S’acquitter la Zakat sous forme de ...

Dar al-Iftaa d'Égypte

S’acquitter la Zakat sous forme de renonciation à la dette

Question

 

Nous avons passé en revue la demande enregistrée sous le numéro 1575 pour l’année 2009 contenant ce qui suit :
Est-il religieusement permis de s’acquitter de la Zakat sous forme de renonciation aux dettes en faveur des endettés insolvables parmi nos frères musulmans sans les informer qu’il s’agit d’une Zakat ?

Réponse

 

Dans un des avis chaféites, il est religieusement permis de s’acquitter de la Zakat sous forme de renonciation aux dettes en faveur des endettés sans les informer qu’il s’agit d’une Zakat. Cet avis est également partagé par ach-Chhab le malékite, l’imam Dja’far as-Sadiq, al-Hassan al-Basri et ‘Ataa ; car selon eux, les endettés en difficulté font partie des débiteurs insolvables qui méritent la Zakat. La preuve en est qu’Allah a qualifié d’aumône la renonciation aux dettes du débiteur en difficulté : « Si votre débiteur est dans la gêne, accordez-lui un délai jusqu’à ce qu’il soit en mesure de se libérer de sa dette. Si vous pouviez savoir pourtant quel mérite vous auriez en lui consentant une remise gracieuse, totale ou partielle[1] ! »
Alors, c’est une aumône en faveur du débiteur en difficulté ; même s’il s’agit d’une aumône non livrée en main ni mise à la disposition du débiteur ; conformément à la règle selon laquelle « les actes sont jugés d’après leurs motifs. ». Dans ce cas, la renonciation tient la place de la mise en possession ; car il est permis au créancier de payer la Zakat au débiteur puis la récupérer à titre de règlement de dette. De même logique, la renonciation à la dette en faveur de ce débiteur insolvable réalise l’intérêt de deux parties : l’acquittement de la Zakat pour le créancier et l’allégement de la charge d’une personne en difficulté.
De notre côté, il n’y a pas de mal d’adopter cet avis qui prend en considération les conditions difficiles des endettés insolvables en leur allégeant la charge sans l’informer qu’il s’agit d’une Zakat pour ne pas blesser son amour propre. En effet, toutes ces nobles finalités sont bien recommandées et exhortées par l’Islam.
Et Allah Seul le sait par excellence.                   


[1] Coran, al-Baqara, 280.
Partager ceci:

Fatwas connexes