Versets coraniques en calligraphie différente de celle du Muçhaf
Question
en revue la demande enregistrée sous le numéro 690 pour l’année 2009 contenant ce qui suit :
Est-il religieusement permis d’écrire quelques versets coraniques en calligraphie différente de l’écriture spécifique du Muçhaf rassemblé par le calife ‘Uthman, sachant que cette façon d’écrire est effectuée sur un tableau à suspendre sur le mur en guise d’ornement. Et pour ce faire à titre d’exemple, la voyelle longue « â », désignée dans le Muçhaf par un signe diacritique vertical, s’écrit sous forme d’une lettre allongée sans l’attaque vocalique (hamza) comme c’est le cas dans ce verset de la sourate al-Hujurat :
يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُمْ مِنْ ذَكَرٍ وَأُنْثَى وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ
Réponse
Les savants sont presque unanimes qu’il est permis d’écrire les versets coraniques sans pour autant respecter l’ordre calligraphique du Muçhaf, comme les citations coraniques dans les livres scolaires, dans les journaux, etc. C’est pourquoi, il ne faut pas interpréter ou considérer cet acte comme un inconvénient religieux. Il aurait été permis d’écrire les lettres coraniques d’une façon compatible à la prononciation si ce n’était le souci scrupuleux d’imiter les premiers prédécesseurs sur la façon d’écriture de Muçhaf. Bien que la majorité des savants défendent toute écriture coranique contraire à la façon établie pour le Muçhaf, leur accord à ce propos n’a pas atteint le stade du consensus. Ainsi, certains savants ont permis l’écriture coranique par n’importe quel procédé calligraphique même différent de l’ordre calligraphique du Muçhaf rassemblé par ‘Uthman. Ils citent, à l’appui de leur thèse, l’argument selon lequel il est permis d’écrire par n’importe quelle forme de calligraphie tant qu’elle transmet fidèlement le sens. D’ailleurs, les sources principales de la législation islamique n’ont jamais prononcé sur la manière d’écrire les versets coraniques. Quant au consensus des Compagnons portant sur l’ordre de respecter la façon d’écrire le Muçhaf, cet ordre est, en effet, pris au sens de recommandation de le faire de cette manière. Ainsi, les Compagnons n’ont qualifié de permis ni d’interdit le fait de l’écrire autrement. C’est ce qu’indique le juge Abu Bakr al-Baqillani dans son ouvrage « al-Intisar ».