Dépenser de la Zakat en faveur des ...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Dépenser de la Zakat en faveur des hôpitaux

Question

tyle="margin: 0cm 6.8pt 10pt 1cm; text-align: justify; line-height: normal; text-indent: 21.25pt; text-justify: inter-ideograph;">Nous avons reçu le fax enregistré sous le numéro 649 pour l’année 2007 contenant ce qui suit :  

   Vu notre travail en médecine, nombreux sont ceux qui nous demandent à propos de l’avis religieux concernant la Zakat versée en vue de soutenir les hôpitaux publics destinés normalement aux malades pauvres. Il est à noter que ce soutien se fera sous forme d’appareils médicaux, de médicaments, de matériaux, de lits, d’entretien des édifices, etc.

Réponse

 

En principe, la Zakat doit être exclusivement versée à huit destinations figurées dans ce verset :  
« Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause de Dieu et aux voyageurs démunis. C’est là un arrêt de Dieu, et Dieu est Omniscient et Sage[1]. » 
On en déduit donc que la Zakat a pour objectif le fait de pourvoir aux besoins de l’homme avant ceux des établissements.  
 
Les Ulémas exigent le transfert de la possession de l’argent de la Zakat à l’ayant-droit à moins que le transfert ne s’avère difficile comme c’est le cas de la catégorie du « Sentier d’Allah ». De leur part, les savants versés en matière d’examen de texte précisent qu’on entend par « le sentier d’Allah » le djihad, la quête du savoir et la prédication. En vérité, le djihad effectué pour repousser une agression peut se faire aussi bien par la force du verbe que la force des armes. Allah dit : 
« N’obéis donc aux infidèles, et avec ceci (le Coran) lutte contre eux vigoureusement[2]. »
Par ailleurs, certains savants ont élargi le cercle de la catégorie de (dans le sentier d'Allah) pour embrasser, en cas de nécessité, tous les bons actes, les voies du bien et les intérêts publics même avec l'absence de condition de possession.
 
Dans son ouvrage intitulé Bada'i' as-Sanai', l'imam al-Kassani dit : 
« Concernant la parole d'Allah (dans le sentier d'Allah), cette catégorie englobe tous les bons actes. Quiconque obéit donc à Allah et accomplit de bons actes tout en éprouvant une nécessité figure dans cette catégorie. » 
 
Dans son exégèse et à propos du verset portant sur les destinations de la Zakat, l'imam al-Fakhr ar-Razi dit : 
« Sache que le sens littérale de l'expression coranique (dans le sentier d'Allah) ne limite pas forcément cette catégorie aux combattants. La preuve en est ce qu'al-Qaffal, dans son exégèse, a rapporté d'après certains juristes qu'il est permis de dépenser de la Zakat dans tous les domaines du bien tel que l'enterrement des morts, la construction des forteresses et la restauration des mosquées ; car l'ordre d'Allah (dans le sentier d'Allah) revêt un aspect général. »
Et par conséquent, on peut adopter cet avis en cas de nécessité tel que la nécessité de fournir les hôpitaux publics des appareils médicaux, des médicaments, des matériaux et des lits et tout ce qui profite, d’une manière directe, aux malades pauvres. En ce qui concerne l’entretien des édifices, ou tout ce qui profite d’une manière indirecte aux malades pauvres, à notre avis, il ne faut élargir le champ des dépenses de la Zakat qu’en cas de nécessité ou d’insuffisance des dons et des aumônes courantes. 
Bien que la Zakat soit, en principe, destinée aux Musulmans pauvres, les citoyens non-Musulmans peuvent profiter des services publics financés par la Zakat selon l’avis autorisant ce financement, tels que les voies publiques et les ponts. Car le profit tiré d’un objet après sa réalisation est une chose et la possession de cet objet est une autre chose. Ceci peut être illustré par le cas du Musulman qui, après avoir reçu la Zakat, puis en offre l’hospitalité offerte à un non-Musulman, ce qui est unanimement permis, conformément à la règle selon laquelle : « La durabilité rend permis ce qui ne l’était pas au départ. » 
En outre, lors du versement de la Zakat, il faut prendre en considération que pourvoir aux besoins des pauvres et des nécessiteux en matière d’habit, de nourriture, de logement, d’éducation, de soins médicaux, etc., doit avoir la priorité absolue, et ce, en vue de réaliser l’objectif principal de la Zakat visé par le dire du Prophète :
« La Zakat doit être prélevée sur les biens des riches pour être distribuée aux pauvres. » 
En effet, financer les hôpitaux caritatifs – bien qu’il profite aux malades pauvres – ne remplit pas la condition exigeant le transfert direct de la possession des biens de la Zakat aux pauvres, visés principalement par la Zakat. De là, vient la nécessité de le permettre par exception.       

ـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــ
[1] Coran, at-Tawba, 60.
[2] Coran, al-Forqan, 52.

 

Partager ceci:

Fatwas connexes