Visite rendue par une femme à un gynécologue
Question
Une Musulmane vivant dans un pays non-musulman veut consulter un gynécologue à défaut de musulmanes gynécologues dans la région ; sachant qu’il y a des hommes gynécologues musulmans, chrétiens ou juifs et des gynécologues chrétiennes ou juives. Est-il préférable alors de consulter un gynécologue musulman ou une gynécologue chrétienne ou juive ?
Réponse
Chercher la guérison figure parmi les actes autorisés conformément au hadith rapporté par Abu Da’oud d’après Abu ad-Darda’ : « Allah n’a prédestiné un mal sans en déterminer le remède ; soignez-vous donc ! ». at-Termizi rapporte d’après Uthama Ibn Chorayk qui dit :
« Les bédouins ont interrogé le Prophète en disant : faisons-nous usage du médicament ?!
« Oui. Soignez-vous-en ; car « Allah n’a prédestiné un mal sans qu’Il y destine un remède ; sauf un seul mal. »
« Lequel O Messager d’Allah ? »
« La vieillesse. »
Dans Zad al-Mi’ad (4/15, éd. Ar-Risala), Ibn al-Qayyem dit : « Dans les hadiths authentiques, il y a un ordre de se faire soigner et cet ordre ne contredit pas la confiance que le fidèle doit placer en son Seigneur tout comme l’effort déployé pour gagner de quoi assouvir la faim et la soif. ».
L’ordre de se faire soigner entraine forcément l’obligation d’avoir recours au traitement suivant la règle selon laquelle : « La permission relative à une chose est une autorisation implicite des moyens de sa réalisation. ». Pour ce qui est du traitement d’une partie intime de la patiente, les jurisconsultes sont d’avis que le médecin est autorisé de regarder et de toucher cette partie infectée pour pouvoir la diagnostiquer. Ils ont mis comme condition que le médecin doit regarder seulement la partie infectée selon la nécessité sachant que la nécessité doit être estimée à sa juste mesure. Donc, le médecin ne doit découvrir que la partie infectée tout en baissant son regard, autant que possible, sur le reste du corps féminin. En principe, la femme doit avoir recours à une gynécologue même chrétienne ou juive pour se faire soigner à condition que cette femme soit habile et honnête ; car regarder les parties intimes d’une personne du même sexe est moins excitant.
Dans Tohfet al-Mohtaj (7/202 éd. Dar Ihya’ at-Torath), Ibn Hadjar al-Haytami dit : « A ce propos, Al-Balqini est d’avis que la patiente musulmane doit avoir recours tout d’abord à une gynécologue musulmane, sinon une incroyante. Si on a du mal à trouver une gynécologue, la Musulmane doit consulter un gynécologue musulman non-mahram sinon un non-musulman. Pour sa part, al-Azra’i partage le même avis à savoir donner la priorité à une gynécologue non-musulmane au gynécologue musulman. Pourtant, la préférence doit être accordée au plus habile des médecins sans avoir égard à la différence du sexe et de la religion.
Et par conséquent, la musulmane en question doit commencer par avoir recours à une gynécologue même non-musulmane si elle est habile et honnête ; sinon, la priorité sera donnée à un gynécologue musulman plus habile.
Et Allah Seul le sait par excellence