce est nul et sans effet.
 
En l’espèce, le divorce, figuré dans la question, est nul et sans effet et par conséquent la vie conjugale continue entre les deux époux.             

ـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ
[1] Coran, al-Baqara, 187.
[2] Coran, ar-Roum, 21.

 

Partager ceci:

Fatwas connexes