L’usage du haut-parleur dans la mos...

Dar al-Iftaa d'Égypte

L’usage du haut-parleur dans la mosquée pour diffuser la nouvelle de décès d’un Musulman

Question

Est-il religieusement permis de faire usage du haut-parleur de la mosquée pour diffuser la nouvelle de décès d’un ou d’une Musulmane et fixer l’heure des funérailles et le lieu d’enterrement ; sachant que ces mosquées existent dans des villages et des villes arabes en Palestine occupée ?

Réponse

En principe, nul inconvénient religieux à ce qu’on diffuse la nouvelle de décès d’un ou d’une Musulmane à travers le haut-parleur de la mosquée. Dans son recueil authentique, Muslim rapporte d’après Abu Horayra ce hadith : « Quiconque entend à la mosquée quelqu'un annoncer à haute voix la perte d’une chose, qu'il lui dise : « Puisse Dieu ne jamais te la rendre ! » ; sachez bien que la mosquée n'est pas faite pour telle absurdité ! ». Muslim rapporte également d’après Burayda ce hadith : « Un homme cria dans la mosquée en disant : « Qui peut m'indiquer où se trouve mon chameau rouge ? ». Mécontent, le Messager lui dit : « Puisses-tu ne jamais le retrouver ! Les mosquées n'ont été construites que pour le rôle qui leur est assigné. ». En effet, l’interdiction de diffuser la perte d’un objet dans la mosquée a pour but de sauvegarder le caractère sacré de la mosquée qui est consacrée aux actes d’adoration (prière, invocation, récitation du Coran, retraite pieuse, etc.) et non pas aux affaires mondaines. Ainsi, le but ultime cherché par cette interdiction est de garder l’atmosphère pieuse de la mosquée et le recueillement des fidèles à son sein. Du point de vue des linguistes, le terme arabe Dalah figuré dans le hadith désigne uniquement l’animal perdu. S’appuyant sur cette définition, nous estimons que diffuser la nouvelle d’un décès à la mosquée n’est pas intégré dans cette interdiction que ce soit sur le plan du terme ou du sens. Sur le plan terminologique, le terme arabe Dalah (animal perdu) ne s’applique pas à la diffusion d’une nouvelle de décès. Sur le plan sémantique, la diffusion de cette nouvelle est, en soi, un acte recommandé ; car elle regroupe un grand nombre de fidèles pour la prière funéraire. Dans son recueil authentique, Muslim rapporte ce hadith :

Koraib, esclave d’Ibn ‘Abass, rapporte que le fils de ‘Abdullah Ibn ‘Abass est mort à Kadid ou à Asfan. Lors des préparatifs aux funérailles, Korayb a reçu l’ordre de ‘Abdullah de sortir pour l’informer du nombre de fidèles qui assisteraient aux funérailles :
« Quarante, tu me dis ? », interrogea ‘Abdullah
« Oui. », répondit Korayb.

A ce moment, ‘Abdullah a donné l’ordre de porter le mort en disant : « J’ai entendu le Prophète dire : « Allah agrée l’intercession faite en faveur d’un Musulman mort si quarante fidèles monothéistes accomplissent la prière funéraire sur lui. ».

Pour conclure, le haut-parleur de la mosquée sert souvent de moyen aux villageois pour diffuser la nouvelle du décès de leurs proches. Dans le village où tout le monde se connait bien, la mosquée est considérée comme le lieu unique de rassemblement. Donc, la diffusion de la nouvelle du décès à travers le haut-parleur de la mosquée a pour but d’en informer un grand nombre de fidèles. Enfin, il convient de rappeler que ce jugement autorisant est général et s’applique à toute diffusion faite dans une mosquée existant en Palestine occupée ou ailleurs.
Et Allah Seul le sait par excellence.
 

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