J'ai entendu une personne incroyante vivant en France parler de la jalousie entre les femmes du Prophète Mohamed en citant à titre d’exemple l'histoire d'Aicha qui a renversé le plat préparé par l'une de ses épouses, ou encore de ces deux épouses dont parle la sourate at-Tahrim. Cette personne trouve que le comportement de la famille du Prophète ne donne pas l'exemple idéal à suivre. Dites-moi s.v.p. comment répondre à ce sujet. Pourriez-vous aussi m'expliquer l'histoire du comportement d'Aicha comme je pense qu'il existe une sorte d'exagération dans cette histoire.

L’une des caractéristiques par lesquelles est bien distinguée la religion musulmane, c’est l’équilibre qu’elle établit en parlant de l’Homme en tant qu’être ayant des caractères et instincts qui lui dictent parfois une certaine façon d’agir et en tant qu’esprit et âme. En effet, le discours islamique s’adresse à l’Homme d’une manière très équilibrée et vise, en premier lieu, à développer chez lui les qualités sublimes sans pour autant négliger ses tendances naturelles. La Sunna a mis ce sens en relief et montré que l’Islam ne demande pas aux humains de se dégager de leur nature humaine pour devenir des anges. Par contre, il leur demande tout simplement de bien orienter leurs tendances, leurs instincts, leurs caractères vers le bien autant que possible. Les Compagnons n’étaient pas, en vérité, à l’abri des fautes, alors, les prendre pour un bon exemple ne signifie pas qu’ils sont exempts d’erreur et qu’ils étaient absolument infaillibles. En fait, suivre l’exemple des Compagnons est conditionné, quand même, par les directives prophétiques ; tout propos émis par une autre personne que le Prophète est à rejeter ou à accepter. Le feu de la jalousie est un caractère inhérent à la femme ; ce feu s’attise davantage si son amour pour son mari atteint son paroxysme. Or, le Prophète a promis une récompense égale à celle du martyr à l’épouse qui fait preuve de patience à l’égard de sa coépouse. En effet, le Prophète Mohamad mérite, le plus, d’être aimé. C’est pourquoi, il n’est pas étonnant de voir ses épouses vénérées tenir à sa compagnie et espérer rester toujours à ses côtés. Pour ce qui est d’Aïcha, le Prophète, conscient de son extrême amour qu’elle éprouve pour lui, s’est comporté avec douceur à son égard lorsqu’elle, prise de la jalousie, avait cassé le pot plein de nourriture que lui a envoyé son épouse Safyya lorsqu’il était chez Aïcha. Il ne lui a point reproché ce comportement ; car il savait parfaitement qu’il était une réaction naturelle de la jalousie naissante du fait de le voir manger chez elle du repas offert par Safyya. Pourtant, il a ordonné de donner à Safyya le pot d’Aïcha à titre de dédommagement du pot cassé. Ceci démontre, en effet, l’idéal équilibre en se comportant avec ce qui a trait aux instincts et à la nature humaine. Pour cette raison, les Ulémas ont dit : « Toute réaction inhérente à la nature humaine est tolérable.».
Et Allah Seul le sait par excellence.