Les mérites du mois du Ramadan.

Dar al-Iftaa d'Égypte

Les mérites du mois du Ramadan.

Question

Quels sont les mérites du mois du Ramadan ?

Réponse

Louange à Allah et la bénédiction et le salut soient sur notre Messager, sa famille, ses Compagnons ainsi que sur ceux qui suivent son chemin.

Ensuite,

Le mois de Ramadan figure parmi les 12 mois lunaires : « En vérité, le nombre des mois est de douze, auprès de Dieu, ainsi que c’est écrit dans Son Livre depuis le jour où Il a créé les Cieux et la Terre. » (at-Tawba, 36).

Allah a avantagé ce mois béni des vertus et des bienfaits très nombreux dont :

1_ L’obligation du jeûne de ce mois :

Dans ce mois béni, Allah, le Très-Haut, a prescrit le jeûne : « Ô croyants ! Le jeûne vous est prescrit… » (al-Baqara, 183). En Islam, le jeûne représente un des piliers de l’Islam à défaut duquel on devient musulman imparfait. A ce propos, le Prophète dit : « L’Islam est fondé sur cinq piliers.. » dont il a mentionné « le jeûne du mois de Ramadan. ».

Etant donné que le jeûne est distingué par le fait qu’il constitue un des piliers de l’Islam et qu’il est plus méritoire et plus avantageux que plusieurs autres actes d’adoration, Allah a choisi le temps le plus favorable à l’accomplissement de ce devoir religieux, c’est le mois de Ramadan. Il est à noter que ce mois béni a beaucoup de vertus célestes et de faveurs divines et qu’il est le mois le plus favori. La preuve en est qu’Allah a fait de ce mois le mois du pardon, de l’absolution des péchés, de l’allégement des difficultés, de l’augmentation des récompenses et de l’exaucement des voeux. Dans ce mois béni, Allah a affranchi un grand nombre de damnés, comblé de bienfaits les jeûneurs, accordé abondamment Son pardon et Sa bénédiction tout en répandant Ses faveurs et Sa Miséricorde. Pour tous ces mérites, il devient le mois le plus favori. Aucun mois ne lui est égal. A cet effet, le Prophète dit : « Ramadan est le mois le plus béni. ».

2_ La Révélation du Coran au mois de Ramadan :

Le Coran est le miracle principal et éternel attestant la véracité de la prophétie du Messager pour tout temps. Il englobe toutes les lois régissant l’univers et les plus aptes à l’application en tout temps et en tout lieu. De tous les mois de l’année, seul Ramadan a été auréolé de la Révélation coranique. A cet égard, Allah dit : « Le mois de Ramadan est celui au cours duquel le Coran a été révélé pour guider les hommes dans la bonne direction et leur permettre de distinguer la Vérité de l’erreur205. »

Ibn ‘Abbas dit : « Dans la nuit du destin au mois de Ramadan, le Coran est descendu d’emblée de la Table bien Gardée (al-Lawh al-Mahfouz) pour être gardé dans la Maison de la Dignité (Bayt al-‘Izza) au premier ciel. Ensuite, Gabriel l’a révélé en fragments à Mohamad proportionnellement aux événements en cours pour une durée de 23 ans. »

Tout comme le Coran, Allah a révélé d’autres Livres sacrés dans ce mois béni. A ce propos, le Prophète dit : « Les Ecritures d’Ibrahim – salut à lui ! – ont été révélées dans la première nuit de Ramadan, la Torah au sixième jour du même mois, l’Evangile au treizième jour, enfin le Coran au vingt quatrième jour. »

Ce Hadith est, en effet, une allusion divine à la préférence accordée au mois de Ramadan et à sa distinction des autres mois.

3_ Les portes du Paradis et du bien sont ouvertes dans ce mois bénis :

Dans ce mois, les portes du bien s’ouvrent et celles du mal se ferment ; c’est ce qu’indique le Prophète dans ce Hadith : « Au commencement du Ramadan, les portes du paradis s’ouvrent, celles de l’Enfer se ferment et les démons se trouvent enchaînés. ».

