Sadisme sexuel entre les deux époux
Question
Certains époux et épouses aiment recourir à certaines formes de fantaisie sexuelle ; citons-en par exemple « jeu du maître et de la femme esclave » qui reflète quelques pratiques sadiques. Dans ce jeu, le partenaire cherche à faire mal à l’autre. Ces formes de fantaisie sexuelle sont-elles autorisées ou non du point de vue religieux ?
Réponse
Le sadisme est une perversion dans laquelle la satisfaction sexuelle ne peut être obtenue qu'en infligeant des souffrances physiques ou morales au partenaire. En effet, cette terminologie tire son origine de Marquis de Sade (1740 – 1814), un auteur connu pour ses ouvrages érotiques qui incitent aux pratiques sexuelles violentes. Il est bien connu que causer un mal physique ou moral à l’autre partenaire pendant les rapports intimes constitue un acte religieusement interdit. A ce propos, Allah dit : « Dis encore : « Mon Seigneur a interdit seulement les turpitudes apparentes ou occultes, le mal et toute violence injustifiée[1]. »
Le Prophète dit également : « En Islam, nul préjudice ni à causer ni à subir[2]. »
En effet, la sauvegarde de l’âme figure parmi les cinq principales finalités de la charia. La majorité de jurisconsultes estiment que les jugements de la charia portent sur cinq objectifs principaux à partir desquels on peut dégager tout jugement secondaire ; c’est pourquoi, on les qualifie de « mère de tous les jugements secondaires ». Parfois, on les appelle « les cinq nécessités principales. », à savoir : la sauvegarde de la religion, de l’âme, de l’argent, de l’honneur et de la raison. Al-Boukhari et Muslim rapportent d’après ‘Abdullah Ibn ‘Abass que le Prophète dit lors du pèlerinage d’Adieu : « Votre sang, vos biens et votre honneur sont inviolables. »
Pourtant, en faisant l’amour, il est autorisé aux deux époux d’adopter les différentes positions sexuelles qui leur plaisent. A cet effet, Allah dit : « Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l'avance[3]. »
Mais, il faut éviter les pratiques sexuelles interdites par la charia, à savoir le coït anal et les rapports sexuels pendant les menstrues. Dans as-Sunan as-Soghra, al-Bayhaqi rapporte d’après Khouzayma Ibn Thabet que le Prophète dit : « Allah n’a pas honte de dire la vérité. Ne pratiquez pas la sodomie sur vos femmes ! ». Concernant le coït en période de menstrues, Allah dit : « Ils t’interrogeront aussi sur les menstrues. Réponds-leur : « La menstruation est une souillure. Tenez-vous à l’écart de vos femmes durant cette période ; n’ayez point de rapports charnels avec elles tant qu’elles ne se sont pas purifiées[4]. ».
A part ces deux cas, toutes les pratiques sexuelles sont autorisées à condition que l’on ne force pas son partenaire à une pratique sexuelle désagréable pour ne pas risquer de provoquer son dégoût pour les rapports sexuels.
Et Allah Seul le sait par excellence.