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Hausa
Zakat al-Fitr acquittée après le jour de fête par les associations de charité
Question
Nous avons passé en revue la demande enregistrée sous le numéro 456 pour l’année 2010 contenant ce qui suit :
Pendant le mois de Ramadan, notre association de charité reçoit de grandes sommes à titre de Zakat al-Fitr dont le donateur en exige l’acquittement bien avant le jour de fête. L’association a-t-elle le droit d’épargner une partie de ces sommes en vue de la verser plus tard en faveur des pauvres et des nécessiteux tout au long de l’année malgré la condition posée par les donateurs ? A-t-elle également le droit de verser une partie de ces sommes pour la construction d’une clinique charitable dont le revenu profite aux pauvres et aux nécessiteux ainsi pour les autres projets charitables ?
Réponse
En principe, le fidèle doit s’acquitter de la Zakat al-Fitr avant la fin du jour de fête, c’est ce qu’indiquent la majorité de savants et al-Hassan Ibn Ziad le hanéfite. Pourtant, la majorité des savants hanéfites précisent que l’acquittement de la Zakat peut se faire dans n’importe quel moment de la vie. Toutefois, ils estiment souhaitable de la verser avant la prière de la fête. Ils tombent d’accord que la Zakat al-Fitr garde toujours son caractère de Zakat même si elle est acquittée plus tard ; car le respect du temps de l’acquittement de la Zakat relève des droits d’Allah qui agrée le repentir du fidèle qui s’en acquitte tard. Par contre, le moment de l’acquittement de la Zakat al-Fitr doit être respecté en tant que droit des créatures qui ne tolèrent aucun retard.
Si, avant le jour de fête, le fidèle verse la Zakat al-Fitr aux associations de charité chargées de la faire parvenir à ses ayants-droit, il s’en acquitte à son temps et évite par-là le péché de la retarder comme l’indique la majorité des savants. D’autre part, ces associations de charité sont religieusement responsables de la faire parvenir autant que possible à ses bénéficiaires avant le coucher du soleil du jour de la fête. Et ce pour réaliser l’objectif de la Zakat al-Fitr qui consiste à satisfaire les besoins des pauvres durant le jour de la fête et à rendre la vie pour eux moins dure ce jour-ci. Raison pour laquelle la charia interdit au fidèle de la retarder comme l’indique bien la majorité des savants. Dans cette optique, le Prophète dit : « Faites en sorte que leurs besoins soient satisfaits ce jour de fête[1] ! »
Pour éviter le retard du versement de la Zakat, l’association peut faire en avance un bilan approximatif de la valeur de la Zakat pour un an et consacre, de ses propres frais, une somme égale et la verse aux nécessiteux avant le coucher du soleil du jour de fête. Ensuite, si la somme versée aux pauvres dépasse la valeur de la Zakat estimée par avance, tant mieux ! Par contre, si cette somme dépensée est inférieure à ce que payent les donateurs, il n’y aura pas de mal à ce que l’association verse la Zakat au moment où l’intérêt des pauvres pourrait être réalisé même si cela entraine la distribution de la Zakat, après le coucher du soleil du jour de fête. En effet, les associations de charité représentent une personne morale chargée d’accomplir des œuvres charitables qui était, autrefois, du ressort du Trésor Public (Bayt al-Mal). Comme il est religieusement permis à ces associations de charité d’être mandatées par les gens pour distribuer la Zakat, il leur est également permis de disposer de cette Zakat et de la distribuer à leur guise. Agissant de la sorte, ces associations revêtent, en même temps, le statut du représentant des pauvres et des nécessiteux qui agit dans leur intérêt. C’est, en effet, un acte de charité amplement récompensée auprès d’Allah. Pourtant, la distribution tardive de la Zakat al-Fitr par l’association ne doit pas être une attitude générale et habituelle pour ne pas porter atteinte à la finalité de cette Zakat. Donc, il ne convient pas de négliger cette notion de solidarité dans ce jour de fête tant que les nécessiteux en ont besoin, surtout dans les sociétés où beaucoup de gens ne trouvent pas de quoi couvrir les dépenses de leurs familles ce jour-ci. Toutefois, cette liberté de disposer accordée à ces associations est assurée tant que le donateur ne pose pas comme condition sa distribution avant le jour de fête. Dans ce cas-ci, l’association doit impérativement respecter cette condition en vertu de ce mandat.
L’association peut y remédier par rassurer d’une façon générale le donateur que sa Zakat sera distribuée conformément à la charia et qu’il en sera religieusement acquitté.
Deuxièmement, les bénéficiaires de la Zakat al-Fitr et ceux de la Zakat d’argent sont les mêmes du point de vue de la majorité des savants. En effet, l’objectif ultime de la Zakat consiste principalement à satisfaire les besoins des pauvres et à aider la personne en nécessité. Donc, elle est exclusivement consacrée à la réalisation de l’intérêt pressant de l’homme en besoin. C’est pourquoi, la Zakat d’argent doit être mise à la disposition du pauvre. Quant à l’avis de certains jurisconsultes autorisant le versement de la Zakat dans toutes les voies de charité, il ne s’applique pas à la Zakat al-Fitr vu que son objectif essentiel consiste, en principe, à satisfaire les besoins des nécessiteux le jour de fête pour qu’ils puissent partager la joie avec leurs coreligionnaires. Néanmoins, rien n’empêche d’en verser une partie dans les projets de charité qui doivent être mis en possession des pauvres ; c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être destinée à la construction des cliniques, des hôpitaux ou autres projets de propriété commune.
Et Allah le sait par excellence