Il est fort probable que le mot « s’ouvrir » dans le Hadith est au sens propre du terme, ce qui fait allusion au caractère béni de ce mois et à la récompense multiple accordée aux bons actes. Il est fort probable également que le mot « s’ouvrir » porte un sens figuré faisant allusion à la multiplicité de la récompense accordée au jeûne et à la prière accomplis dans ce mois, ce qui conduit certes au Paradis. Ce sens figuré peut-être bien compris par analogie avec celui visé par la phrase suivante qu’on dit aux combattants avant le combat : « Toutes les portes du Paradis vous sont ouvertes. » ; c’est-à-dire que voilà votre chance d’avoir accès au Paradis. Quant au terme « se fermer », compris dans son sens figuré, il désigne la multiplicité du pardon et l’absolution des péchés. Enfin, le verbe « s’enchaîner » signifie être ligotés de grosses chaînes.

Si on dit : comment expliquer les maux et les péchés qui peuvent avoir lieu dans ce mois bien que les démons y soient bien enchaînés ?! Nous y répondons par le fait que les vrais jeûneurs remplissant toutes les conditions et les règles requises du jeûne sont les seuls à être à l’abri de toute tentation diabolique. Certains indiquent que le mot «s’enchaîner » concerne seulement certains démons et non pas l’ensemble, ce qui laisse entendre que le mal et le péché y sont rarement commis ; c’est, en effet, une réalité évidente. Certains d’autres estiment que l’enchaînement des démons n’entraine pas nécessairement l’inexistence des maux et des péchés ; car outre les démons il y a d’autres causes provoquant leur existence comme par exemple, l’esprit corrompu, les mauvaises habitudes, les adeptes de Satan parmi les humains.

Il est également probable que l’enchaînement des démons est une allégorie faisant allusion à leur incapacité de tenter et de séduire les gens. Différemment des autres mois de l’année, Ramadan se distingue par le fait qu’Allah y met les Musulmans ou la plupart d’entre eux à l’abri des péchés et empêche les démons d’y accéder.

D’ailleurs, Allah a avantagé les nuits de Ramadan par l’établissement du lien de contact entre ciel et terre, la Providence s’y manifeste clairement et les Lumières divines se répandent pour envelopper tous les êtres. A ce propos, le Prophète dit : « A la première nuit de Ramadan, toutes les portes du Paradis s’ouvrent, celles de l’Enfer se ferment et les démons les plus méchants se trouvent enchaînés. Cependant, au premier ciel on appelle chaque nuit jusqu’à l’aube : « O bienfaiteur ! Approche ! O malfaiteur cesse ! Y a-t-il quelqu’un qui cherche le pardon divin pour l’obtenir ? Y a-t-il quelqu’un qui cherche le repentir pour que ses péchés soient absous ?! Y a-t-il quelqu’un qui demande quoi que ce soit pour que sa demande soit exaucée ? Y a-t-il quelqu’un qui invoque Allah pour que son invocation soit agréée ? Chaque jour de Ramadan, Allah affranchit des damnés au moment de la rupture du jeûne. »

4- La Nuit du destin :

Allah, le Très-Haut, a honoré Ramadan d’une nuit appelé Nuit du Destin où Il a révélé le Saint Coran au Prophète Mohamad – salut et bénédiction soient sur lui ! -. Il a également avantagé cette nuit sur le reste des nuits de Ramadan par la mention coranique qui indique que cette Nuit bénie vaut mieux que mille mois tous réunis : « Nous l’avons, en vérité, révélé en une nuit bénie, car Nous n’avons pas cessé d’avertir les hommes206 ! ». « En vérité, Nous avons révélé le Coran dans la nuit de la Destinée. [2] Et quelle merveilleuse nuit que la nuit de la Destinée ! [3] Car la nuit de la Destinée vaut plus que mille mois réunis ! [4] C'est au cours de cette nuit que descendent, avec la permission de leur Seigneur, les anges et l’Esprit saint pour exécuter tout ordre divin. [5] Et c'est au cours de cette nuit que règne une paix ineffable jusqu'au lever de l'aurore207. »

En effet, cette préférence peut être expliquée par le fait que les bons actes accomplis dans la Nuit du Destin sont plus récompensés que ceux accomplis pendant mille mois tous réunis, car, dans cette nuit, se manifeste la Volonté divine relative au bien, à la subsistance, aux bienfaits et à la bénédiction.

