Effectuer des essais scientifiques sur les cellules souches
Question
Réponse
La cellule souche est une cellule capable de se subdiviser et de se régénérer pour donner d'autres cellules spécifiques qui forment, à leur tour, les différents tissus du corps. Les biologistes ont, récemment, réussi à distinguer ces cellules, à les isoler et à les régénérer, dans le but d’en faire usage en tant que procédé de remède pour certaines maladies.
Il y a plusieurs sources pour obtenir ces cellules, on peut les obtenir du fœtus avorté quelque soit le stade embryonnaire, du placenta ou du cordon ombilical, des enfants, des adultes, ou par clonage des cellules à partir d'un prélèvement d'une masse cellulaire interne.
D’après la Chari’a, il n’y a aucun inconvénient à ce qu’on effectue des essais scientifiques sur les cellules souches adultes des animaux de laboratoire pour servir à l'Homme. En principe, l'animal est créé pour être au service de l'Homme et toujours à sa disposition. Allah dit :
« Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre1 ? »
Et si Allah nous autorise d'égorger les animaux pour en manger, s'en servir, les essais scientifiques effectués au profit de l'Homme sont sans doute plus prioritaires, étant donné que les profits à tirer des animaux mis au service de la science sont plus avantageux à l'Homme que ceux tirés de sa consommation.
Toutefois, cette autorisation est conditionnée par le fait de bien traiter l'animal de laboratoire et d'éviter autant que possible de lui causer de la souffrance en effectuant ces essais. Muslim rapporte que Chaddad Ibn Aous aurait dit :
« J'ai entendu le Prophète dire : « Allah a prescrit la bienfaisance en toute chose, donc, si vous tuez, faites-le sans faire souffrir l'animal ; et si vous immolez, faites-le comme il faut. »
Le Prophète a également dit :
« Qui est dépourvu de la bienfaisance, est également dépourvu de tout bien2 . »
« La miséricorde divine est accordée à quiconque éprouve de la miséricorde envers Ses créatures. Ayez pitié de ceux qui vivent sur Terre pour que vous soyez pris en pitié par Celui qui est au Ciel3 . »
De même, il n'y a aucun inconvénient du point de vue de la Chari'a à ce qu’on prenne d'un malade quelques cellules souches dans le but de s'en servir comme remède pour son mal. En effet, cet aval religieux est conditionné par le fait que ce malade soit à l'abri de tout préjudice et qu'il donne son accord (s’il est religieusement responsable), sinon, c’est à son proche parent de décider à sa place.
La Chari'a encourage les gens à se soigner et à chercher remède pour leurs maux. Dans Sunnans at-Termizi et Abou-Daoud, Oussama Ibn Chrik rapporte :
« Je suis allé auprès du Prophète. Les Compagnons étaient là et gardaient le silence. Je les ai salués et me suis assis. Les Bédouins sont venus de toutes parts demander au Prophète :
« O Messager d'Allah ! Sommes-nous autorisés à se faire soigner ? », « Cherchez à vous soigner, car Allah n'a éprouvé d’une maladie sans lui créer un remède. Exception faite de la vieillesse. »
Ce Hadith nous invite d'une manière absolue à chercher les remèdes. La règle juridique stipule que l'ordre de caractère absolu doit être pris comme tel à moins qu’il n’y ait une condition restrictive.
L'imam al-Khattabi dit :
« Ce Hadith met en relief l'importance de la médecine et des remèdes ainsi que l’autorisation de se faire soigner. »
Enfin, nous penchons pour l'autorisation de ce procédé de traitement, compte tenu du sens général du Hadith. Quiconque prétend alors le contraire est tenu de nous fournir ses preuves.
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1- Coran. Luqman. 20.
2- Cité dans Sahih Muslim et Sunan Abou-Daoud d'après Jarir Ibn Abdoullah al-Bagaley.
3- Rapporté par at-Termizi et autres d’après ‘Abdellah Ibn ‘Omar.