Unifier le prix de l’animal de sacr...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Unifier le prix de l’animal de sacrifice et en investir l’excédent

Question

Nous avons l’honneur de vous mettre au courant que depuis deux ans l’association de « La Banque égyptienne de nourriture (BEN) » met en œuvre un projet dit « le projet du sacrifice » selon lequel l’association distribue la viande des sacrifices aux ayant-droits à la place des donateurs sacrifiants en Egypte ou ailleurs. Notons que la distribution de la viande des sacrifices à leurs ayant-droits se fait conformément à la précédente fatwa numéro 1732 pour l’année 2006.

Cette année, l’association désire importer une partie d’animaux dont l’immolation se fera selon les règles prescrites et au moment d’abattage déterminé par la charia. Ce désir est justifié par le fait que l’association peut importer ces animaux à un prix moins que celui des animaux locaux. Soulignons que la viande de ces animaux importés sera distribuée tout au long de l’année alors que l’autre partie des animaux sera achetée et distribuée aux ayant-droits les jours de la Fête de Sacrifice. La raison en est qu’il faudrait attendre un mois après la fête pour que ces animaux arrivent de l’étranger. Après avoir étudié les prix, nous avons constaté que le prix de la bête élevée dans nos fermes atteint presque 950 L.E. - coût inférieur déjà à celui du marché local - alors que le prix de la bête importée est beaucoup moins que cette somme.

Pour toutes ces considérations, veuillez nous répondre à cette question : nous est-il permis de limiter le prix de la bête de sacrifice à 950 L.E., et de profiter de la différence des prix pour nourrir les pauvres toute l’année, couvrir les frais administratifs et publicitaires du « projet de sacrifice », et réaliser d’autres projets de la Banque ? Nous allons conclure un contrat en vertu duquel nous importons de l’Australie une quantité complémentaire des bêtes de sacrifice dont 50 % du prix sera avancé lors de la conclusion du contrat et le reste sera réglé au moment de la livraison en Egypte. Enfin, veuillez agréer nos meilleurs vœux et nos considérations les plus respectueuses !

Réponse

Dans le cas en question, la Banque de Nourriture est une personnalité morale qui prend en charge la réalisation de certains actes caritatifs qui étaient, au passé, du ressort de Bayt el-Mal (Trésor Public), à savoir nourrir les besogneux et prendre les pauvres et les nécessiteux en charge. D’ailleurs, la personnalité morale a le droit de réaliser la tâche d’acheter, à la place des gens, des bêtes à sacrifier et de les immoler au temps déterminé par la charia c’est-à-dire après la prière de l’aube jusqu’au coucher du soleil du troisième jour d’at-Tachriq. Egalement, cette personnalité morale peut distribuer la viande des bêtes sacrifiées toute l’année si cela réalise l’intérêt des pauvres. Elle peut aussi acheter des bêtes à un prix moins élevé et se servir de la différence des prix pour nourrir les pauvres, couvrir les frais administratifs et publicitaires du projet de sacrifice. La part octroyée à la Banque est permise par analogie à celle octroyée aux collecteurs des aumônes légales. Il en va de même pour d’autres projets à caractère caritatif. Il va de soi que la Banque œuvre pour le bien-être de la communauté et non pas pour l’intérêt personnel de ses employés.

En ce qui concerne le règlement à terme du prix des bêtes importées, il ne déroge pas aux règles du sacrifice et n’affecte en rien son agrément auprès d’Allah, soit qu’il s’agit d’un sacrifice obligatoire (comme celui de vœu exaucé), ou recommandé (comme celui immolé bénévolement).

Et Allah Seul le sait par excellence.

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