5_ Multiplier la récompense accordée aux bons actes accomplis pendant ce mois béni :

De tous les mois de l’année, Ramadan se distingue par le fait qu’il est le mois des faveurs divines, de la Providence, de la bénédiction, de la Miséricorde et de l’inspiration divine. C’est pourquoi, Allah, Exalté soit-Il, a mis l’accent sur la préférence d’y accomplir de bons actes en guise de reconnaissance pour les bienfaits divins. Parmi les bons actes recommandés et multiplement récompensé dans ce mois figurent l’étude et la récitation de tout le Coran, la Retraite rituelle (‘Itikaf), l’aumône, la prière d’at-Tarawih, le fait de donner à manger ou à boire au jeûneur (au moment de la rupture du jeûne), l’accomplissement d’une ‘Omra, l’animation spirituelle de la Nuit du Destin, la multiplicité des actes surérogatoires, et d’autres actes d’obéissance que nous allons aborder en détail dans le chapitre qui s’y rapporte.

Vertus du jeûne

Il y a un grand nombre de Hadith qui parlent des mérites et des récompenses accordées au jeûne. De ces Hadiths, nous pouvons mentionner celui où le Prophète précise que le jeûneur aura le comble de joie et de bonheur dans la vie d’ici-bas et dans celle de l’Au-delà : « Le jeûneur est comblé de deux joies : une au moment de la rupture du jeûne et l’autre lorsqu’il verra son Seigneur. ».

Dans un autre Hadith, le Prophète indique que chaque jour de jeûne éloigne le Musulman de l’Enfer une distance pareille à celle que l'on parcourt en 70 ans : « Quiconque jeûne pour l’amour d’Allah sera éloigné de l’Enfer par une distance parcourue en 70 ans. ».

Il y a également un Hadith qui estime que le jeûne honorera le fidèle à l’Au-delà en lui donnant accès au Paradis à partir d’une porte appelée ar-Rayyan, porte consacrée aux jeûneurs. A cet égard, le Prophète dit : « Dans le Paradis, il y a une Porte dite ar-Rayyan à travers laquelle les jeûneurs - et les jeûneurs seuls - entreront au Paradis. Au Jour Dernier, on dit : « Où sont les jeûneurs ! ». A ce moment-là, ils entreront au Paradis à partir de la Porte d’ar-Rayyan qui –une fois tous accédés au Paradis - sera fermée à jamais. ».

En outre, il y a un Hadith qui indique que le jeûne plait au Seigneur qui agrée le jeûneur et qualifie de musc son haleine dégoûtante. A cet effet, le Prophète dit : « Par Celui qui tient mon âme entre Ses Mains ! L’odeur de la bouche du jeûneur est plus parfumée auprès d’Allah que celle du musc. ».

On rapporte également un Hadith qui affirme que le jeûne est doublement récompensé et qu’il a beaucoup d’avantages sur les autres actes d’obéissance. A ce propos, le Prophète dit : « La bonne action accomplie par le fils d'Adam est récompensée au décuple jusqu’à 700 fois. Exception faite du jeûne, il est fait pour Moi et c'est Moi qui en donne la récompense. Le jeûneur renonce à manger et à satisfaire son désir pour Moi. »

En effet, la phrase « Exception faite du jeûne, il est fait pour Moi » entend que le jeûne est un acte d’adoration consacré exclusivement à Allah. D’ailleurs, le jeûne est une adoration dont Allah Seul sait le degré de sincérité ; c’est pourquoi, le jeûne devient une affaire entre l’Homme et son Dieu et un acte attribué exclusivement à Allah qui en donne la récompense pour la peine qui en résulte. A cet égard, Allah dit : « En vérité, les persévérants seront rémunérés au-delà de toute espérance208. »

