Visite rendue à l’enfant gardé
Question
Quel est l’avis religieux relatif à la visite que je rends, moi et ma femme, à notre petit-fils, sachant que son père, qui voyage beaucoup, a obtenu un jugement judiciaire contre sa divorcée d’avoir le droit de voir son fils ?
Réponse
La garde de l’enfant est, essentiellement, un moyen pour protéger ses intérêts et ses droits. C’est pourquoi, sa garde ne peut pas être abolie même si l’ayant-droit à la garde refuse d’en assumer la responsabilité. Mesure prise en fait pour garantir l’intérêt de l’enfant visé primordialement par les règles organisatrices de garde de l’enfant. Il s’agit, en effet, d’une tutelle de formation ayant pour but de prendre soin du petit et de ses besoins et de garantir son intérêt. De son côté, la Chari’a a lié la garde de l’enfant à la protection de sa personne, de sa foi et de sa moralité. D’ailleurs, la garde est une bonne occasion pour habituer l’âme à la générosité et à l’abnégation. En outre, la loi qui s’y rapporte et qui est remarquablement inspirée de la Chari’a tournent autour toutes ces finalités. L’article 20 cité dans le 2ième paragraphe de la loi n˚ 25 pour l’année 1929 ajouté par la loi 100 pour l’année 1985 stipule que : « Les parents ont le droit de voir leur fils ou fille gardé (e). Les grands-parents ont également le même droit en absence des parents. » On entend par « en absence de parents » leur absence de la région, lieu de garde ou bien leur décès. Ce droit a été accordé au grand-père et à la grand-mère puisqu’ils sont juridiquement considérés comme des parents. Il est à noter que le droit de garde confiée à la mère n’empêche pas les tuteurs de l’enfant gardé de le voir et de prendre soin de son intérêt surtout le grand-père, en absence du père, car il est considéré l’un des tuteurs. Dans son commentaire sur ach-Charh al-Kabir de sidi Ahmad ad-Dardir, l’érudit malékite ad-Dosouki dit : « Le père et les autres tuteurs ont le droit de prendre soin de l’enfant gardé chez la mère, de l’éduquer et de l’envoyer pour recevoir ses leçons. ». Or, prendre soin de l’enfant gardé nécessite forcément le fait de le voir. En l’espèce, il vous est permis, vous et votre femme, en tant que tuteurs de l’enfant gardé, de voir votre petit-fils en cas d’absence de votre fils, père de l’enfant à qui le tribunal a donné le droit de visite.