Accomplir le Hajj en faveur du défu...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Accomplir le Hajj en faveur du défunt en en assumant la charge

Question

 

Nous avons passé en revue la demande envoyée par Internet et enregistrée sous le numéro 476 pour l’année 2004 contenant ce qui suit :
Un homme est décédé à l’âge de 40 ans à cause du cancer, laissant une épouse et des enfants mineurs. Il est à noter que le défunt n’a pas accompli le Hajj bien qu’il avait la capacité physique et financière de le faire. Après son décès, l’une de ses sœurs a accompli, à ses propres frais, cette obligation religieuse en sa faveur, ayant par-là la bonne intention de ne pas priver les mineurs de l’argent laissé par leur père. Cet acte est-il religieusement permis ?

Réponse

 

 
En effet, le Hajj constitue l’un des piliers de l’Islam conformément au Coran et à la Sunna : Allah dit :
« Quiconque y pénètre sera en sécurité. En faire le pèlerinage est un devoir envers Dieu pour quiconque en a la possibilité. Quant aux infidèles, qu’ils sachent que Dieu se passe volontiers de tout l’Univers[1]. »
De sa part, le Prophète dit :
« L’Islam est fondé sur cinq piliers : attester qu’il n’y de divinité qu’Allah et que Mohamad est Son Messager, accomplir la prière, s’acquitter de la Zakat, jeûner le mois de Ramadan, et effectuer le pèlerinage[2]. »
 
Parmi les conditions d’obligation du Hajj figure la capacité de l’accomplir comme on le comprend du Coran et de la Sunna. On entend par la capacité celle physique et financière ainsi que la sécurité du chemin, et d’autres.  
. A cet effet, le Prophète dit :
« Quiconque trouve à sa portée provisions du voyage, monture et capacité d’accomplir le pèlerinage et pourtant ne l’a pas fait, peu importe qu’il meurt en juif ou en chrétien [3] ! » 
En effet, le Hajj figure parmi les actes de culte qui peuvent être accomplis à la place d’autrui. ‘Amr Ibn Aws rapporte d’après Abi Razin al-‘Aqily qui est venu dire au Prophète : « O Messager d’Allah ! Mon père est un vieillard incapable d’accomplir le Hajj ou la ‘Omra et de s’installer sur la monture. », Alors, le Prophète lui dit : « Accomplis donc le Hajj ou la ‘Omra à la place de ton père[4] ! »
De plus, Ibn ‘Abass rapporte que le Prophète a entendu un pèlerin dire : « Labyka al-Huma labyk ; je le dis au nom de Chobroma. », « Qui est Chobroma ? » L’Interrogea le Prophète. Alors, le pèlerin lui répondit qu’il s’agit de son frère ou d’un proche. Le Prophète lui demanda : « As-tu accompli le Hajj pour toi-même ? », « Non. », répondit le pèlerin. « Accomplis-le d’abord pour toi-même puis libre à toi de le faire à la place de Chobroma. »
Il est à noter que le Hajj est une obligation qui n’exige pas l’accomplissement dans l’immédiat ; mais peut être accompli tant qu’on est en vie.
En l’espèce, le Hajj accompli par la sœur en faveur de son frère qui est mort sans l’effectuer est un acte permis et bien récompensé – si Allah le veut -, conformément au dire du Prophète :
« Si le fils d'Adam meurt, ses actes prennent fin, à l'exception de trois : une aumône courante, une science utile et un fils pieux qui prie Allah en sa faveur[5]. »                 
 


[1] Coran, al-‘Imran, 97.
[2] Rapporté par les deux cheikhs.
[3] Rapporté par at-Termizi.
[4] Rapporté par at-Termizi.
[5] Rapporté par at-Termizi.
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