En effet, la persévérance se divise en trois formes : 1) Persévérance en accomplissant les actes d’adoration. 2) Persévérance en s’abstenant de commettre les interdits. 3) Persévérance en endurant les maux et les épreuves. Notons que les trois formes de persévérance s’incarnent dans le jeûne : nous pouvons constater dans le jeûne l’effort persévérant d’endurer les devoirs religieux imposés au jeûneur et l’effort constant de s’abstenir des interdits et d’endurer le mal de la faim et de la soif et la faiblesse de la force physique pour plaire à Allah, le Très-Haut. Pour tous ces sens significatifs, Allah a attribué la récompense du jeûne à Lui-même, et non pas aux anges. Il a accordé au jeûneur une récompense démesurée et indéfinissable. A cet égard, Il dit : « C’est Moi qui en donne la récompense. ». C’est-à-dire « Je récompense son jeûne par Ma grâce de Seigneur et non pas selon le mérite de l’acte de l’adoration. ».

Le jeûne, sa définition, sa sagesse et ses sentences

En langue arabe, le jeûne signifie l’abstention. Du point de vue religieux, il consiste à s’abstenir, d’une manière spécifique, de boire et de manger dès l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil. On entend par « manière spécifique » l’existence d’un groupe de conditions et de piliers qu’il faut respecter pour que le jeûne soit valide.

Le jeûne est une bonne opportunité pour se parer de la piété. En effet, lorsque l’homme s’abstient de certaines nécessités telles que nourriture et boisson en vue d’obtenir l’agrément d’Allah et de se prémunir de Sa colère et de Son châtiment, il lui sera facile de s’abstenir des interdits et se parer de la piété. A cet égard, Allah dit : « Ô croyants ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux peuples qui vous ont précédés, dans le but d’atteindre la piété. »

Le jeûne est une bonne occasion pour que le jeûneur fasse preuve de sincérité. En effet, le fidèle, en accomplissant le jeûne, est sûr et certain que Seul Allah pénètre son intention. Le fidèle peut rompre en secret le jeûne ; mais ce qui l’empêche de le faire, c’est sa pleine conscience qu’Allah en est parfaitement au courant. Donc, seule la quête de l’agrément divin l’exhorte à jeûner. Familiarisé avec ce sentiment de crainte d’Allah, le fidèle arrive au stade de la piété, ce qui est clairement indiqué dans ce Hadith Qodsi : « Tout acte du fils d’Adam lui appartient à l’exception du jeûne, il le fait pour Moi et c’est Moi Qui en donne la récompense. ».

Le jeûne est un moyen pour remercier Allah ; car en s’abstenant de manger, de boire et de ses besoins licites, le fidèle arrive enfin à se rendre compte des bienfaits divins dont il est comblé. Également, il devient tout-à-fait conscient de la peine des personnes dépourvues de ces faveurs. Ayant bien assimilé ces leçons, il se met à remercier le Grand Bienfaiteur et le Généreux qui octroie sans rien attendre en échange. Le fidèle se met également à éprouver de la pitié, de la miséricorde, et de la tendresse vis-à-vis des pauvres et des besogneux. En effet, tous ces sens sont remarquablement figurés à la fin des versets du jeûne : « … afin de Lui prouver votre reconnaissance209. »

_ Les fils d’Adam commettent des péchés ; pourtant, ils ne supportent pas le supplice du Feu. C’est pourquoi, Allah leur a prescrit le jeûne pour goûter la faim, ce qui absout leurs péchés et les sauve du supplice de l’Enfer.

_ Le jeûne est un bon moyen pour se mettre à l’abri des insinuations de Satan. On peut constater dans le jeûne le fait d’habituer l’âme à endurer la faim et la soif, à refreiner son désir, à dompter sa nature insatiable et encline aux plaisirs. En effet, l’âme, plongée dans les plaisirs, est docile aux insinuations de Satan lorsqu’il la tente de commettre les grands péchés. Pour cette raison, l’âme a besoin d’un contrôle en se réjouissant des faveurs divines et de tout ce qui l’entraine à résister aux insinuations de Satan. Dans ce sens, le Prophète dit : « O jeunes gens ! Celui d’entre vous qui a les moyens de se marier, qu'il le fasse ; car le mariage rend décent le regard et garde la chasteté. Celui qui n’en a pas les moyens devrait recourir au jeûne qui lui servira de protection. ».

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