Le jugement du lavage rituel (ghusl) pour la femme après une insémination artificielle
Question
Quel est le jugement concernant le lavage rituel (ghusl) après une insémination artificielle ? Une médecin pose la question suivante : aujourd’hui, j'ai effectué une procédure d'insémination artificielle pour une femme mariée, au cours de laquelle un échantillon de sperme du mari a été préparé et injecté dans l'utérus de l'épouse. Elle m’a demandé : est-elle tenue de faire le ghusl après l'injection de sperme, comme elle le ferait pour une impureté majeure (janaba) ?
Réponse
Il n’est pas obligatoire pour l'épouse d'effectuer le ghusl (lavage rituel) après une procédure d'insémination artificielle. Cela s'explique par le fait que les raisons qui rendent le ghusl obligatoire sont soit la pénétration et le contact des deux parties intimes, même sans éjaculation, soit l’éjaculation accompagnée de plaisir, même sans pénétration.
Or, dans le cas de l’insémination artificielle, il n'y a aucune éjaculation de la femme, que la grossesse soit réussie ou non. Cette procédure médicale se déroule sous anesthésie générale ou locale, de sorte que la femme n'est pas consciente de l'acte au moment où il est réalisé et n'éprouve donc aucun plaisir qui pourrait entraîner une éjaculation.
Les textes des juristes des écoles hanafite, malikite, chaféite et hanbalite convergent sur le fait qu’il n’est pas obligatoire pour une femme d’effectuer le ghusl (lavage rituel) lorsque du sperme est introduit dans son vagin sans pénétration. En effet, les raisons qui rendent le ghusl obligatoire sont soit la pénétration et le contact des deux parties intimes, même sans éjaculation, soit l’éjaculation accompagnée de plaisir, même sans pénétration.
Les hanafites font cependant une exception dans le cas où une grossesse survient. Dans ce cas, ils considèrent le ghusl obligatoire, expliquant que la grossesse indique que la femme a émis son propre liquide, ce qui rend le ghusl nécessaire selon eux, non pas en raison de l’introduction du sperme, mais à cause de l’écoulement de son propre liquide.
L’imam Ibn Mazah, un juriste hanafite, a mentionné dans « Al-Muhit al-Burhani » (1/83, édition Dar al-Kutub al-Ilmiyya) : « L’imam Muhammad, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : Concernant une vierge qui aurait eu un rapport sans pénétration et où le sperme aurait pénétré dans son vagin, elle n’est pas tenue de faire le ghusl, car celui-ci n’est obligatoire qu’en cas de contact des deux parties intimes ou d’éjaculation, et aucun de ces cas ne s’est produit. Cependant, si elle tombe enceinte, le ghusl devient obligatoire en raison de l’écoulement de son liquide. ».
En conclusion, dans le cadre de l'insémination artificielle, il n'est pas envisageable qu'il y ait éjaculation de la femme, que la grossesse ait lieu ou non. Cela s’explique par le fait que cette procédure médicale est réalisée sous anesthésie générale ou locale, ce qui empêche la femme de ressentir l'acte au moment où il est effectué, et donc d’éprouver le plaisir associé à l'éjaculation.
Par conséquent, selon les propos des juristes des quatre écoles, il n'est pas obligatoire pour une femme de faire le ghusl (lavage rituel) après une insémination artificielle.
Et Allah Sait mieux.