La médisance du point de vue islami...

Dar al-Iftaa d'Égypte

La médisance du point de vue islamique

Question

Quel est l’avis religieux relatif à la médisance ? S’agit-il d’un grand péché ?

Réponse

 La médisance, c’est colporter les nouvelles en vue de semer la discorde ou de jeter le discrédit sur quelqu’un auprès d’un autre. Il s’agit d’un grand péché dont l’auteur est accablé de vifs reproches et taxé de perversion comme l’indique le Coran et la sunna : « O croyants ! Si un homme pervers vous apporte une nouvelle, vérifiez-en la teneur, de crainte de faire du tort à des innocents, par ignorance, et d’en éprouver ensuite des remords[1]. », « N’entre pas dans le Paradis un calomniateur[2]. ». Dans Sahih al-Boukhari, il est indiqué que le Prophète qualifie de grand péché tout propos malveillant. Pour cette raison, le Musulman doit tenir à ce qu’il ne tombe pas dans ce péché en s’abstenant de proférer des propos futiles et sans intérêt ou de s’immiscer dans ce qui ne le regarde pas. A cet effet, le Prophète dit : « Celui qui croit en Allah et au jour dernier, qu'il dise du bien ou qu'il se taise[3]. », « Le bon Musulman est celui qui ne se mêle pas à ce qui ne le regarde pas. ».

 

Le fidèle, éprouvé de ce péché, doit s’en repentir sincèrement par le remord et la résolution de ne plus y revenir. Il doit avouer sa faute à la personne victime des calomnies en lui demandant le pardon. Il peut, s’il a des craintes de blesser l’amour-propre de la victime, invoquer Allah en sa faveur tout en disant du bien de lui dans une situation pareille.

 

Pour ne pas tomber en proie aux calomnies, le Musulman n’est pas tenu de s’isoler de son milieu ; mais au contraire il doit renouer de bonnes relations avec les gens, leur faire du bien et leur pardonner les actes irréfléchis. A ce propos, le Prophète dit : « Le Musulman qui fréquente les gens et endure leurs bêtises est meilleur que le Musulman retiré et replié sur lui-même[4]. ».

 

Il ne convient pas au Musulman de fréquenter une réunion où on commet des actes blâmables.

 

Le fidèle qui écoute les médisances proférées sans le contester ou, au moins, conseiller au calomniateur d’y renoncer en partage certes le péché et doit, il aussi, s’en repentir et demander le pardon à Allah.  

 

 Allah Seul le sait par excellence.

 


[1] Coran, al-Hujurât, 6.

[2] Rapporté par al-Boukhari et Muslim.

[3] Rapporté par al-Boukhari et Muslim.

[4] Rapporté par al-Bayhaqi.  

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